*ペスト 全訳*(I ⑤) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

ミスター・ビーンのお気楽ブログ

好きな音楽の話題を中心に、気の向くままに書いていきます。

Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



I ⑤

Le lendemain 17 avril, à huit heures, le concierge arrêta le docteur au passage et accusa des mauvais plaisants d’avoir déposé trois rats morts au milieu du couloir. On avait dû les prendre avec de gros pièges, car ils étaient pleins de sang. Le concierge était resté quelque temps sur le pas de la porte, tenant les rats par les pattes, et attendant que les coupables voulussent bien se trahir par quelque sarcasme. Mais rien n’était venu.

– Ah ! ceux-là, disait M. Michel, je finirai par les avoir.

Intrigué, Rieux décida de commencer sa tournée par les quartiers extérieurs où habitaient les plus pauvres de ses clients. La collecte des ordures s’y faisait beaucoup plus tard et l’auto qui roulait le long des voies droites et poussiéreuses de ce quartier frôlait les boîtes de détritus, laissées au bord du trottoir. Dans une rue qu’il longeait ainsi, le docteur compta une douzaine de rats jetés sur les débris de légumes et les chiffons sales.

Il trouva son premier malade au lit, dans une pièce donnant sur la rue et qui servait à la fois de chambre à coucher et de salle à manger. C’était un vieil Espagnol au visage dur et raviné. Il avait devant lui, sur la couverture, deux marmites remplies de pois. Au moment où le docteur entrait, le malade, à demi dressé dans son lit, se renversait en arrière pour tenter de retrouver son souffle caillouteux de vieil asthmatique. Sa femme apporta une cuvette.

– Hein, docteur, dit-il pendant la piqûre, ils sortent, vous avez vu ?

– Oui, dit la femme, le voisin en a ramassé trois.

Le vieux se frottait les mains.

– Ils sortent, on en voit dans toutes les poubelles, c’est la faim !

Rieux n’eut pas de peine à constater ensuite que tout le quartier parlait des rats. Ses visites terminées, il revint chez lui.

– Il y a un télégramme pour vous là-haut, dit M. Michel.

Le docteur lui demanda s’il avait vu de nouveaux rats.

– Ah ! non, dit le concierge, je fais le guet, vous comprenez. Et ces cochons-là n’osent pas.

Le télégramme avertissait Rieux de l’arrivée de sa mère pour le lendemain. Elle venait s’occuper de la maison de son fils, en l’absence de la malade. Quand le docteur entra chez lui, la garde était déjà là. Rieux vit sa femme debout, en tailleur, avec les couleurs du fard. Il lui sourit :

– C’est bien, dit-il, très bien.

Un moment après, à la gare, il l’installait dans le wagon-lit. Elle regardait le compartiment.

– C’est trop cher pour nous, n’est-ce pas ?

– Il le faut, dit Rieux.

– Qu’est-ce que c’est que cette histoire de rats ?

– Je ne sais pas. C’est bizarre, mais cela passera.

Puis il lui dit très vite qu’il lui demandait pardon, il aurait dû veiller sur elle et il l’avait beaucoup négligée. Elle secouait la tête, comme pour lui signifier de se taire. Mais il ajouta :

– Tout ira mieux quand tu reviendras. Nous recommencerons.

– Oui, dit-elle, les yeux brillants, nous recommencerons.

Un moment après, elle lui tournait le dos et regardait à travers la vitre. Sur le quai, les gens se pressaient et se heurtaient. Le chuintement de la locomotive arrivait jusqu’à eux. Il appela sa femme par son prénom et, quand elle se retourna, il vit que son visage était couvert de larmes.

– Non, dit-il doucement.

Sous les larmes, le sourire revint, un peu crispé. Elle respira profondément :

– Va-t’en, tout ira bien.

Il la serra contre lui, et sur le quai maintenant, de l’autre côté de la vitre, il ne voyait plus que son sourire.

– Je t’en prie, dit-il, veille sur toi.

Mais elle ne pouvait pas l’entendre.

Près de la sortie, sur le quai de la gare, Rieux heurta M. Othon, le juge d’instruction, qui tenait son petit garçon par la main. Le docteur lui demanda s’il partait en voyage. M. Othon, long et noir, et qui ressemblait moitié à ce qu’on appelait autrefois un homme du monde, moitié à un croque-mort, répondit d’une voix aimable, mais brève :

– J’attends Mme Othon qui est allée présenter ses respects à ma famille.

La locomotive siffla.

– Les rats…, dit le juge.

Rieux eut un mouvement dans la direction du train, mais se retourna vers la sortie.

– Oui, dit-il, ce n’est rien.

Tout ce qu’il retint de ce moment fut le passage d’un homme d’équipe qui portait sous le bras une caisse pleine de rats morts.




