*ペスト 全訳*(I ㉘) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



I ㉘

Comme Rieux se taisait, on lui demanda son avis :

– Il s’agit d’une fièvre à caractère typhoïde, mais accompagnée de bubons et de vomissements. J’ai pratiqué l’incision des bubons. J’ai pu ainsi provoquer des analyses où le laboratoire croit reconnaître le bacille trapu de la peste. Pour être complet, il faut dire cependant que certaines modifications spécifiques du microbe ne coïncident pas avec la description classique.

Richard souligna que cela autorisait les hésitations et qu’il faudrait attendre au moins le résultat statistique de la série d’analyses, commencée depuis quelques jours.

– Quand un microbe, dit Rieux, après un court silence, est capable en trois jours de temps de quadrupler le volume de la rate, de donner aux ganglions mésentériques le volume d’une orange et la consistance de la bouillie, il n’autorise justement pas d’hésitations. Les foyers d’infection sont en extension croissante. À l’allure où la maladie se répand, si elle n’est pas stoppée, elle risque de tuer la moitié de la ville avant deux mois. Par conséquent, il importe peu que vous l’appeliez peste ou fièvre de croissance. Il importe seulement que vous l’empêchiez de tuer la moitié de la ville.

Richard trouvait qu’il ne fallait rien pousser au noir et que la contagion d’ailleurs n’était pas prouvée puisque les parents de ses malades étaient encore indemnes.

– Mais d’autres sont morts, fit remarquer Rieux. Et, bien entendu, la contagion n’est jamais absolue, sans quoi on obtiendrait une croissance mathématique infinie et un dépeuplement foudroyant. Il ne s’agit pas de rien pousser au noir. Il s’agit de prendre des précautions.

Richard, cependant, pensait résumer la situation en rappelant que pour arrêter cette maladie, si elle ne s’arrêtait pas d’elle-même, il fallait appliquer les graves mesures de prophylaxie prévues par la loi ; que, pour ce faire, il fallait reconnaître officiellement qu’il s’agissait de la peste ; que la certitude n’était pas absolue à cet égard et qu’en conséquence, cela demandait réflexion.

– La question, insista Rieux, n’est pas de savoir si les mesures prévues par la loi sont graves mais si elles sont nécessaires pour empêcher la moitié de la ville d’être tuée. Le reste est affaire d’administration et, justement, nos institutions ont prévu un préfet pour régler ces questions.

– Sans doute, dit le préfet, mais j’ai besoin que vous reconnaissiez officiellement qu’il s’agit d’une épidémie de peste.

– Si nous ne le reconnaissons pas, dit Rieux, elle risque quand même de tuer la moitié de la ville.

Richard intervint avec quelque nervosité.

– La vérité est que notre confrère croit à la peste. Sa description du syndrome le prouve.

Rieux répondit qu’il n’avait pas décrit un syndrome, il avait décrit ce qu’il avait vu. Et ce qu’il avait vu c’étaient des bubons, des taches, des fièvres délirantes, fatales en quarante-huit heures. Est-ce que M. Richard pouvait prendre la responsabilité d’affirmer que l’épidémie s’arrêterait sans mesures de prophylaxie rigoureuses ?

Richard hésita et regarda Rieux :

– Sincèrement, dites-moi votre pensée, avez-vous la certitude qu’il s’agit de la peste ?

– Vous posez mal le problème. Ce n’est pas une question de vocabulaire, c’est une question de temps.

– Votre pensée, dit le préfet, serait que, même s’il ne s’agissait pas de la peste, les mesures prophylactiques indiquées en temps de peste devraient cependant être appliquées.

– S’il faut absolument que j’aie une pensée, c’est en effet celle-ci.

Les médecins se consultèrent et Richard finit par dire :

–Il faut donc que nous prenions la responsabilité d’agir comme si la maladie était une peste.

La formule fut chaleureusement approuvée :

– C’est aussi votre avis, mon cher confrère ? demanda Richard.

– La formule m’est indifférente, dit Rieux. Disons seulement que nous ne devons pas agir comme si la moitié de la ville ne risquait pas d’être tuée, car alors elle le serait.

Au milieu de l’agacement général, Rieux partit. Quelques moments après, dans le faubourg qui sentait la friture et l’urine, une femme qui hurlait à la mort, les aines ensanglantées, se tournait vers lui.




