*ペスト 全訳*(II  ㉗) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ㉗

Mais, en même temps, Tarrou entreprenait la description assez minutieuse d’une journée dans la ville empestée et donnait ainsi une idée juste des occupations et de la vie de nos concitoyens pendant cet été : « Personne ne rit que les ivrognes, disait Tarrou, et ceux-là rient trop. » Puis il entamait sa description :

« Au petit matin, des souffles légers parcourent la ville encore déserte. À cette heure, qui est entre les morts de la nuit et les agonies de la journée, il semble que la peste suspende un instant son effort et reprenne son souffle. Toutes les boutiques sont fermées. Mais sur quelques-unes, l’écriteau “Fermé pour cause de peste” atteste qu’elles n’ouvriront pas tout à l’heure avec les autres. Des vendeurs de journaux encore endormis ne crient pas les nouvelles, mais, adossés au coin des rues, offrent leur marchandise aux réverbères dans un geste de somnambules. Tout à l’heure, réveillés par les premiers tramways, ils se répandront dans toute la ville, tendant à bout de bras les feuilles où éclate le mot “Peste ”. “Y aura-t-il un automne de peste ? Le professeur B… répond : Non.” “Cent vingt-quatre morts, tel est le bilan de la quatre-vingt-quatorzième journée de peste.”

« Malgré la crise du papier qui devient de plus en plus aiguë et qui a forcé certains périodiques à diminuer le nombre de leurs pages, il s’était créé un autre journal : le Courrier de l’Épidémie, qui se donne pour tâche d’“informer nos concitoyens, dans un souci de scrupuleuse objectivité, des progrès ou des reculs de la maladie ; de leur fournir les témoignages les plus autorisés sur l’avenir de l’épidémie ; de prêter l’appui de ses colonnes à tous ceux, connus ou inconnus, qui sont disposés à lutter contre le fléau ; de soutenir le moral de la population, de transmettre les directives des autorités et, en un mot, de grouper toutes les bonnes volontés pour lutter efficacement contre le mal qui nous frappe”. En réalité, ce journal s’est borné très rapidement à publier des annonces de nouveaux produits, infaillibles pour prévenir la peste.

« Vers six heures du matin, tous ces journaux commencent à se vendre dans les queues qui s’installent aux portes des magasins, plus d’une heure avant leur ouverture, puis dans les tramways qui arrivent, bondés, des faubourgs. Les tramways sont devenus le seul moyen de transport et ils avancent à grand-peine, leurs marchepieds et leurs rambardes chargés à craquer. Chose curieuse, cependant, tous les occupants, dans la mesure du possible, se tournent le dos pour éviter une contagion mutuelle. Aux arrêts, le tramway déverse une cargaison d’hommes et de femmes, pressés de s’éloigner et de se trouver seuls. Fréquemment éclatent des scènes dues à la seule mauvaise humeur, qui devient chronique.

« Après le passage des premiers tramways, la ville s’éveille peu à peu, les premières brasseries ouvrent leur porte sur des comptoirs chargés de pancartes : “Plus de café”, “Apportez votre sucre”, etc. Puis les boutiques s’ouvrent, les rues s’animent. En même temps, la lumière monte et la chaleur plombe peu à peu le ciel de juillet. C’est l’heure où ceux qui ne font rien se risquent sur les boulevards. La plupart semblent avoir pris à tâche de conjurer la peste par l’étalage de leur luxe. Il y a tous les jours vers onze heures, sur les artères principales, une parade de jeunes hommes et de jeunes femmes où l’on peut éprouver cette passion de vivre qui croît au sein des grands malheurs. Si l’épidémie s’étend, la morale s’élargira aussi. Nous reverrons les saturnales milanaises au bord des tombes.




しかし同時に、タルーはペストに襲われた都市の一日をかなり詳細に描く作業に取りかかり、我が市民たちのこの夏の暮らしぶりや活動を正確に伝えてくれていた。≪笑っているのは酔っ払いだけだ≫とタルーは語っていた。≪しかも奴らは笑いすぎる。≫ 次に彼は街の様子を描き始めた。

≪早朝、まだ人気のない市内を風が微かに吹き抜け抜けていく。死者のいる夜と臨終の人のいる昼間、その狭間(はざま)にあるこの時間には、ペストは一時(ひととき)手を休め、一息ついているようだ。店はまだ全て閉まっている。しかし、幾つかの店には「ペストのため閉店」という張り紙があり、他の店とは違いじきに開店にはならないことを示している。まだ目が覚めぬ新聞の売り子たちは、声高にニュースを叫ぶことはなく、街角で塀に寄りかかり、夢遊病者の様に街灯に向かって商品を差し出している。やがて始発の市電の音で目を覚まし、彼らは町中に散らばり「ペスト」という言葉が炸裂している紙面を、精一杯腕を伸ばして差し出すのだ。紙面は「ペストは秋まで続くだろうか?B教授の答えはノーだ。」「ペスト発生から94日目の死者の数は124名」といった具合だ。≫

≪紙不足がますます深刻になり、そのせいで幾つかの定期刊行物はページ数を減らさざるを得なくなった。にもかかわらず、新たな新聞が創刊される。「疫病通信」だ。創刊の趣旨は、「極力客観的に、病気の進行と衰退を我が市民たちに伝えること」「疫病の今後について最も権威ある証言を提供すること」「有名無名に関わらず、災禍に立ち向かう意志のある全ての人々に紙面を提供すること」「住民の士気を支え、市当局の指示を伝え、一言でいえば、我々を襲う禍に対して効果的に戦うため、あらゆる善意を結集すること」である。ところが実際には、この新聞はあっという間に、ペストの予防に特効のある新製品の広告を載せるだけになってしまった。≫

≪朝の6時ごろ、開店の1時間以上前から店の戸口にできる待ち行列の中で新聞が一斉に売られ始める。次に、周辺地区からすし詰めになってやって来る市電の中で売られるのだ。市電は今や唯一の交通手段となった。踏み段も手すりも壊れそうなほど乗客が鈴なりになり、市電は青息吐息で進んでいる。しかし奇妙なことに、互いに感染するのを避けるため、乗客は皆出来る限り背を向けあっているのだ。停留所では市電から山ほどの男女が吐き出されるのだが、彼らは急いで互いから離れ、一人になろうとする。今や慢性化した不機嫌だけが原因で、諍(いさか)いが始まることもしばしばだ。≫

≪始発の市電が行ってしまうと、都市は徐々に目覚め、朝一番に開くカフェ・レストランがカウンターに面した扉を開く。カウンターは、「コーヒー品切れ」、「砂糖ご持参のこと」等々のプラカードでいっぱいだ。それから商店が開店し、通りは賑やかになる。同時に、光が増し、熱気のせいで7月の空は徐々に鉛色に変わる。それは、何もしていない連中が危険を顧みず大通りに繰り出してくる時間だ。その大多数が、贅沢な身なりをひけらかすことでペスト祓(ばら)いに努めていたように思える。毎日、11時ごろ、主な幹線道路では若い男女のパレードがあり、そこには大いなる不幸のさ中にいや増してくるあの生きる情熱が感じられる。もし疫病が拡大するようなら、道徳も緩やかになって行くだろう。墓の周りで繰り広げられたミラノの乱痴気騒ぎを、我々は再び目にすることになるだろう。≫


la peste II ㉗

(ミスター・ビーン訳)

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