*ペスト 全訳*( IV )㊼ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



IV ㊼

Oui, il fallait recommencer et la peste n’oubliait personne trop longtemps. Pendant le mois de décembre, elle flamba dans les poitrines de nos concitoyens, elle illumina le four, elle peupla les camps d’ombres aux mains vides, elle ne cessa enfin d’avancer de son allure patiente et saccadée. Les autorités avaient compté sur les jours froids pour stopper cette avance, et pourtant elle passait à travers les premières rigueurs de la saison sans désemparer. Il fallait encore attendre. Mais on n’attend plus à force d’attendre, et notre ville entière vivait sans avenir.

Quant au docteur, le fugitif instant de paix et d’amitié qui lui avait été donné n’eut pas de lendemain. On avait ouvert encore un hôpital et Rieux n’avait plus de tête-à-tête qu’avec les malades. Il remarqua cependant qu’à ce stade de l’épidémie, alors que la peste prenait, de plus en plus, la forme pulmonaire, les malades semblaient en quelque sorte aider le médecin. Au lieu de s’abandonner à la prostration ou aux folies du début, ils paraissaient se faire une idée plus juste de leurs intérêts et ils réclamaient d’eux-mêmes ce qui pouvait leur être le plus favorable. Ils demandaient sans cesse à boire, et tous voulaient de la chaleur. Quoique la fatigue fût la même pour le docteur, il se sentait cependant moins seul, dans ces occasions.

Vers la fin de décembre, Rieux reçut de M. Othon, le juge d’instruction, qui se trouvait encore dans son camp, une lettre disant que son temps de quarantaine était passé, que l’administration ne retrouvait pas la date de son entrée et qu’assurément, on le maintenait encore au camp d’internement par erreur. Sa femme, sortie depuis quelque temps, avait protesté à la préfecture, où elle avait été mal reçue et où on lui avait dit qu’il n’y avait jamais d’erreur. Rieux fit intervenir Rambert et, quelques jours après, vit arriver M. Othon. Il y avait eu en effet une erreur et Rieux s’en indigna un peu. Mais M. Othon, qui avait maigri, leva une main molle et dit, pesant ses mots, que tout le monde pouvait se tromper. Le docteur pensa seulement qu’il y avait quelque chose de changé.

– Qu’allez-vous faire, monsieur le juge ? Vos dossiers vous attendent, dit Rieux.

– Eh bien, non, dit le juge. Je voudrais prendre un congé.

– En effet, il faut vous reposer.

– Ce n’est pas cela, je voudrais retourner au camp.

Rieux s’étonna :

– Mais vous en sortez !

– Je me suis mal fait comprendre. On m’a dit qu’il y avait des volontaires de l’administration, dans ce camp.

Le juge roulait un peu ses yeux ronds et essayait d’aplatir une de ses touffes…

– Vous comprenez, j’aurais une occupation. Et puis, c’est stupide à dire, je me
sentirais moins séparé de mon petit gar-çon.

Rieux le regardait. Il n’était pas possible que dans ces yeux durs et plats une douceur s’installât soudain. Mais ils étaient devenus plus brumeux, ils avaient perdu leur pureté de métal.

– Bien sûr, dit Rieux, je vais m’en occuper, puisque vous le désirez.





そう、また始めなければならなかった。ペストは誰のこともそう長い間忘れていることはなかったのだ。12月中、ペストは我が市民たちの胸の中で燃え上がり、火葬炉を明るく照らし、空手のまま無為に過ごす影法師のような人々で隔離キャンプを満たし、要するに辛抱強く、それでいてぎくしゃくとした足取りで絶えず前進していた。当局は寒い日々がペストの進行を食い止めてくれるのを当てにしていたのだが、ペストの方は季節初めの寒さ厳しい日々にも滞りなく通り抜けて行った。再び待たねばならなくなった。しかし、人は待ちすぎるともう待たなくなる。都市全体が未来のない暮らしを送っていた。

リゥ医師はと言えば、彼に与えられた平和と友情の瞬間は束の間だった。病院が更に一つ開設され、リゥが差し向いになるのはもう患者だけなのだ。しかしながら、リゥは流行がこの段階になると、つまり、ペストが次第に肺ペストの形をとるようになると、患者は医師を、言わば、助けてくれるように思えることに気付いた。初めの頃のように、虚脱状態に陥ったり、取り乱したりする代わりに、患者たちはどうやら自分の利害について前よりも正確に把握しているようであり、自分たちにとって最も好ましいものを自ら進んで要求していた。彼らは絶えず飲み物を欲しがり、全員が心の籠った扱いを望んでいた。こんなとき、リゥ医師にとって疲れることは相変わらずだが、以前ほど孤独を感じなくて済んだのだ。

12月の末頃、リゥはまだ隔離キャンプにいる予審判事のオトン氏からの手紙を受け取った。その手紙には、氏の隔離期間は過ぎており、当局は氏の入所の日付が分かっていない、氏がまだこの強制収容所に拘束されているのは明らかに誤りだと書かれていた。少し前に隔離を解かれたオトン氏の妻が県庁に掛け合いに行ったのだが、けんもほろろの扱いを受け、県庁側に決して誤りはないと言われたのだった。リゥがランベールに間に入ってもらうと、その数日後にオトン氏が姿を見せた。実際、誤りがあったのだ。リゥはそれを聞いて少々憤慨した。しかし、すっかり痩せ細ったオトン氏は弱々しく片手をあげ、言葉を選びながら、誰でも間違えることは有ると言った。リゥ医師はただ、オトン氏の中で何かが変わったと思うばかりだった。

「これからどうなさいますか、判事さん?書類が溜まってますな。」

「いや、そんなことはありません」と判事は答えた。「休暇を取りたいと思っていますから。」

「なるほど、休息しなければなりませんからね。」

「そうじゃないのです。私はキャンプに戻りたいと思っているのですよ。」

リゥは驚いた。

「でも、あなたは今出てきたのですよ!」

「誤解させてしまいましたな。聞いた話によると、あのキャンプには行政府のボランティアがいるそうです。」

判事は丸い目を少しぐるぐる動かして、額にかかる頭髪を一房撫でつけようとしていた…

「お分かりでしょう、そうすれば自分が専念できるものがあるし、それに、こんなことを言うのは馬鹿げていますが、その方が死んだあの子ともっと繋がっていられるような気がするのです。」

リゥは判事の顔をまじまじと見つめていた。厳しく、無味乾燥な判事の目に、突然優しさが宿るはずもない。しかし、判事の両目は以前より潤んでいて、純度の高い金属のような光を失っていた。

「もちろんです」とリゥは言った。「あなたがそうお望みになるのだから、私が手配しましょう。」


la peste IV ㊼

(ミスター・ビーン訳)

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