*ペスト 全訳*(II ㉝ ) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ㉝

Dès le lendemain, Tarrou se mit au travail et réunit une première équipe qui devait être suivie de beaucoup d’autres.

L’intention du narrateur n’est cependant pas de donner à ces formations sanitaires plus d’importance qu’elles n’en eurent. À sa place, il est vrai que beaucoup de nos concitoyens céderaient aujourd’hui à la tentation d’en exagérer le rôle. Mais le narrateur est plutôt tenté de croire qu’en donnant trop d’importance aux belles actions, on rend finalement un hommage indirect et puissant au mal. Car on laisse supposer alors que ces belles actions n’ont tant de prix que parce qu’elles sont rares et que la méchanceté et l’indifférence sont des moteurs bien plus fréquents dans les actions des hommes. C’est là une idée que le narrateur ne partage pas. Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n’est pas éclairée. Les hommes sont plutôt bons que mauvais, et en vérité ce n’est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c’est ce qu’on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l’ignorance qui croit tout savoir et qui s’autorise alors à tuer. L’âme du meurtrier est aveugle et il n’y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.

C’est pourquoi nos formations sanitaires qui se réalisèrent grâce à Tarrou doivent être jugées avec une satisfaction objective. C’est pourquoi le narrateur ne se fera pas le chantre trop éloquent de la volonté et d’un héroïsme auquel il n’attache qu’une importance raisonnable. Mais il continuera d’être l’historien des coeurs déchirés et exigeants que la peste fit alors à tous nos concitoyens.

Ceux qui se dévouèrent aux formations sanitaires n’eurent pas si grand mérite à le faire, en effet, car ils savaient que c’était la seule chose à faire et c’est de ne pas s’y décider qui alors eût été incroyable. Ces formations aidèrent nos concitoyens à entrer plus avant dans la peste et les persuadèrent en partie que, puisque la maladie était là, il fallait faire ce qu’il fallait pour lutter contre elle. Parce que la peste devenait ainsi le devoir de quelques-uns, elle apparut réellement pour ce qu’elle était, c’est-à-dire l’affaire de tous.

Cela est bien. Mais on ne félicite pas un instituteur d’enseigner que deux et deux font quatre. On le félicitera peut-être d’avoir choisi ce beau métier. Disons donc qu’il était louable que Tarrou et d’autres eussent choisi de démontrer que deux et deux faisaient quatre plutôt que le contraire, mais disons aussi que cette bonne volonté leur était commune avec l’instituteur, avec tous ceux qui ont le même coeur que l’instituteur et qui, pour l’honneur de l’homme, sont plus nombreux qu’on ne pense, c’est du moins la conviction du narrateur. Celui-ci aperçoit très bien d’ailleurs l’objection qu’on pourrait lui faire et qui est que ces hommes risquaient leur vie. Mais il vient toujours une heure dans l’histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort. L’instituteur le sait bien. Et la question n’est pas de savoir quelle est la récompense ou la punition qui attend ce raisonnement. La question est de savoir si deux et deux, oui ou non, font quatre. Pour ceux de nos concitoyens qui risquaient alors leur vie, ils avaient à décider si, oui ou non, ils étaient dans la peste et si, oui ou non, il fallait lutter contre elle.

Beaucoup de nouveaux moralistes dans notre ville allaient alors, disant que rien ne servait à rien et qu’il fallait se mettre à genoux. Et Tarrou, et Rieux, et leurs amis pouvaient répondre ceci ou cela, mais la conclusion était toujours ce qu’ils savaient : il fallait lutter de telle ou telle façon et ne pas se mettre à genoux. Toute la question était d’empêcher le plus d’hommes possible de mourir et de connaître la séparation définitive. Il n’y avait pour cela qu’un seul moyen qui était de combattre la peste. Cette vérité n’était pas admirable, elle n’était que conséquente.





