*ペスト 全訳*( V )㉖ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ㉖

Pour la première fois, Rieux pouvait donner un nom à cet air de famille qu’il avait lu, pendant des mois, sur tous les visages des passants. Il lui suffisait maintenant de regarder autour de lui. Arrivés à la fin de la peste, avec la misère et les privations, tous ces hommes avaient fini par prendre le costume du rôle qu’ils jouaient déjà depuis longtemps, celui d’émigrants dont le visage d’abord, les habits maintenant, disaient l’absence et la patrie lointaine. À partir du moment où la peste avait fermé les portes de la ville, ils n’avaient plus vécu que dans la séparation, ils avaient été retranchés de cette chaleur humaine qui fait tout oublier. À des degrés divers, dans tous les coins de la ville, ces hommes et ces femmes avaient aspiré à une réunion qui n’était pas, pour tous, de la même nature, mais qui, pour tous, était également impossible. La plupart avaient crié de toutes leurs forces vers un absent, la chaleur d’un corps, la tendresse ou l’habitude. Quelques-uns, souvent sans le savoir, souffraient d’être placés hors de l’amitié des hommes, de n’être plus à même de les rejoindre par les moyens ordinaires de l’amitié qui sont les lettres, les trains et les bateaux. D’autres, plus rares, comme Tarrou peut-être, avaient désiré la réunion avec quelque chose qu’ils ne pouvaient pas définir, mais qui leur paraissait le seul bien désirable. Et faute d’un autre nom, ils l’appelaient quelquefois la paix.

Rieux marchait toujours. À mesure qu’il avançait, la foule grossissait autour de lui, le vacarme s’enflait et il lui semblait que les faubourgs qu’il voulait atteindre reculaient d’autant. Peu à peu, il se fondait dans ce grand corps hurlant dont il comprenait de mieux en mieux le cri qui, pour une part au moins, était son cri. Oui, tous avaient souffert ensemble, autant dans leur chair que dans leur âme, d’une vacance difficile, d’un exil sans remède et d’une soif jamais contentée. Parmi ces amoncellements de morts, les timbres des ambulances, les avertissements de ce qu’il est convenu d’appeler le destin, le piétinement obstiné de la peur et la terrible révolte de leur coeur, une grande rumeur n’avait cessé de courir et d’alerter ces êtres épouvantés, leur disant qu’il fallait retrouver leur vraie patrie. Pour eux tous, la vraie patrie se trouvait au-delà des murs de cette ville étouffée. Elle était dans ces broussailles odorantes sur les collines, dans la mer, les pays libres et le poids de l’amour. Et c’était vers elle, c’était vers le bonheur, qu’ils voulaient revenir, se détournant du reste avec dégoût.




リゥは、これまでの数か月、道行く人々の全ての顔に彼が読み取ってきたあのよく似た表情に初めて名前を付けることが出来た。今はもう、周りを眺めるだけで彼には十分だった。苦痛と欠乏を伴ってペストが終わりを告げたとき、この人たちは皆、既に長い間彼らが演じてきた役割にふさわしい衣装、つまり、亡命者の衣装を身に着けるに至ったのだ。最初はその顔つきが、そして今やその衣服が「不在」と遠く離れた故郷の存在を物語っていた。ペストが市門を閉鎖した時から、彼らはもう別離の中で生きるしかなかった。彼らは全てを忘れさせてくれるあの人間的な温もりから排除されていたのだった。程度の差はあるにせよ、都市の隅々でこうした男女は不在者と結ばれることを切望していたのだ。どんな結びつきか、それは人さまざまであったが、結ばれることが不可能であることは皆同じだった。彼らの大部分は、不在者に向かって全力を振り絞り叫んでいた。肉体の温もり、情愛、あるいは、慣れ親しんだ習慣に向けて叫んでいたのだった。ある人々は、しばしばそうとは知らずに、自分が人間同士の友愛の埒外に置かれていることに、手紙や列車、船といった友愛を築くための通常の手段で不在者と結びつくことが最早出来なくなっていることに苦しんでいた。また、稀ではあるが、おそらくタルーのように、定義することは出来ないまでも唯一望ましい善に思える何かと結びつくことを望んでいる人々もいた。そして彼らは、他に呼び様がないので、ときにはそれを心の平安と呼んでいたのだ。

リゥは歩き続けていた。前に進むにつれて、周りの群衆の数は増え、喧騒はヴォリュームを増し、リゥには彼が向かっている周辺地区がその分遠ざかっていくように思えた。次第に彼は、喚き散らしているその群衆の中に溶け込んでいった。リゥにはその叫びの意味がますますよく分かってきたし、少なくともその一部は彼自身の叫びでもあったからだ。そうなのだ、肉体的にも精神的にも皆一緒に苦しんできたのだった。耐え難い不在に、救いようの無い流刑に、そして決して満たされることのない渇きに苦しんできたのだった。山積みにされた死者、救急車の鐘の音、宿命と呼ぶにふさわしいものが発する警告、頑固に踏み止まる恐怖、凄まじい怒りに溢れた彼らの心、それらの間を縫って、遠くから大いなる騒めきが絶えず流れ込み、この恐怖に駆られた人々に警告を下し、彼らの真の故郷に戻らねばならぬと伝えていた。彼ら全員にとって、真の故郷はこの息が詰まる都市の城壁の向こうにあった。それは丘の上の香しい茂みの中に、海の中に、自由な土地の中に、そして愛の重みの中に有るのだった。そして、その他のものからはいかにも不快げに目を背け、彼らは真の故郷に戻ることを、つまり、再び幸福になることを望んでいるのだった。


la peste V㉖

(ミスター・ビーン訳)

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