翌4月17日、8時にリゥが通りかかると管理人に呼び止められた。悪ふざけをする連中が廊下の真ん中にネズミの死体を3匹置いていったと言う。やつらは安物のネズミ取りで捕まえたに違いない、なにしろネズミは血だらけなのだから。戸口の所でネズミの足を持ち立っていれば、何か酷い嫌味でも言って犯人たちが自分から正体を現すと思って待っていたのだが、何も起こらなかったと言うのだ。

「やつらめ!」とミシェル氏は言った。「最後にはとっ捕まえてやりますよ。」

腑に落ちぬ思いで、リゥは一番貧しい患者が住んでいる周辺地区から往診を始めることにした。そこではごみの収集はずいぶん遅い時間になってからだ。そこで、その界隈の真っ直ぐで埃だらけの道を進む彼の車は、歩道の端に置かれたごみ容器をかすめて行った。こんな風に進んで行くと、ある通りでは野菜屑やぼろ布の上に十数匹のネズミが投げ捨てられていた。

最初の患者はベッドに寝ていたが、部屋は通りに面していて寝室とダイニングを兼ねている。患者は深い皺の刻まれた気難しい顔つきのスペイン人の老人だ。掛布団の上にえんどう豆がたっぷり入った鍋を二つ、それを目の前に置いている。医者が部屋に入って来ると、ベッドで半身を起していた病人は後ろに倒れ込み、喘息老人特有のゼイゼイという息遣いで息切れを回復しようとしていた。病人の妻が洗面器を持ってきた。

「ねえ、先生」と注射の合間に老人が言った。「やつら出てきましたよ、ご覧になりましたか?」

「そうなんですよ」と妻が言った。「お隣では3匹も集めましてね。」

老人は満足気に両手をこすり合わせていた。

「やつらが出てきたんです。どこのごみ容器にもいますよ。腹が減ってるんですな!」

その後、リゥがわざわざ確かめるまでもなく街はネズミの話題で持ちきりだった。往診を終え、リゥは診察室に戻った。

「診察室宛に電報が来てますよ。」とミシェル氏が言った。

彼は管理人に、あれからまたネズミを見かけたか訊いてみた。

「いえ、一匹も!」と管理人は答えた。「私が見張ってるんです。あいつらだってそんな度胸はありませんよ。」

電報は翌日の母親の来訪を知らせるものだった。リゥの母親が、病気の嫁がいない間、息子の家の面倒を見に来るというわけだ。リゥが自宅に入ると、付添婦は既に来ていた。スーツ姿で、化粧をして立っている妻の姿が目に入った。リゥは妻に微笑み、

「いいよ、すごくいいよ。」

と言った。

その少し後、駅に着くと、リゥは寝台車に妻を寝かしつけていた。妻はコンパートメントを見回している。

「ねえ、私たちには贅沢すぎない?」

「仕方がないのさ。」とリゥは答えた。

「あのネズミの話って、どういうことなの?」

「さあね。おかしな話だが、いずれ終わるさ。」

それからリゥは妻に早口で、済まないことをしたと詫びた。自分はもっと気を配るべきだった、随分彼女をないがしろにしてしまったと。妻の方は、何も言わないでとでもいうように首を振っていた。それでも、リゥはこう付け加えた。

「君が戻ってくれば何もかも上手く行くよ。やり直そう。」

「そうね」と目を輝かせて妻が答えた。「やり直しましょうね。」

そのすぐ後、妻はリゥに背を向けて窓越しに外を眺めていた。プラットホームでは人々がひしめき、互いにぶつかり合っている。機関車のシュッ、シュッという蒸気の音が二人の耳にも聞こえてきた。リゥが妻の名を呼び、彼女が振り向くと、顔が涙で覆われているのが見えた。

「ダメだよ。」とリゥが優しく言った。

涙の下からまた微笑みが顔を出したが、少しひきつっている。彼女は深々と息を吸い込んだ。

「もう行ってちょうだい。何もかも上手く行くわ。」

リゥは妻を抱きしめ、それからホームに出た。窓越しに中を覗くともう妻の微笑みしか見えない。

「お願いだ」と彼は言った。「体を大事にするのだよ。」

しかし妻にはリゥの言葉は聞こえなかった。

プラットホームの出口近くで、リゥは予審判事のオトン氏とぶつかった。氏は幼い男の子の手を引いている。リゥは彼に旅行に出かけるのかと訊いてみた。オトン氏は長身で浅黒く、半ば昔は上流紳士と呼ばれていた人種に、半ば葬儀屋に似た風貌だ。彼は、愛想はいいが淡々とした口調で答えた。

「家内を待ってます。親戚に挨拶に行っているんで。」

汽笛が鳴った。

「ネズミが…」と予審判事が言った。

リゥは列車の方に向かったが、また出口に引き返してきた。

「そうですね」と彼は答えた。「大したことはありませんよ。」

リゥの記憶に残っているそのときの光景は、ネズミの死骸で一杯のケースを小脇に抱え、係員が一人通り過ぎて行く姿だけだった。


la peste I ⑤

(ミスター・ビーン訳)

ペタしてね