*ペスト 全訳*( V )⑯ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ⑯

Peu avant l’aube, Rieux se pencha vers sa mère :

– Tu devrais te coucher pour pouvoir me relayer à huit heures. Fais des instillations avant de te coucher.

Mme Rieux se leva, rangea son tricot et s’avança vers le lit. Tarrou, depuis quelque temps déjà, tenait ses yeux fermés. La sueur bouclait ses cheveux sur le front dur. Mme Rieux soupira et le malade ouvrit les yeux. Il vit le visage doux penché vers lui et, sous les ondes mobiles de la fièvre, le sourire tenace reparut encore. Mais les yeux se fermèrent aussitôt. Resté seul, Rieux s’installa dans le fauteuil que venait de quitter sa mère. La rue était muette et le silence maintenant complet. Le froid du matin commençait à se faire sentir dans la pièce.

Le docteur s’assoupit, mais la première voiture de l’aube le tira de sa somnolence. Il frissonna et, regardant Tarrou, il comprit qu’une pause avait eu lieu et que le malade dormait aussi. Les roues de bois et de fer de la voiture à cheval roulaient encore dans l’éloignement. À la fenêtre, le jour était encore noir. Quand le docteur avança vers le lit, Tarrou le regardait de ses yeux sans expression, comme s’il se trouvait encore du côté du sommeil.

– Vous avez dormi, n’est-ce pas ? demanda Rieux.

– Oui.

– Respirez-vous mieux ?

– Un peu. Cela veut-il dire quelque chose ?

Rieux se tut et, au bout d’un moment :

– Non, Tarrou, cela ne veut rien dire. Vous connaissez comme moi la rémission matinale.

Tarrou approuva.

– Merci, dit-il. Répondez-moi toujours exactement.

Rieux s’était assis au pied du lit. Il sentait près de lui les jambes du malade, longues et dures comme des membres de gisant. Tarrou respirait plus fortement.

– La fièvre va reprendre, n’est-ce pas, Rieux, dit-il d’une voix essoufflée.

– Oui, mais à midi, nous serons fixés.

Tarrou ferma les yeux, semblant recueillir ses forces. Une expression de lassitude se lisait sur ses traits. Il attendait la montée de la fièvre qui remuait déjà, quelque part, au fond de lui. Quand il ouvrit les yeux, son regard était terni. Il ne s’éclaircit qu’en apercevant Rieux penché près de lui.

– Buvez, disait celui-ci.

L’autre but et laissa retomber sa tête.

– C’est long, dit-il.

Rieux lui prit le bras, mais Tarrou, le regard détourné, ne réagissait plus. Et soudain, la fièvre reflua visiblement jusqu’à son front comme si elle avait crevé quelque digue intérieure. Quand le regard de Tarrou revint vers le docteur, celui-ci l’encourageait de son visage tendu. Le sourire que Tarrou essaya encore de former ne put passer au-delà des maxillaires serrés et des lèvres cimentées par une écume blanchâtre. Mais, dans la face durcie, les yeux brillèrent encore de tout l’éclat du courage.





夜が明ける直前に、リゥは母の方に身をかがめた。

「八時に僕と交代できるように、母さんは寝なくちゃいけない。寝る前に目薬をするんだよ。」

リゥの母は立ち上がり、編み物を片付けてベッドに向かった。タルーはしばらく前から既に両目を閉じたままだった。汗のせいで、固い額の上で髪がカールしていた。リゥの母が溜息をつくと、病人は目を開いた。自分の方に身をかがめている優しい顔が目に入ると、波のように引いては寄せる熱の下で、タルーの顔には再び頑ななまでに微笑みが現れるのだった。しかしその目はすぐに閉じられた。リゥは一人残り、先ほどまで母が座っていた肘掛け椅子に身を沈めた。通りの騒めきは消え、今はすっかり静寂が支配している。室内は、朝の寒気が感じられる時刻になっていた。

リゥ医師はうとうとしたが、明け方の最初の馬車の物音がそのまどろみを破った。リゥは身震いをしてタルーを眺め、小康状態が始まっていること、そして病人も眠っていることを理解した。遠ざかっていく馬車の、木と鉄の車輪がたてる音がまだ聞こえていた。窓を見ると、日はまだ暗い。リゥ医師がベッドに向かうと、タルーは無表情な目でリゥを眺めていた。まるでまだ目が覚めていないといった様子だ。

「眠っていたんだね?」とリゥが尋ねた。

「うん。」

「呼吸は楽になっているか?」

「少しね。それは何か意味があるのか?」

「いや、タルー、何の意味も無い。君も僕同様、朝に小康状態が訪れることは知っているだろう。」

タルーは頷いた。

「ありがとう」と彼は言った。「僕の質問には常に正確に答えてくれ。」

リゥはベッドの足元に座っていた。傍らに病人の両脚が感じられる。それは墓石の上の横臥像の肢(あし)のように長く、硬直している。タルーの呼吸は前よりも力強くなっていた。

「これから熱がぶり返すんだな、リゥ。」とタルーは息切れした声で言った。

「そうだ。しかし正午になれば、はっきりしたことが分かる。」

タルーは両目を閉じ、残った力を掻き集めているように見えた。その顔には疲労の表情が読み取れる。彼は、既に体の奥のどこかで蠢いている熱が上がるのを待ち受けていた。目を開くと、その眼差しは虚ろだ。自分の方に身をかがめているリゥの姿が目に入るときにだけ、その眼差しに輝きが戻った。

「水を飲み給え。」とリゥは言った。タルーは水を飲むと、再び頭を枕にがくんと落とした。

「長引くな。」とタルーは言った。

リゥはタルーの腕を取ったが、タルーは視線をそらし、もう反応しなかった。それから突然、熱が逆流して額の所まで達し、その様子は外からはっきりと見て取れた。まるで体内に築かれた堤防に熱が穴を開けたかのようだ。タルーの眼差しが再びリゥ医師を捉えると、リゥは緊張した表情を浮かべてタルーを励ました。タルーは再び微笑もうとしたのだが、彼の微笑みは固く食いしばった上下の顎の骨と白っぽい泡で張り付いた上下の唇を超えることは出来なかった。しかし、その固く険しい顔の中で、両目はまだ有らん限りの勇気の光を湛えて輝いていた。


la peste V⑯

(ミスター・ビーン訳)

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