*ペスト 全訳*( V )㉚ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ㉚

Dans le silence revenu, les minutes paraissaient se traîner. Soudain, de l’autre côté de la rue, ils virent déboucher un chien, le premier que Rieux voyait depuis longtemps, un épagneul sale que ses maîtres avaient dû cacher jusque-là, et qui trottait le long des murs. Arrivé près de la porte, il hésita, s’assit sur son arrière-train et se renversa pour dévorer ses puces. Plusieurs coups de sifflet venus des agents l’appelèrent. Il dressa la tête, puis se décida à traverser lentement la chaussée pour aller flairer le chapeau. Au même moment, un coup de revolver partit du second et le chien se retourna comme une crêpe, agitant violemment ses pattes pour se renverser enfin sur le flanc, secoué par de longs soubresauts. En réponse, cinq ou six détonations, venues des portes en face, émiettèrent encore le volet. Le silence retomba. Le soleil avait tourné un peu et l’ombre commençait à approcher de la fenêtre de Cottard. Des freins gémirent doucement dans la rue derrière le docteur.

– Les voilà, dit l’agent.

Des policiers débouchèrent dans leur dos, portant des cordes, une échelle et deux paquets oblongs enveloppés de toile huilée. Ils s’engagèrent dans une rue qui contournait le pâté de maisons, à l’opposé de l’immeuble de Grand. Un moment après, on devina plutôt qu’on ne vit une certaine agitation dans les portes de ces maisons. Puis on attendit. Le chien ne bougeait plus, mais il baignait à présent dans une flaque sombre.

Tout d’un coup, parti des fenêtres des maisons occupées par les agents, un tir de mitraillette se déclencha. Tout au long du tir, le volet qu’on visait encore s’effeuilla littéralement et laissa découverte une surface noire où Rieux et Grand, de leur place, ne pouvaient rien distinguer. Quand le tir s’arrêta, une deuxième mitraillette crépita d’un autre angle, une maison plus loin. Les balles entraient sans doute dans le carré de la fenêtre, puisque l’une d’elles fit sauter un éclat de brique. À la même seconde, trois agents traversèrent en courant la chaussée et s’engouffrèrent dans la porte d’entrée. Presque aussitôt, trois autres s’y précipitèrent et le tir de la mitraillette cessa. On attendit encore. Deux détonations lointaines retentirent dans l’immeuble. Puis une rumeur s’enfla et on vit sortir de la maison, porté plutôt que traîné, un petit homme en bras de chemise qui criait sans discontinuer. Comme par miracle, tous les volets clos de la rue s’ouvrirent et les fenêtres se garnirent de curieux, tandis qu’une foule de gens sortait des maisons et se pressait derrière les barrages. Un moment, on vit le petit homme au milieu de la chaussée, les pieds enfin au sol, les bras tenus en arrière par les agents. Il criait. Un agent s’approcha de lui et le frappa deux fois, de toute la force de ses poings, posément, avec une sorte d’application.

– C’est Cottard, balbutiait Grand. Il est devenu fou.

Cottard était tombé. On vit encore l’agent lancer son pied à toute volée dans le tas qui gisait à terre. Puis un groupe confus s’agita et se dirigea vers le docteur et son vieil ami.

– Circulez ! dit l’agent.

Rieux détourna les yeux quand le groupe passa devant lui.




ふたたび静寂が訪れ、時間の流れがのろくなっていくように思えた。不意に、通りの向こうに犬が現れるのが見えた。リゥが久々に目にする最初の犬の姿だ。それは薄汚れたスパニエル犬で、飼い主たちはそれまで隠していたに違いない。犬は壁に沿って小走りに走って行った。グランの家がある建物の入り口近くに来ると、犬は躊躇い、お座りの姿勢になって上体を反らし、身体にたかった蚤を食い尽くそうとしていた。警官たちは数回呼子を鳴らし、犬を呼んだ。犬は頭を上げ、それから意を決して舗道を渡り、舗道に置かれた帽子の臭いを嗅いだ。その瞬間、3階からピストルが一発発射された。犬はいとも簡単にひっくり返り激しく四肢を動かすと、終には横ざまに倒れて長い間身体を痙攣させていた。向かいの建物の入り口から5,6発の銃声が応酬し、再びコタールの部屋の鎧戸を粉々に砕いた。再び静寂が訪れる。日が少し傾き、夜の闇がコタールの部屋の窓に近づき始めていた。リゥ医師の背後の通りで、ゆっくりとブレーキが軋む音が聞こえた。

「おいでなすった。」と警官が言った。

彼らの背後では警官たちが車から出てきて、数本のロープと梯子を一つ、それに油を浸み込ませた布で包まれた細長い二つの包みを運んでいた。警官たちが向かったのは、1区画の家並みを囲むとある街路で、グランの住む建物とは反対方向にある。少しして、目には見えぬがその家々の戸口で何か動きがあったようだった。後は待つのみ。例の犬はもう動かなくなり、今は赤黒い血だまりの中に身を横たえていた。

突然、警官たちに占拠されたそれらの家々の窓から軽機関銃が掃射された。一斉掃射の間、再び標的となった鎧戸は文字通り木っ端微塵に砕け散り、後には真っ黒な平面が口を開けていた。しかし、リゥとグランの居る場所からは中の様子をはっきりと見分けることは出来ない。一斉掃射が終わると、今度は別の角度から、つまり、もっと遠くの家から再び軽機関銃の射撃音が聞こえた。弾丸はおそらく正方形の窓の中に打ち込まれていたのだ。そのうちの一発がレンガの破片を弾き飛ばしていたのだから。同時に、警官が三人、舗道を走り抜け建物の入り口に駆け込んだ。間髪を入れず、更に三人が入口に飛び込み、軽機関銃の射撃が止んだ。再び人々は待った。建物の中で2発の銃声が遠く響いた。それから騒めきが大きくなり、引き立てられるというより担がれるようにして、小柄なシャツ姿の男が一人、絶えず喚きたてながら出て来る姿が見えた。まるで奇跡のように、それまで閉じられていた街路の鎧戸が全て開き、窓は物見高い連中で鈴なりになった。一方、向かいの家並みからは大勢の人々が姿を現し、通行止めの柵の後ろに詰め掛けていた。一瞬、舗道の真ん中でその小柄な男の姿が見えた。ようやく両足を地面に下ろし、警官によって両腕を後ろ手にされている。男は喚きたてていた。警官が一人男に近づき、落ち着き払って、ある種の熱意を込めて、両こぶしで力任せに男を2回殴りつけた。

「あれはコタールだ」とグランが口ごもりながら言っていた。「奴は気が違ったのだ。」

コタールは倒れていた。更に、例の警官が地面に横たわり身体を丸めている彼を力任せに蹴り飛ばしているのが見えた。それから混乱した集団は再び動き出し、リゥ医師と彼の年長の友の方に向かってきた。

「立ち止まらないで!」と例の警官が野次馬に向かって言った。

その集団が彼の前を通り過ぎる時、リゥは目を背けた。


la peste V ㉚

(ミスター・ビーン訳)

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