翌日からタルーは仕事に取り掛かり、最初の衛生部隊を集めた。その後、続々と別の部隊がその後に続くことになる。

しかしながら語り手の意図は、これら衛生部隊の役割を実態以上に重視することではない。なるほど、もし市民が語り手の立場に立てば、今日多くの市民が衛生部隊の役割を誇張したい気持ちに駆られるかもしれない。しかし、語り手は、こうした立派な行いを重視しすぎることで、むしろ結果的には、悪に対して間接的ではあるが強力な敬意を払うことになりかねないと思うのだ。なぜなら、そうなると、こうした義挙にこれほどの価値があるのは、専(もっぱ)らそれが稀な行為であり、人間の行動の動機は、悪意や無関心である場合がはるかに多いという仮定を認めてしまうことになるからだ。それこそ正に語り手が組することのない考え方だ。この世に存在する悪は、ほとんど常に無知から生まれるのであり、善意といえども見識に欠けていれば、悪意と同等の被害をもたらす。人間は悪を為すよりは善を為すように生まれついている。実際、それは疑問の余地はない。しかし、知識が多いか少ないかということはある。それがいわゆる美徳と悪徳につながるのだ。悪徳の最たるものは無知の生み出す悪徳であり、それは全てを知っていると思い込み、人を殺す権利を自らに認めてしまうことだ。殺人者の心は盲目である。だから可能な限りの洞察力を具えていなければ、真の善意も素晴らしい愛も有りはしない。

それ故、タルーのおかげで実現した我が衛生部隊は、偏(かたよ)りのない満足感で判断されねばならない。それ故、語り手はその意志を過剰なまでに称賛することは無いし、そのヒロイズムに然るべき重要性は認めるにしても、それを過剰なまでに称賛することは無い。そうではなくて、語り手は、当時ペストが全市民にもたらした心張り裂ける思い、満たされることのない心を記録し続けることになる。

というのも、衛生部隊に身を捧げることはそれ程偉いことでもなかったのだ。なぜなら、衛生部隊に参加した者は、それが唯一為すべきことであり、そう決意しないことなど考えられぬことを知っていたからだ。これら衛生部隊は、市民たちがペストにより前向きに関わる手助けをし、病気がある以上それと闘うために必要なことをしなければならぬことを多少は市民たちに納得させたのである。ペストがこうして一部の人間の課題になったので、ペストはその本来の姿、つまり現実に全員の課題となったのだ。

それはありがたいことである。しかし、例えば、小学校の教師は2足す2は4であると教えるから偉いのではない。多分、彼がその立派な職業を選んだからこそ偉いのだろう。だから、タルーとその仲間たちが2足す2は4でありそれ以外の答えは無いことを証明する道を選んだのは称賛に値すると言えるが、同時に、その善意は小学校教師の職を選んだ者と共通であり、また、例の小学校教師と同じ心根を持つ全ての人々と共通であるとも言えるのだ。そして、人類にとって名誉なことに、そうした人々は人が思う以上に数が多いということだ。少なくとも、語り手はそう確信している。もっとも、語り手は彼に向けられる反論があることは十分承知している。つまり、タルーとその仲間たちは命を危険に晒したという反論だ。しかし、歴史では、2足す2は4であると敢えて口に出す者が死罪に処される時期があるのだ。例の小学校教師ならよく分かっていることだ。そして問題は、この主張に対してどんな報奨が、あるいは、罰が待ち受けているかを知ることではない。肝心なのは、2足す2が4になるのかならないのかを知ることなのだ。我が市民たちの中で当時命を危険に晒していた人々は、ペストの中に飛び込むか否か、ペストと闘うべきか否かを決意しなければならなかったのである。

我が都市に新たに現れた多くの道徳家たちはそのとき、何をしても無駄だ、ペストの前に跪かねばならぬと言っていた。そしてタルー、リゥ、そして彼らの仲間たちはあれこれ答えることは出来たのだが、結論は常に彼らには分かっていた。つまり、ペストに対して何らかの方法で闘い、膝を屈してはならぬということだった。何よりも肝心なことは、出来るだけ多くの人々が死なずに済むように、決定的な別離を味わわずに済むようにすることだった。そのためには、たった一つの手段しかない。つまりペストと闘うことだ。これは感嘆すべき真理などではなく、首尾一貫した真理にすぎなかったのだ。


la peste II ㉝

(ミスター・ビーン訳)

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