*異邦人 全訳*(第2部 第5章 ④) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第5章④

DEUXIÈME PARTIE

V ④

2時間52分56秒から2時間55分31秒まで



Il y avait aussi deux choses à quoi je réfléchissais tout le temps : l’aube et mon pourvoi. Je me raisonnais cependant et j’essayais de n’y plus penser. Je m’étendais, je regardais le ciel, je m’efforçais de m’y intéresser. Il devenait vert, c’était le soir. Je faisais encore un effort pour détourner le cours de mes pensées. J’écoutais mon coeur. Je ne pouvais imaginer que ce bruit qui m’accompagnait depuis si longtemps pût jamais cesser. Je n’ai jamais eu de véritable imagination. J’essayais pourtant de me représenter une certaine seconde où le battement de ce coeur ne se prolongerait plus dans ma tête. Mais en vain. L’aube ou mon pourvoi étaient là. Je finissais par me dire que le plus raisonnable était de ne pas me contraindre.

C’est à l’aube qu’ils venaient, je le savais. En somme, j’ai occupé mes nuits à attendre cette aube. Je n’ai jamais aimé être surpris. Quand il m’arrive quelque chose, je préfère être là. C’est pourquoi j’ai fini par ne plus dormir qu’un peu dans mes journées et, tout le long de mes nuits, j’ai attendu patiemment que la lumière naisse sur la vitre du ciel. Le plus difficile, c’était l’heure douteuse où je savais qu’ils opéraient d’habitude. Passé minuit, j’attendais et je guettais. Jamais mon oreille n’avait perçu tant de bruits, distingué de sons si ténus. Je peux dire, d’ailleurs, que d’une certaine façon j’ai eu de la chance pendant toute cette période, puisque je n’ai jamais entendu de pas. Maman disait souvent qu’on n’est jamais tout à fait malheureux. Je l’approuvais dans ma prison, quand le ciel se colorait et qu’un nouveau jour glissait dans ma cellule. Parce qu’aussi bien, j’aurais pu entendre des pas et mon coeur aurait pu éclater. Même si le moindre glissement me jetait à la porte, même si, l’oreille collée au bois, j’attendais éperdument jusqu’à ce que j’entende ma propre respiration, effrayé de la trouver rauque et si pareille au râle d’un chien, au bout du compte mon coeur n’éclatait pas et j’avais encore gagné vingt-quatre heures.





また、始終頭から離れないことが二つあった。夜明けと恩赦請願のことだ。それでも僕は自分に言い聞かせて、もうそのことは考えないように努めていた。横になり、空を眺め、空に興味を持とうと努めてみる。空が緑に変わり、夕方がやってくる。さらに思考の流れを変えようと努力してみる。僕は心臓の鼓動に耳を傾ける。これほど長い間僕のお供をしてくれているこの音が止んでしまうなんて想像も出来なかった。僕はこれまで一度も真の想像力を働かせたことはない。それでもそのときは頭の中で、この心臓がもう鼓動しなくなる瞬間を思い描こうと努めてみた。でも無駄だった。夜明けあるいは恩赦請願のことが頭を離れない。結局、無理に自分を押さえつけないのが最も賢明だと思うようになった。

彼らは夜明けにやって来る、僕はそれを知っていた。要するに、僕はその夜明けを待つために夜を使ったのだ。不意打ちを食らうのは決して好きじゃなかった。自分の身に何かが起きるときは、身構えている方がいい。だから僕は、結局、もう昼間少し眠るだけにして、夜はずっと辛抱強く天窓に明かりが射し込むのを待っていた。一番厄介なのは、普段おそらく処刑がおこなわれると思われる時間帯だ。真夜中が過ぎると、僕は身構え、外を窺っていた。僕の耳がこれほど物音に敏感になり、ほんのわずかな音も聞き逃さなかったことはそれまで無かった。それに、その間ずっと僕はある意味幸運だったと言える。というのも決して足音が聞こえることはなかったからだ。母さんはよく、人は完全に不幸になることは無いと言っていた。空が茜色に染まり、新しい日の光が独房に射し込んで来ると、僕は牢獄の中で母さんの言う通りだと思っていた。何故なら、そのとき足音が聞こえ、心臓が張り裂ける思いを味わったかもしれなかったのだから。たとえほんのわずか何かが滑る音が聞こえてもドアに駆け寄り、ドア板に耳を押し付け、気も狂わんばかりに待ち受けることがあっても、たとえ挙句の果てに自分の呼吸が聞こえ、それがしわがれた音で、犬の呼吸に似たぜいぜいする音であることに気づいてぎょっとすることがあっても、結局、心臓が張り裂けることは無く、僕はまたこの先24時間を手に入れることになったのだ。


第二部 第5章①

(ミスター・ビーン訳)

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