*ペスト 全訳*(II ㉜ ) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ㉜


Rieux ouvrit la porte de son bureau et, dans le couloir, dit à Tarrou qu’il descendait aussi, allant voir un de ses malades dans les faubourgs. Tarrou lui proposa de l’accompagner et le docteur accepta. Au bout du couloir, ils rencontrèrent Mme Rieux à qui le docteur présenta Tarrou.

– Un ami, dit-il.

– Oh ! fit Mme Rieux, je suis très contente de vous connaître.

Quand elle partit, Tarrou se retourna encore sur elle. Sur le palier, le docteur essaya en vain de faire fonctionner la minuterie. Les escaliers restaient plongés dans la nuit. Le docteur se demandait si c’était l’effet d’une nouvelle mesure d’économie. Mais on ne pouvait pas savoir. Depuis quelque temps déjà, dans les maisons et dans la ville, tout se détraquait. C’était peut-être simplement que les concierges, et nos concitoyens en général, ne prenaient plus soin de rien. Mais le docteur n’eut pas le temps de s’interroger plus avant, car la voix de Tarrou résonnait derrière lui :

– Encore un mot, docteur, même s’il vous paraît ridicule : vous avez tout à fait raison.

Rieux haussa les épaules pour lui-même, dans le noir.

– Je n’en sais rien, vraiment. Mais vous, qu’en savez-vous ?

– Oh ! dit l’autre sans s’émouvoir, j’ai peu de choses à apprendre.

Le docteur s’arrêta et le pied de Tarrou, derrière lui, glissa sur une marche. Tarrou se rattrapa en prenant l’épaule de Rieux.

– Croyez-vous tout connaître de la vie ? demanda celui-ci.

La réponse vint dans le noir, portée par la même voix tranquille :

– Oui.

Quand ils débouchèrent dans la rue, ils comprirent qu’il était assez tard, onze heures peut-être. La ville était muette, peuplée seulement de frôlements. Très loin, le timbre d’une ambulance résonna. Ils montèrent dans la voiture et Rieux mit le moteur en marche.

– Il faudra, dit-il, que vous veniez demain à l’hôpital pour le vaccin préventif. Mais, pour en finir et avant d’entrer dans cette histoire, dites-vous que vous avez une chance sur trois d’en sortir.

– Ces évaluations n’ont pas de sens, docteur, vous le savez comme moi. Il y a cent ans, une épidémie de peste a tué tous les habitants d’une ville de Perse, sauf précisément le laveur des morts qui n’avait jamais cessé d’exercer son métier.

– Il a gardé sa troisième chance, voilà tout, dit Rieux d’une voix soudain plus sourde. Mais il est vrai que nous avons encore tout à apprendre à ce sujet.

Ils entraient maintenant dans les faubourgs. Les phares illuminaient les rues désertes. Ils s’arrêtèrent. Devant l’auto, Rieux demanda à Tarrou s’il voulait entrer et l’autre dit que oui. Un reflet du ciel éclairait leurs visages. Rieux eut soudain un rire d’amitié :

– Allons, Tarrou, dit-il, qu’est-ce qui vous pousse à vous occuper de cela ?

– Je ne sais pas. Ma morale peut-être.

– Et laquelle ?

– La compréhension.

Tarrou se tourna vers la maison et Rieux ne vit plus son visage jusqu’au moment où ils furent chez le vieil asthmatique.





リゥは書斎のドアを開け、廊下でタルーに、周辺地区の病人の一人を往診するので自分も下に降りると言った。タルーは自分も一緒に行くと言い、リゥ医師は同意した。廊下の端で、二人はリゥの母親に出会い、リゥは母にタルーを紹介した。

「友人です。」と彼は言った。

「まあ!」と彼女は言った。「お知り合いになれてとても嬉しいわ。」

リゥの母が行ってしまうと、タルーは再び彼女の方を振り返った。踊り場で、リゥ医師は自動消灯スィッチを点けようとしたが駄目だった。階段は真っ暗なままだ。リゥは、新たな節約対策のせいだろうかと考えたが、本当のところは分からない。しばらく前から、もう家でも市内でも何もかもが故障していたのだ。ただ単に、管理人も一般市民も、もう何事にも注意を払わなくなったせいかもしれない。しかし、リゥ医師にはそれ以上詮索(せんさく)する時間は無かった。背後でタルーの声が響いていたからだ。

「先生、滑稽に思われるかもしれませんが、もう一言。先生はまったくもって正しい。」

リゥは闇の中で、自分に向けて肩をすくめた。

「本当に、僕には何も分からんよ。でも君は、何を分かっているのかね?」

「ああ!」と相手は平然と答えた。「僕には学ぶことなど殆どありません。」

リゥ医師は立ち止まり、後ろにいるタルーは片足が滑り、段を踏み外した。タルーはリゥの肩に掴まり、身体を支えた。

「君は人生のことは何でも知っていると思っているのかね?」とリゥが尋ねた。

闇の中で、相変わらず落ち着いた声で答えが返ってきた。

「そうです。」

二人が通りに出ると、もうかなり遅い時間、おそらく11時ごろであることが分かった。
市内には人声は無く、ただ軽くものが触れ合う音で満ちていた。はるか遠くで、救急車のベルの音が響いた。二人は車に乗り、リゥはエンジンをかけた。

「君は明日」とリゥは言った。「予防ワクチンを打ちに病院に来なくちゃいけないな。しかし、例の件を始める前に最後に言っておくが、君が無事やり終えるチャンスは3分の1の確率だと覚悟しておき給え。」

「先生もご存じでしょう、そんな計算は何の意味もありませんよ。百年前、ペルシャのある都市でペストが流行して、住民全部が死亡しました。ただ一人を除いてね。その一人とは、決して自分の職務をやめなかった死体洗い人だったんです。」

「彼は、その3分の1のチャンスを掴んだわけだ。それだけのことだよ。」とリゥは突然前より声を潜(ひそ)めて言った。「しかしその点については、我々はまだ一から学ばねばならぬのは事実だ。」

二人は今、周辺地区に入っていた。ヘッドライトが人通りのない通りを照らしている。車が止まった。車の前で、リゥが一緒に中に入りたいかと尋ねると、タルーは「ええ」と答えた。空の薄明かりが二人の顔を照らしている。リゥは突然、友情に溢れた笑いを浮かべた。

「なあ、タルー」と彼は言った。「君はなぜこんなことに首を突っ込む気になったのだ?」

「分かりません。多分、僕の道義心でしょう。」

「どんな道義心だい?」

「人を思う心です。」

タルーは患者の家の方に向かった。二人が喘息の老人の家に入るまで、リゥにはもうタルーの顔は見えなかった。


la peste II ㉜

(ミスター・ビーン訳)

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