*ペスト 全訳*(II  ⑩) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ⑩

Trois semaines après la fermeture des portes, Rieux trouva, à la sortie de l’hôpital, un jeune homme qui l’attendait.

– Je suppose, lui dit ce dernier, que vous me reconnaissez.

Rieux croyait le connaître, mais il hésitait.

– Je suis venu avant ces événements, dit l’autre, vous demander des renseignements sur les conditions de vie des Arabes. Je m’appelle Raymond Rambert.

– Ah ! oui, dit Rieux. Eh bien, vous avez maintenant un beau sujet de reportage.

L’autre paraissait nerveux. Il dit que ce n’était pas cela et qu’il venait demander une aide au docteur Rieux.

– Je m’en excuse, ajouta-t-il, mais je ne connais personne dans cette ville et le correspondant de mon journal a le malheur d’être imbécile.

Rieux lui proposa de marcher jusqu’à un dispensaire du centre, car il avait quelques ordres à donner. Ils descendirent les ruelles du quartier nègre. Le soir approchait, mais la ville, si bruyante autrefois à cette heure-là, paraissait curieusement solitaire. Quelques sonneries de clairon dans le ciel encore doré témoignaient seulement que les militaires se donnaient l’air de faire leur métier. Pendant ce temps, le long des rues abruptes, entre les murs bleus, ocre et violets des maisons mauresques, Rambert parlait, très agité. Il avait laissé sa femme à Paris. À vrai dire, ce n’était pas sa femme, mais c’était la même chose. Il lui avait télégraphié dès la fermeture de la ville. Il avait d’abord pensé qu’il s’agissait d’un événement provisoire et il avait seulement cherché à correspondre avec elle. Ses confrères d’Oran lui avaient dit qu’ils ne pouvaient rien, la poste l’avait renvoyé, une secrétaire de la préfecture lui avait ri au nez. Il avait fini, après une attente de deux heures dans une file, par faire accepter un télégramme où il avait inscrit : « Tout va bien. À bientôt. »

Mais le matin, en se levant, l’idée lui était venue brusquement qu’après tout, il ne savait pas combien de temps cela pouvait durer. Il avait décidé de partir. Comme il était recommandé (dans son métier, on a des facilités), il avait pu toucher le directeur du cabinet préfectoral et lui avait dit qu’il n’avait pas de rapport avec Oran, que ce n’était pas son affaire d’y rester, qu’il se trouvait là par accident et qu’il était juste qu’on lui permît de s’en aller, même si, une fois dehors, on devait lui faire subir une quarantaine. Le directeur lui avait dit qu’il comprenait très bien, mais qu’on ne pouvait pas faire d’exception, qu’il allait voir, mais qu’en somme la situation était grave et que l’on ne pouvait rien décider.

– Mais enfin, avait dit Rambert, je suis étranger à cette ville.

– Sans doute, mais après tout, espérons que l’épidémie ne durera pas.

Pour finir, il avait essayé de consoler Rambert en lui faisant remarquer qu’il pouvait trouver à Oran la matière d’un reportage intéressant et qu’il n’était pas d’événement, tout bien considéré, qui n’eût son bon côté. Rambert haussait les épaules. On arrivait au centre de la ville :

– C’est stupide, docteur, vous comprenez. Je n’ai pas été mis au monde pour faire des reportages. Mais peut-être ai-je été mis au monde pour vivre avec une femme. Cela n’est-il pas dans l’ordre ?

Rieux dit qu’en tout cas cela paraissait raisonnable.




市門閉鎖から3週間後、リゥは病院の出口の所で、彼を待っている若者を見かけた。

「僕のことを憶えていらっしゃると思いますが。」と若者は言った。

リゥは確かに見覚えがあると思ったが、躊躇(ためら)っていた。

「ペスト騒ぎの前にお邪魔して」と若者は言った。「アラブ人の生活条件に関する情報を頂きたいとお願いした者です。レモン・ランベールと申します。」

「ああ!そうでしたね」とリゥは答えた。「今や、恰好のルポネタが手に入ったわけだ。」

相手は苛立った様子で、そういう話ではなくて、リゥ先生に一つ助けていただきたいことが有って来たと言った。

「申し訳ないのですが」と彼は付け加えた。「この町には一人も知り合いがいませんし、生憎(あいにく)、新聞社の特派員も馬鹿な奴でして。」

リゥはベルナールに、市の中心部にある無料診療所で指示したいことがあるので、診療所まで一緒に歩こうと言った。二人は黒人居住区の小道を下って行った。夕暮れが近づいている。しかし、以前ならこの時刻にはあれほど賑(にぎ)やかだった町が、妙に人影が無いように見える。ただ、まだ黄金色の空に何度か響くラッパの音が、軍隊はまがりなりにも職務を果たしていることを示していた。その間、ムーア人の家並の青や、黄土色や、紫色の壁の間を縫う急勾配の道を辿(たど)りながら、ランベールは、ひどく興奮して話していた。自分は「妻」をパリに残してきた。実を言えば、妻ではないのだが、妻同然の女性だ。市が閉鎖されるとすぐに彼女には電報を打っておいた。最初は一時的なものだと考えて、ただ彼女と手紙で連絡を取ろうと手立てを尽くしてみた。オランの同僚たちは、自分たちには何もできないと言い、郵便局でも門前払い、県庁の女性秘書官にはあからさまに馬鹿にされた。結局、2時間列に並んだ後で、「スベテジュンチョウ イズレマタ」と書き込んだ電報を受け付けてもらった。

しかし、朝、起きがけに、結局これがどれぐらい続くか知れたものではないという考えがふと頭に浮かんだ。そこで、自分は町を出ることに決めた。推薦を受けているので(職業柄、色々な便宜がある)、県の官房長と連絡が取れた。官房長には、自分はオランとは無関係だ、ここに留まる用事もない、自分は偶々オランにいるのだから、一旦外に出れば、検疫のために隔離されるにしても、当然オランを出ることが許さるはずだと言った。官房長が言うには、事情はよく分かるが、例外を設けるわけにはいかない、調べては見るが、要するに事態は深刻であり、何も決めることは出来ないということだった。

「しかし何と言っても」とランベールは官房長に言った。「僕はこの町では余所者です。」

「そうかも知れない、しかし結局のところ、ペストが長引かないことを期待しましょう。」

最後に官房長は、オランで面白いルポルタージュの材料が見つかるかもしれないし、よく考えれば、何事にも良い側面はあると指摘して、ランベールを慰めようとした。ランベールはリゥにそう話しながら、肩をすくめていた。二人は市の中心部にさしかかっていた。

「ねえ、先生、馬鹿げてますよ。僕はルポをするために生まれてきたんじゃない。でも多分、ある一人の女性と暮らすために生まれてきたんです。当然じゃありませんか?」

リゥは、いずれにしろ、それも一理あるようだと答えた。


la peste II ⑩

(ミスター・ビーン訳)

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