*ペスト 全訳*(I ⑭) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



I ⑭


Les premières notes prises par Jean Tarrou datent de son arrivée à Oran. Elles montrent, dès le début, une curieuse satisfaction de se trouver dans une ville aussi laide par elle-même. On y trouve la description détaillée des deux lions de bronze qui ornent la mairie, des considérations bienveillantes sur l’absence d’arbres, les maisons disgracieuses et le plan absurde de la ville. Tarrou y mêle encore des dialogues entendus dans les tramways et dans les rues, sans y ajouter de commentaires, sauf, un peu plus tard, pour l’une de ces conversations, concernant un nommé Camps. Tarrou avait assisté à l’entretien de deux receveurs de tramways :

– Tu as bien connu Camps, disait l’un.

– Camps ? Un grand avec une moustache noire ?

– C’est ça. Il était à l’aiguillage.

– Oui, bien sûr.

– Eh bien, il est mort.

– Ah ! et quand donc ?

– Après l’histoire des rats.

– Tiens ! Et qu’est-ce qu’il a eu ?

– Je ne sais pas, la fièvre. Et puis, il n’était pas fort. Il a eu des abcès sous le bras. Il n’a pas résisté.

– Il avait pourtant l’air comme tout le monde.

– Non, il avait la poitrine faible et il faisait de la musique à l’Orphéon. Toujours souffler dans un piston, ça use.

– Ah ! termina le deuxième, quand on est malade, il ne faut pas souffler dans un piston.

Après ces quelques indications, Tarrou se demandait pourquoi Camps était entré à l’Orphéon contre son intérêt le plus évident et quelles étaient les raisons profondes qui l’avaient conduit à risquer sa vie pour des défilés dominicaux.

Tarrou semblait ensuite avoir été favorablement impressionné par une scène qui se déroulait souvent au balcon qui faisait face à sa fenêtre. Sa chambre donnait en effet sur une petite rue transversale où des chats dormaient à l’ombre des murs. Mais tous les jours, après déjeuner, aux heures où la ville tout entière somnolait dans la chaleur, un petit vieux apparaissait sur un balcon, de l’autre côté de la rue. Les cheveux blancs et bien peignés, droit et sévère dans ses vêtements de coupe militaire, il appelait les chats d’un « Minet, minet », à la fois distant et doux. Les chats levaient leurs yeux pâles de sommeil, sans encore se déranger. L’autre déchirait des petits bouts de papier au-dessus de la rue et les bêtes, attirées par cette pluie de papillons blancs, avançaient au milieu de la chaussée, tendant une patte hésitante vers les derniers morceaux de papier. Le petit vieux crachait alors sur les chats avec force et précision. Si l’un des crachats atteignait son but, il riait.

Enfin, Tarrou paraissait avoir été définitivement séduit par le caractère commercial de la ville dont l’apparence, l’animation et même les plaisirs semblaient commandés par les nécessités du négoce. Cette singularité (c’est le terme employé par les carnets) recevait l’approbation de Tarrou et l’une de ses remarques élogieuses se terminait même par l’exclamation : « Enfin ! » Ce sont les seuls endroits où les notes du voyageur, à cette date, semblent prendre un caractère personnel. Il est difficile simplement d’en apprécier la signification et le sérieux. C’est ainsi qu’après avoir relaté que la découverte d’un rat mort avait poussé le caissier de l’hôtel à commettre une erreur dans sa note, Tarrou avait ajouté, d’une écriture moins nette que d’habitude : « Question : comment faire pour ne pas perdre son temps ? Réponse : l’éprouver dans toute sa longueur. Moyens : passer des journées dans l’antichambre d’un dentiste, sur une chaise inconfortable ; vivre à son balcon le dimanche après-midi ; écouter des conférences dans une langue qu’on ne comprend pas, choisir les itinéraires de chemin de fer les plus longs et les moins commodes et voyager debout naturellement ; faire la queue aux guichets des spectacles et ne pas prendre sa place, etc. » Mais tout de suite après ces écarts de langage ou de pensée, les carnets entament une description détaillée des tramways de notre ville, de leur forme de nacelle, leur couleur indécise, leur saleté habituelle, et terminent ces considérations par un « c’est remarquable » qui n’explique rien.