リゥが黙っていたので、皆は彼の意見を求めた。

「チフスのような熱病ですが、リンパ節腫と嘔吐を伴います。私はリンパ節腫を切開しました。そのおかげで、分析を行う運びになったわけです。分析の結果、試験所はずんぐりした形のペスト菌の存在を認めています。しかしながら、完璧を期すために申しあげるなら、この観察された細菌に固有のいくつかの変異は従来の記述とは一致しません。

リシャールは、だからこそ早計な判断は禁物であり、数日前から一連の分析が始まっているのだから、少なくともその統計結果を待つべきだと強調した。

「ある細菌が」短い沈黙の後、リゥは言った。「三日で脾臓の体積を4倍にし、腸間膜リンパ節をオレンジ大の大きさにし、粘り気のある粥上のものにしてしまう力がある場合、それこそ正に、ぐずぐずしていることは許されない。感染源は拡大しています。この病気の今の感染速度ですと、病気が食い止められない限り、2か月以内に市民の半数が命を奪われる危険があります。したがって、この病気をペストと呼ぼうが、成長熱と呼ぼうが、そんなことはどうでもいい。唯一肝心なことは、この病気のせいで市民の半数が命を奪われる事態を防ぐことです。」

リシャールは、何事も悲観的に考えてはならぬ、それに、自分の患者の身内はまだ無事なのだから、感染は証明されていないという意見だった。

「しかし、死んでいる者もいる」とリゥは指摘した。「それに、100%感染するというものでもない。さもなければ、感染者の数は数学的には無限に増え、凄まじい人口減少を引き起こすことになる。物事を悲観的に考えるなどということではないのです。予防策を講じることが肝心なのです。」

しかしながらリシャールは、以下のことを想起させることで事態をまとめようと考えていた。つまり、この病気が自然に歩みを止めるのでなければ、それを食い止めるには、法律で規定された重大な感染予防策を適用しなければならない。そのためには、病気がペストであることを公式に認めなければならない。しかし、その点では、まだ絶対的な確信が持てる段階ではない。したがって、まだ熟考する必要があるというわけだ。

「問題は」とリゥは食い下がった。「法律が規定する予防策が重大なものであるかどうかということではなく、市民の半数が命を奪われるのを防ぐのに、それらの予防策が必要であるかどうかということなのです。その他のことは行政の仕事だ。それにまさに、我が国の諸制度はこのような諸問題を解決するために、予め知事という役職を設けたわけです。」

「おそらくそうだろう」と知事が言った。「しかし、私にはペストの感染であると君たちが公式に認めることが必要なのだ。」

「たとえ我々がペストだと認めなくても、依然として、この病気のせいで市民の半数が命を奪われる危険はあるのですよ。」

リシャールがやや興奮して口を挟んだ。

「実の所、我が同僚リゥ医師はペストだと信じている。彼が詳述する症候群を聞けば、それは明らかだ。」

リゥは、自分は症候群を詳述したわけではない、自分が見たままを詳しく述べたまでだと答えた。つまり、自分がこれまで見たのは、リンパ腺腫、斑点、並外れた発熱、48時間で死に至る発熱だ。リシャール氏は、厳しい予防措置を取らずとも感染は終息すると責任を持って言い切れるのだろうか?

リシャールはためらい、リゥを眺めた。

「君の考えを言ってくれ。君は本気でペストだと確信しているのか?」

「問題の立て方が間違ってます。言葉の問題ではなくて、時間の問題なのです。」

「君の考えは」と知事が言った。「たとえペストでないにせよ、ペストのときに課される予防措置を適用すべきだということのようだな。」

「どうしても考えを聞かせろというなら、正にそれが私の考えです。」

一同は協議をし、リシャールが最後にこう結んだ。

「つまり、我々は責任を持ってこれがあたかもペストであるかのように行動しなければならぬということだ。」

この言い回しに一同は熱烈な賛意を示した。

「これは君の意見でもあるわけだな?親愛なるリゥ君。」とリシャールが尋ねた。

「言い回しなどはどうでもよろしい」とリゥは答えた。「ただ、市民の半数が命を奪われることは無いなどと楽観して行動すべきではないと言っておきましょう。何故なら、そうなれば実際、半数が命を奪われるのです。」

一同が苛立つ中、リゥは会場をあとにした。その少し後、揚げ油と尿の匂いがする周辺地区で、鼠蹊部を血だらけにし断末魔の悲鳴を上げている一人の女が、リゥの方に身体を向け、助けを求めていた。


la peste I ㉘

(ミスター・ビーン訳)

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