*ペスト 全訳*(I ⑱) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



I ⑱

Quand il arriva, le commissaire n’était pas encore là. Grand attendait sur le palier et ils décidèrent d’entrer d’abord chez lui en laissant la porte ouverte. L’employé de mairie habitait deux pièces, meublées très sommairement. On remarquait seulement un rayon de bois blanc garni de deux ou trois dictionnaires, et un tableau noir sur lequel on pouvait lire encore, à demi effacés, les mots « allées fleuries ». Selon Grand, Cottard avait passé une bonne nuit. Mais il s’était réveillé, le matin, souffrant de la tête et incapable d’aucune réaction. Grand paraissait fatigué et nerveux, se promenant de long en large, ouvrant et refermant sur la table un gros dossier rempli de feuilles manuscrites.

Il raconta cependant au docteur qu’il connaissait mal Cottard, mais qu’il lui supposait un petit avoir. Cottard était un homme bizarre. Longtemps, leurs relations s’étaient bornées à quelques saluts dans l’escalier.

– Je n’ai eu que deux conversations avec lui. Il y a quelques jours, j’ai renversé sur le palier une boîte de craies que je ramenais chez moi. Il y avait des craies rouges et des craies bleues. À ce moment, Cottard est sorti sur le palier et m’a aidé à les ramasser. Il m’a demandé à quoi servaient ces craies de différentes couleurs.

Grand lui avait alors expliqué qu’il essayait de refaire un peu de latin. Depuis le lycée, ses connaissances s’étaient estompées.

– Oui, dit-il au docteur, on m’a assuré que c’était utile pour mieux connaître le sens des mots français.

Il écrivait donc des mots latins sur son tableau. Il recopiait à la craie bleue la partie des mots qui changeait suivant les déclinaisons et les conjugaisons, et, à la craie rouge, celle qui ne changeait jamais.

– Je ne sais pas si Cottard a bien compris, mais il a paru intéressé et m’a demandé une craie rouge. J’ai été un peu surpris mais après tout… Je ne pouvais pas deviner, bien sûr, que cela servirait son projet.





現場に到着すると、署長はまだ来ていなかった。グランが踊り場で待っていたので、二人は先ず、ドアは開けたままで、グランの家に入ることに決めた。市職員のアパルトマンは二部屋で、必要最小限の家具しかない。目につくものと言えば、辞書が2,3冊乗っかっている白い木製の棚と黒板だけ。黒板には、「花咲く小道」という言葉が、半ば消されてはいるが、まだ残っていた。グランの話では、コタールは無事一夜を過ごしたそうだ。しかし、翌朝目が覚めると頭痛がして、何の反応も示せなかった。グランは疲れて、神経が高ぶっているように見えた。室内を行ったり来たりして、テーブルの上にある手書きの文書が詰まった分厚いファイルを開いたり閉じたりしている。

それでもグランはリゥにこんな話をしてくれた。自分はコタールのことはよく知らないが、多少の財産はあるようだ。変わった男である。長いこと、二人は階段で挨拶を交わすだけの付き合いだった。

「彼とはこれまで2回話しただけです。数日前のことですが、家に持ち帰る途中、踊り場の所でチョーク箱をひっくり返しましてね。箱には赤と青のチョークが入ってたんです。そのときコタールが踊り場に出てきて、チョークを集める手伝いをしてくれました。そのとき、色違いのチョークを何に使うんだと訊かれましたよ。」

そこでグランはコタールに、ラテン語を少しやり直そうとしていると説明した。リセを出てから、知識があやふやになってしまったのだ。

「そうなんです」と彼はリゥに言った。「フランス語の単語の意味をより良く知るにはそれがきっと役に立つと言われたもので。」

そこで彼は黒板にラテン語の単語を書きつけていた。青いチョークで、名詞や形容詞、さらに動詞の語尾変化の部分を書く、それから赤いチョークで決して変化をしない語幹の部分を書く。

「コタールが十分理解したかどうかはわかりません。でも、興味は持ったようで、赤いチョークを一本くれと頼まれました。ちょっと驚いたのですが、結局… 勿論、それが彼の企ての役に立つなんて思ってもみなかったのですが。」


la peste I ⑱

(ミスター・ビーン訳)

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