*ペスト 全訳*( V )⑭ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ⑭

Dans la journée, le froid qui avait été vif diminua un peu, mais pour faire place, l’après-midi, à de violentes averses de pluie et de grêle. Au crépuscule, le ciel se découvrit un peu et le froid se fit plus pénétrant. Rieux revint chez lui dans la soirée. Sans quitter son pardessus, il entra dans la chambre de son ami. Sa mère tricotait. Tarrou semblait n’avoir pas bougé de place, mais ses lèvres, blanchies par la fièvre, disaient la lutte qu’il était en train de soutenir.

– Alors ? dit le docteur.

Tarrou haussa un peu, hors du lit, ses épaules épaisses.

– Alors, dit-il, je perds la partie.

Le docteur se pencha sur lui. Des ganglions s’étaient noués sous la peau brûlante, sa poitrine semblait retentir de tous les bruits d’une forge souterraine. Tarrou présentait curieusement les deux séries de symptômes. Rieux dit en se relevant que le sérum n’avait pas encore eu le temps de donner tout son effet. Mais un flot de fièvre qui vint rouler dans sa gorge noya les quelques mots que Tarrou essaya de prononcer.

Après dîner, Rieux et sa mère vinrent s’installer près du malade. La nuit commençait pour lui dans la lutte et Rieux savait que ce dur combat avec l’ange de la peste devait durer jusqu’à l’aube. Les épaules solides et la large poitrine de Tarrou n’étaient pas ses meilleures armes, mais plutôt ce sang que Rieux avait fait jaillir tout à l’heure sous son aiguille, et, dans ce sang, ce qui était plus intérieur que l’âme et qu’aucune science ne pouvait mettre à jour. Et lui devait seulement regarder lutter son ami. Ce qu’il allait faire, les abcès qu’il devait favoriser, les toniques qu’il fallait inoculer, plusieurs mois d’échecs répétés lui avaient appris à en apprécier l’efficacité. Sa seule tâche, en vérité, était de donner des occasions à ce hasard qui trop souvent ne se dérange que provoqué. Et il fallait que le hasard se dérangeât. Car Rieux se trouvait devant un visage de la peste qui le déconcertait. Une fois de plus, elle s’appliquait à dérouter les stratégies dressées contre elle, elle apparaissait aux lieux où on ne l’attendait pas pour disparaître de ceux où elle semblait déjà installée. Une fois de plus, elle s’appliquait à étonner.




日中、厳しかった寒気が少し緩んだが、午後になると烈しい雨と雹が寒気に取って代わった。黄昏時には、空は少し明るくなったが一層身に染みる寒さが訪れた。夜になって、リゥは自宅に戻った。オーバーを着たまま、彼は友の寝室に入った。母が編み物をしている。タルーはそれまで身じろぎ一つしていなかったように見えたが、熱で真っ白になった両唇が、彼が今耐えている闘いの激しさを物語っていた。

「それで、どうだい?」とリゥ医師が尋ねた。

タルーは、ベッドから身体を乗り出し、その分厚い肩を少しばかりすくめた。

「まあね」と彼は答えた。「負け戦だな。」

リゥ医師はタルーの上に身をかがめた。燃えるような皮膚の下には、リンパの腫れが幾つか出来ていて、胸からは地下の溶鉄炉が放つようなごうごうという音が聞こえてくるような気がした。奇妙なことに、タルーは腺ペストと肺ペストの両方の徴候を示していた。リウは身を起こすと、血清が十分効果を発揮するにはまだ時間がかかると言った。しかし、タルーの胸に波のように押し寄せる熱のせいで、タルーが何とか伝えようとした言葉も呑み込まれてしまった。

夕食後、リゥと彼の母親は病人の傍らに座を占めた。タルーにとって、闘いの夜が始まっていた。そしてリゥは、ペストの天使とのこの厳しい闘いは明け方まで続くことになるのを知っていた。タルーの最良の武器は、そのがっしりとした両肩や幅広い胸ではなく、今しがたリゥが刺した注射針の下から噴き出してきた血潮、そしてその血潮の中にあり、魂よりも更に奥底にあるもの、いかなる科学もまだ明らかにすることができぬものが最良の武器であった。そしてリゥは、友が闘う様をただ見守るしかなかったのだ。これからリゥが行うこと、つまり、膿瘍の促進、強壮剤の接種、リゥは数か月の間何度も失敗を繰り返してきたおかげで、それらの効力の程は熟知していた。実際、彼の唯一の任務は、あの偶然というものに何度かチャンスを与えることだった。偶然というものは、十中八九、挑発しなければ働かないものなのだ。そして今や、偶然に是非とも働いてもらわねばならぬ事態になっていた。何故なら、リゥの前に現れているのは、彼を困惑させるペストの姿だったのだ。ペストは再び、自分に向けられた戦略をはぐらかすことに意を注ぎ、予想だにしない場所に姿を現し、既に居座っていると思える場所からは姿を消していた。ペストは再び、人の意表を突くことに意を注いでいたのだ。


la peste V ⑭

(ミスター・ビーン訳)

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