*ペスト 全訳*( IV )⑳ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



IV ⑳

Mais brusquement, les autres malades se turent. Le docteur reconnut alors que le cri de l’enfant avait faibli, qu’il faiblissait encore et qu’il venait de s’arrêter. Autour de lui, les plaintes reprenaient, mais sourdement, et comme un écho lointain de cette lutte qui venait de s’achever. Car elle s’était achevée. Castel était passé de l’autre côté du lit et dit que c’était fini. La bouche ouverte, mais muette, l’enfant reposait au creux des couvertures en désordre, rapetissé tout d’un coup, avec des restes de larmes sur son visage.

Paneloux s’approcha du lit et fit les gestes de la bénédiction. Puis il ramassa ses robes et sortit par l’allée centrale.

– Faudra-t-il tout recommencer ? demanda Tarrou à Castel.

Le vieux docteur secouait la tête.

– Peut-être, dit-il avec un sourire crispé. Après tout, il a longtemps résisté.

Mais Rieux quittait déjà la salle, d’un pas si précipité, et avec un tel air que, lorsqu’il dépassa Paneloux, celui-ci tendit le bras pour le retenir.

– Allons, docteur, lui dit-il.

Dans le même mouvement emporté, Rieux se retourna et lui jeta avec violence :

– Ah ! celui-là, au moins, était innocent, vous le savez bien !

Puis il se détourna et, franchissant les portes de la salle avant Paneloux, il gagna le fond de la cour d’école. Il s’assit sur un banc, entre les petits arbres poudreux, et essuya la sueur qui lui coulait déjà dans les yeux. Il avait envie de crier encore pour dénouer enfin le noeud violent qui lui broyait le coeur. La chaleur tombait lentement entre les branches des ficus. Le ciel bleu du matin se couvrait rapidement d’une taie blanchâtre qui rendait l’air plus étouffant. Rieux se laissa aller sur son banc. Il regardait les branches, le ciel, retrouvant lentement sa respiration, ravalant peu à peu sa fatigue.

– Pourquoi m’avoir parlé avec cette colère ? dit une voix derrière lui. Pour moi aussi, ce spectacle était insupportable.

Rieux se retourna vers Paneloux :

– C’est vrai, dit-il. Pardonnez-moi. Mais la fatigue est une folie. Et il y a des heures dans cette ville où je ne sens plus que ma révolte.

– Je comprends, murmura Paneloux. Cela est révoltant parce que cela passe notre mesure. Mais peut-être devons-nous aimer ce que nous ne pouvons pas comprendre.

Rieux se redressa d’un seul coup. Il regardait Paneloux, avec toute la force et la passion dont il était capable, et secouait la tête.

– Non, mon père, dit-il. Je me fais une autre idée de l’amour. Et je refuserai jusqu’à la mort d’aimer cette création où des enfants sont torturés.

Sur le visage de Paneloux, une ombre bouleversée passa.

– Ah ! docteur, fit-il avec tristesse, je viens de comprendre ce qu’on appelle la grâce.

Mais Rieux s’était laissé aller de nouveau sur son banc. Du fond de sa fatigue revenue, il répondit avec plus de douceur :

– C’est ce que je n’ai pas, je le sais. Mais je ne veux pas discuter cela avec vous. Nous travaillons ensemble pour quelque chose qui nous réunit au-delà des blasphèmes et des prières. Cela seul est important.

Paneloux s’assit près de Rieux. Il avait l’air ému.

– Oui, dit-il, oui, vous aussi vous travaillez pour le salut de l’homme.

Rieux essayait de sourire.

– Le salut de l’homme est un trop grand mot pour moi. Je ne vais pas si loin. C’est sa santé qui m’intéresse, sa santé d’abord.

Paneloux hésita.

– Docteur, dit-il.

Mais il s’arrêta. Sur son front aussi la sueur commençait à ruisseler. Il murmura : « Au revoir » et ses yeux brillaient quand il se leva. Il allait partir quand Rieux qui réfléchissait, se leva aussi et fit un pas vers lui.

– Pardonnez-moi encore, dit-il. Cet éclat ne se renouvellera plus.

Paneloux tendit sa main et dit avec tristesse :

– Et pourtant je ne vous ai pas convaincu !

– Qu’est-ce que cela fait ? dit Rieux. Ce que je hais, c’est la mort et le mal, vous le savez bien. Et que vous le vouliez ou non, nous sommes ensemble pour les souffrir et les combattre.

Rieux retenait la main de Paneloux.

– Vous voyez, dit-il en évitant de le regarder, Dieu lui-même ne peut maintenant nous séparer.




