*ペスト 全訳*( V )⑤ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ⑤

Certes, dans beaucoup de maisons, les volets restèrent clos et des familles passèrent en silence cette veillée que d’autres remplissaient de cris. Cependant, pour beaucoup de ces êtres endeuillés, le soulagement aussi était profond, soit que la peur de voir d’autres parents emportés fût enfin calmée, soit que le sentiment de leur conservation personnelle ne fût plus en alerte. Mais les familles qui devaient rester le plus étrangères à la joie générale furent, sans contredit, celles qui, à ce moment même, avaient un malade aux prises avec la peste dans un hôpital et qui, dans les maisons de quarantaine ou chez elles, attendaient que le fléau en eût vraiment fini avec elles, comme il en avait fini avec les autres. Celles-là concevaient certes de l’espoir, mais elles en faisaient une provision qu’elles tenaient en réserve, et dans laquelle elles se défendaient de puiser avant d’en avoir vraiment le droit. Et cette attente, cette veillée silencieuse, à mi-distance de l’agonie et de la joie, leur paraissait plus cruelle encore, au milieu de la jubilation générale.

Mais ces exceptions n’enlevaient rien à la satisfaction des autres. Sans doute, la peste n’était pas encore finie et elle devait le prouver. Pourtant, dans tous les esprits déjà, avec des semaines d’avance, les trains partaient en sifflant sur des voies sans fin et les navires sillonnaient des mers lumineuses. Le lendemain, les esprits seraient plus calmes et les doutes renaîtraient. Mais pour le moment, la ville entière s’ébranlait, quittait ces lieux clos, sombres et immobiles, où elle avait jeté ses racines de pierre, et se mettait enfin en marche avec son chargement de survivants. Ce soir-là, Tarrou et Rieux, Rambert et les autres marchaient au milieu de la foule et sentaient eux aussi le sol manquer sous leurs pas. Longtemps après avoir quitté les boulevards, Tarrou et Rieux entendaient encore cette joie les poursuivre, à l’heure même où dans des ruelles désertes, ils longeaient des fenêtres aux volets clos. Et à cause même de leur fatigue, ils ne pouvaient séparer cette souffrance, qui se prolongeait derrière les volets, de la joie qui emplissait les rues un peu plus loin. La délivrance qui approchait avait un visage mêlé de rires et de larmes.

À un moment où la rumeur se fit plus forte et plus joyeuse, Tarrou s’arrêta. Sur le pavé sombre, une forme courait légèrement. C’était un chat, le premier qu’on eût revu depuis le printemps. Il s’immobilisa un moment au milieu de la chaussée, hésita, lécha sa patte, la passa rapidement sur son oreille droite, reprit sa course silencieuse et disparut dans la nuit. Tarrou sourit. Le petit vieux aussi serait content.




確かに、まだ多くの家で鎧戸は閉じたままであり、家族の者たちは、他の人々の叫び声で溢れているその夜を無言のまま過ごした。しかしながら、悲しみにくれているこの多くの者たちにとって、安堵の念も深かったのだ。一つには、他の身内の命が奪われるのではないかという恐れがようやく和らいだからであり、また一つには、自身の身の安全について、もう警戒しないで済んだからでもある。しかし、全市民の喜びと最も無縁でいなければならなかったのは、正にその瞬間にも病院でペストと闘っている病人を抱えている家族たちだった。彼らは、隔離所、あるいは、自宅で他の人々同様自分たちもこの災禍から本当に解放されることを待ち望んでいたのだ。それは異論のないところだ。彼らも確かに希望は抱いていたのだが、それを表に出さずに心の中に備蓄していた。そして、本当にその権利が得られるまでは、その心の備蓄から希望を汲み出すことを自らに禁じていたのだった。苦悩と喜びの中間にあるこの「待ち」の状態、この無言の夜は、都市全体に溢れる歓喜のの中で、彼らにははるかに残酷に思えるのだった。

しかし、このような例外はあるにしても、それで他の人々の満足感が削がれるわけではなかった。おそらく、ペストはまだ終わっていなかったし、いずれきっとペストがそれを証明することになる。しかし、既に全ての市民の心の中では数週間も前から、列車は汽笛を鳴らしながら果てしない鉄路を走り、船は輝く海の上を縦横に進んでいるのだった。翌日には、市民たちの心も今よりは落ち着き、再び疑念が生まれることだろう。しかし、差し当たり今は、都市全体が動き出し、礎石を埋め込んだ暗い不動の閉じられた土地を離れ、生き残った人々を乗せて終に歩き始めたのだった。その夜、タルーとリゥ、それにランベールと他の仲間たちは群衆の中を歩き、彼らもまた地に足がつかぬ思いを味わっていた。大通りから離れてしばらく経ち、人影のない小道で、鎧戸の閉まった窓に沿って歩いていた正にその時でも、タルーとリゥの耳には市民たちの歓声が追いすがって来るのだった。そして、二人は正に疲労故に、鎧戸の背後で続いている苦しみと、少し離れた通りを満たしている喜びを区別することが出来なかったのだ。近づきつつあるペストからの解放は、笑いと涙の入り混じった表情を浮かべているのだった。

通りの騒めきが一層大きく、陽気になった時、タルーは足を止めた。暗い舗道の上を物影が一つ軽やかに走り抜けて行ったのだ。猫だった。昨年の春以来、初めて目にする猫である。猫は車道の真ん中で一瞬動かなくなり、躊躇い、片手をなめて、素早くその手で右耳を掻いた。それから音も立てずに再び走り、闇に消えた。タルーは微笑んだ。あの小柄な老人も喜んでいるだろう。



la peste V ⑤

(ミスター・ビーン訳)

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