*ペスト 全訳*(II ㉙ ) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ㉙

C’est Tarrou qui avait demandé à Rieux l’entrevue dont il parle dans ses carnets. Le soir où Rieux l’attendait, le docteur regardait justement sa mère, sagement assise dans un coin de la salle à manger, sur une chaise. Elle passait ses journées là quand les soins du ménage ne l’occupaient plus. Les mains réunies sur les genoux, elle attendait. Rieux n’était même pas sûr que ce fût lui qu’elle attendît. Mais, cependant, quelque chose changeait dans le visage de sa mère lorsqu’il apparaissait. Tout ce qu’une vie laborieuse y avait mis de mutisme semblait s’animer alors. Puis, elle retombait dans le silence. Ce soir-là, elle regardait par la fenêtre, dans la rue maintenant déserte. L’éclairage de nuit avait été diminué des deux tiers. Et, de loin en loin, une lampe très faible mettait quelques reflets dans les ombres de la ville.

– Est-ce qu’on va garder l’éclairage réduit pendant toute la peste ? dit Mme Rieux.

– Probablement.

– Pourvu que ça ne dure pas jusqu’à l’hiver. Ce serait triste, alors.

– Oui, dit Rieux.

Il vit le regard de sa mère se poser sur son front. Il savait que l’inquiétude et le surmenage des dernières journées avaient creusé son visage.

– Ça n’a pas marché, aujourd’hui ? dit Mme Rieux.

– Oh ! comme d’habitude.

Comme d’habitude ! C’est-à-dire que le nouveau sérum envoyé par Paris avait l’air d’être moins efficace que le premier et les statistiques montaient. On n’avait toujours pas la possibilité d’inoculer les sérums préventifs ailleurs que dans les familles déjà atteintes. Il eût fallu des quantités industrielles pour en généraliser l’emploi. La plupart des bubons se refusaient à percer, comme si la saison de leur durcissement était venue, et ils torturaient les malades. Depuis la veille, il y avait dans la ville deux cas d’une nouvelle forme de l’épidémie. La peste devenait alors pulmonaire. Le jour même, au cours d’une réunion, les médecins harassés, devant un préfet désorienté, avaient demandé et obtenu de nouvelles mesures pour éviter la contagion qui se faisait de bouche à bouche, dans la peste pulmonaire. Comme d’habitude, on ne savait toujours rien.

Il regarda sa mère. Le beau regard marron fit remonter en lui des années de tendresse.

– Est-ce que tu as peur, mère ?

– À mon âge, on ne craint plus grand-chose.

– Les journées sont bien longues et je ne suis plus jamais là.

– Cela m’est égal de t’attendre si je sais que tu dois venir. Et quand tu n’es pas là, je pense à ce que tu fais. As-tu des nouvelles ?

– Oui, tout va bien, si j’en crois le dernier télégramme. Mais je sais qu’elle dit cela pour me tranquilliser.




タルーの手帳で語られている会見をリゥに申し入れたのはタルーの方だった。リゥが彼の訪問を待っていた晩、彼はちょうど母親の姿を眺めていた。彼女はダイニングの片隅にある椅子に大人しく腰掛けている。リゥの母は家事が一段落してすることが無くなると、その椅子に座って日々を過ごしていたのだ。膝の上に両手を揃え、母は待っていた。リゥの方は母が自分の帰りを待っているのだという確信すらなかった。しかしそれでも、リゥが姿を現すと彼女の表情にどこか変化が現れる。勤勉な生活を送る故、口数の少なかったその表情が、そのとき一瞬華やぐように思えるのだ。それから再び、彼女は沈黙の世界に戻って行った。その晩リゥの母は、窓越しに、今は誰一人いなくなった通りを眺めていた。夜間照明は3分の1まで減らされていた。真っ暗な都市の中で、ところどころ、弱々しい電球の光を反射するものがあった。

「ペストの間ずっと照明を制限するのかしら?」と母が言った。

「おそらくそうなるでしょう。」

「冬まで続かなければいいのだけど。そうなったら惨めだわ。」

「そうですね。」とリゥは答えた。

彼は母親の視線が自分の額に注がれているのが分かった。リゥは、ここ数日の不安と過労のせいで、自分の顔がこけているのを知っていた。

「今日は、上手く行かなかったの?」と母が言った。

「ああ!相変わらずですよ。」

相変わらずなのだ! つまり、パリから送られてきた新たな血清は、最初のものほど効き目が無いようで、統計数字は増えていた。すでに感染している家族以外に予防血清を接種することは相変わらず不可能な状態だ。市民全員に接種するには血清を大量生産する必要があっただろう。まるで固まる時期が来たかのように、大部分のリンパ節の腫れは穴をあけることが出来ず、ひどく患者を苦しめていた。前日から、新型の感染症が二例現れている。肺ペストになっていたのだ。その日の会議で、疲労困憊した医者たちは、途方に暮れている知事の前で、肺ペストの場合の経口感染を防ぐ新たな措置を要求し、了承を得ていた。相変わらず、五里霧中の状態だった。

リゥは母を見つめた。その美しい栗色の瞳を見ると、愛情にあふれた年月が蘇って来た。

「怖いのかい、母さん?」

「この歳になれば、もう大して怖いものなんかないわ。」

「昼は長いし、僕はもう決して家にいられないからね。」

「おまえがきっと帰って来ると分かっていれば、待つことなんて何でもないの。それに、おまえがいないときは、今頃何をしているだろうと考えているしね。あの人から便りはあるの?」

「うん、万事上手く行っている。最後に来た電報が本当ならね。でも、僕を安心させるためにそう言っているんだよ。」


la peste II ㉙

(ミスター・ビーン訳)

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