しかし突然、他の患者が沈黙した。リゥ医師はそのとき、男の子の叫び声がもう弱くなっていて、それが更に弱まり、今しがた止んでしまったことに気がついた。少年の周りでは、再び呻き声が聞こえてきたが、それは押し殺したような声で、あの終わったばかりの闘いの遠い木霊のようだった。そう、闘いは終わっていたのだ。カステルはベッドの向こう側に移って行き、終了を告げた。少年の口は開いていたがもう言葉はなく、彼は乱れた毛布の窪みに横たわっていた。その身体は突然小さくなり、顔には涙の跡が残っていた。

パヌルーはベッドに近づき、祝別の仕草をした。それから法衣を手に取ると、中央の通路から出て行った。

「一からやり直さねばなりませんか?」とタルーがカステルに尋ねた。

老医師は首を振っていた。

「多分ね」引きつった微笑を浮かべて、老医師は答えた。「それでも、あの子は長く持ちこたえてくれたよ。」

しかしリゥは既に病室を出るところだった。ひどく急ぎ足で、血相を変えていたので、リゥがパヌルーを追い抜いたとき、パヌルーは腕を伸ばしリゥを引き留めた。

「まあまあ、先生」とパヌルーはリゥに言った。

相変わらず怒りに任せてリゥは振り向き、パヌルーに激しい言葉を浴びせかけた。

「ああ!少なくとも、あの子には罪はなかった。それはあなたもよくご存じのはずだ!」

それから踵(きびす)を返し、パヌルーより先に病室の出口を抜けて、小学校の中庭の奥にやって来た。彼は埃にまみれた小さな木々の間にあるベンチに腰掛け、既に目の中にまで流れ込んでくる汗を拭った。リゥは彼の心を粉々に砕くこの荒々しいしこりを解きほぐすために、もう一度叫びたい気持ちだった。イチジクの枝の間から、ゆっくりと熱気が降りて来る。朝の青空がたちまち白いヴェールで覆われ、周りの空気を一層息苦しいものにしていた。リゥは、ぐったりとベンチに身体を預けた。枝を眺め、空を眺めながら、ゆっくりと呼吸を整え、少しずつ疲労を呑み込んでいく。

「何故あんなに腹を立てて私に話されたのですか。」リゥの背後で声がした。「私にとっても、あの光景は耐え難いものだったのです。」

リゥはパヌルーの方を振り向いた。

「おっしゃる通りです」と彼は言った。「赦してください。しかし、疲労が重なると気持ちが狂ってしまうのです。それにこの都市では、もう激しい怒りしか感じられなくなることが時々あるのですよ。」

「なるほど」とパヌルーが呟(つぶや)いた。「激しい怒りを覚えるのは、事態が我々人間の尺度を超えてしまうからですね。しかし、おそらく我々人間は、理解できぬものも含めて愛さねばならないのです。」

リゥはすっくと立ち上がった。彼は有らん限りの力と熱を込めてパヌルーを眺め、首を横に振っていた。

「それは違います、神父さん」と彼は言った。「愛について私には別の考えがある。だから子供たちが塗炭の苦しみを味わうようなこの世の中を、死ぬまで愛そうとは思いません。」

パヌルーの顔に、惑乱の影が走った。

「ああ!先生」と彼は悲しげに言った。「私は今しがた、神の恩寵と呼ばれているものが分かったのです。」

しかしリゥは再びベンチの上にぐったりと身体を預けていた。再び訪れた疲労の奥底から、彼は前よりは穏やかに答えた。

「それは私には無いものです、それは分かっている。しかし、あなたとそのことを論じたいとは思わない。冒瀆や祈りを超えて我々を結びつけているもの、それがあるから我々は共に働いているのです。肝心なのはそのことです。」

パヌルーはリゥの傍に座った。彼は感動しているように見えた。

「そうです」と彼は言った。「そうですとも、先生も人類の救済のために働いていらっしゃる。」

リゥは微笑もうとしていた。

「僕のような人間に、人類の救済なんて言葉は大袈裟すぎる。そんな大それたことじゃない。僕に興味があるのは人の健康です、先ずは健康ですよ。」

パヌルーは躊躇った。

「先生」と彼は言った。

しかし、それっきり何も言わなかった。パヌルーの額にも滝のように汗が流れ始めていた。彼は、「いずれまた」と呟き立ち上がったが、その両目は輝いていた。パヌルーが立ち去ろうとすると、思いに耽っていたリウも立ち上がり、パヌルーの方に一歩近づいた。

「改めてお詫びします」とリゥは言った。「もうあんな癇癪は二度と起こしません。」

パヌルーは片手を差し出し、悲しげに言った。

「でも、私はあなたを納得させられなかった!」

「それが何だと言うのです?」とリゥは言った。「私が憎んでいるのは、死と悪です。それをあなたはよくご存じのはずだ。それに、あなたが望もうと望むまいと、我々は共にそれらに苦しみ、それらと闘っているのです。」

リゥはパヌルーの手を握っていた。

「お分かりでしょう?」パヌルーから目をそらしてリゥは言った。「神ですら、今我々を引き裂くことは出来ないのです。」


la peste IV ⑳

(ミスター・ビーン訳)

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