ジャン・タルーの最初のメモは彼のオラン到着の日に遡(さかのぼ)る。そのメモには最初から、これほど存在そのものが醜い都市に自分がいることへの奇妙な満足感が描かれている。市庁舎を飾る2頭のブロンズのライオンについての事細かな記述があり、さらに都市には木が無いこと、醜悪な家並、馬鹿げた市内地図についての好意的な考察が事細かに書き込まれている。さらに、市電や街路で耳にした様々な対話が何のコメントも無しに挿入されているが、少し後に出てくるカンという人物について交わされた会話にはコメントが加えられている。タルーは市電の二人の車掌のやり取りを傍で聴いていたのだった。

「おまえ、カンを知ってるよな。」と一人が言っていた。

「カン?黒い口髭を生やした背の高いやつか?」

「そう、そいつだ。転轍手だったな。」

「ああ、勿論。」

「ところが、死んじまったよ。」

「ええ!いつのことだ?」

「ネズミ騒動の後さ。」

「へえ!やつはどこが悪かったんだ?」

「分からんが、熱病らしい。それに、もともと丈夫じゃなかったからな。脇の下に腫物が出来たんだ。抵抗力が無かったんだな。」

「でも、皆と変わらないように見えたがな。」

「いや、胸が弱かったのにブラバンをやってたんだ。しょっちゅうコルネットを吹いてりゃダメになるよ。」

「ああ!」と相手が話を締め括った。「病気なら、コルネットなんか吹くなってことだ。」

こんなやり取りを書き記した後、タルーは、自分の利益にならないことは明白なのに、なぜカンがブラスバンドに入ったのか、命の危険をも顧みず日曜毎の行進に参加した奥深い理由は何だったのかを考察していた。

次に、タルーは向かいのバルコニーでしばしば繰り広げられる場面に心惹かれていたようだ。というのも、タルーの部屋は小さな横丁に面していて、猫たちが壁の陰で眠っていた。しかし、毎日、昼食の後、都市全体が暑さの中で微睡(まどろ)んでいる時間帯に、向かいのバルコニーに小柄な老人が現れる。白髪をきちんと櫛でとかし、背筋がしゃんとした謹厳な老人で、軍服仕立ての服を着こんでいる。彼は馴れ馴れしくはないが優しい調子で、猫どもに「にゃんこ、にゃんこ」と呼びかける。猫の方は眠そうなとろんとした目を上げるが、まだ動きはしない。老人が紙を小さくちぎって路上に撒くと、猫たちは白い蝶のように舞う紙吹雪に惹きつけられ車道の真ん中に出てくる。そして最後の紙切れに向かっておずおずと片手を伸ばすのだ。すると小柄な老人は、力強く正確に、猫に向かって唾を吐きかける。そして唾が的に当たると、声を上げて笑うのだった。

最後に、タルーは、外観、活気、それに娯楽でさえ取引に必要な要件によって決められているように見えるこの町の商業都市らしさに決定的に魅了されていたようだ。つまり、この特異性(これが手帳の中で使われている言葉だ)にタルーは賛同し、彼の称賛の辞の中には、「ついに!」という間投詞までつけて締め括られるものもあった。この時期、この余所者のメモが個人的な性格を帯びているように見えるのはこれらの箇所だけである。この箇所が何を意味しているのか、どこまで真面目なのか、単純には評価しがたい。こうして、ネズミの死骸が一匹見つかったせいで、ホテルの会計係が勘定書きを間違えたことを詳しく述べた後、タルーは普段よりは曖昧な筆致でこう付け加えていた。「質問:時間を無駄にしないためにはどうすればよいか? 答え:余すところなく時間の経過を味わうこと。 方法:歯医者の待合室で、座り心地の悪い椅子に座り何日か過ごすこと;日曜の午後は、バルコニーで暮らすこと;知らない言語で行われる講演会を聴くこと;一番遠回りで、一番不便な鉄道路線を選び、当然立ったまま旅行すること;ショーの切符売り場にならび、切符を買わないこと、等々」しかし、このように言葉や思考が脱線した後すぐに、手帳は我が都市の、ゴンドラのような形をした市電の細密描写、市電の冴えない色彩および慢性的な不潔さの描写に着手し、何の説明にもなっていない「注目すべきである」という言葉でそれらの考察を締め括るのだ。


la peste I ⑭

(ミスター・ビーン訳)

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