*異邦人 全訳*(第2部 第5章 ⑤) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第5章⑤

DEUXIÈME PARTIE

V ⑤

2時間55分31秒から2時間57分40秒まで




Pendant tout le jour, il y avait mon pourvoi. Je crois que j’ai tiré le meilleur parti de cette idée. Je calculais mes effets et j’obtenais de mes réflexions le meilleur rendement. Je prenais toujours la plus mauvaise supposition : mon pourvoi était rejeté. « Eh bien, je mourrai donc. » Plus tôt que d’autres, c’était évident. Mais tout le monde sait que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Dans le fond, je n’ignorais pas que mourir à trente ans ou à soixante-dix ans importe peu puisque, naturellement, dans les deux cas, d’autres hommes et d’autres femmes vivront, et cela pendant des milliers d’années. Rien n’était plus clair, en somme. C’était toujours moi qui mourrais, que ce soit maintenant ou dans vingt ans. À ce moment, ce qui me gênait un peu dans mon raisonnement, c’était ce bond terrible que je sentais en moi à la pensée de vingt ans de vie à venir. Mais je n’avais qu’à l’étouffer en imaginant ce que seraient mes pensées dans vingt ans quand il me faudrait quand même en venir là. Du moment qu’on meurt, comment et quand, cela n’importe pas, c’était évident. Donc (et le difficile c’était de ne pas perdre de vue tout ce que ce « donc » représentait de raisonnements), donc, je devais accepter le rejet de mon pourvoi.

À ce moment, à ce moment seulement, j’avais pour ainsi dire le droit, je me donnais en quelque sorte la permission d’aborder la deuxième hypothèse : j’étais gracié. L’ennuyeux, c’est qu’il fallait rendre moins fougueux cet élan du sang et du corps qui me piquait les yeux d’une joie insensée. Il fallait que je m’applique à réduire ce cri, à le raisonner. Il fallait que je sois naturel même dans cette hypothèse, pour rendre plus plausible ma résignation dans la première. Quand j’avais réussi, j’avais gagné une heure de calme. Cela, tout de même, était à considérer.





一日中、特赦請願のことが頭にあった。僕はその考えを最大限活用してみたと思う。「受け」を計算し、いろいろ考えた挙句最良の見返りを手に入れてみたのだ。僕は常に最悪の仮定を立ててみた。つまり請願が却下されることだ。「そう、だから僕は死ぬことになる。」他の人間より早く、それは明らかだ。でも、人生など生きるに値しないのは誰でも知っている。結局、三十で死のうが七十で死のうが大して変わらない。僕はそのことを知らないわけではなかった。というのも、どちらにせよ、当然他の人間は、男にせよ女にせよ、この先いきるのだし、何千年もその辺の事情は同じなのだ。要するに、これほど明白なことはなかった。今だろうが20年先だろうが、僕が死ぬことには変わりない。そのとき、こう考えているうちに少し心に引っ掛かるものがあった。それは、この先20年生きると考えるとひどく心が弾んでしまったことだ。でも、そんなものは押し殺してしまえば済む。つまり、20年後にやはり死に直面したときに、自分はどう思うだろうかと想像してみればいい。どうせ死ぬのだから、どう死のうがいつ死のうがどうでもいい、それは明らかだった。だから(厄介なのは、この「だから」という言葉が表している思考の全ての道筋を見失わないことだ)、だから、僕は恩赦請願の却下という仮定を受け入れざるを得なかった。

そうなって、そうなって初めて、僕は言わば権利を手に入れることになる。つまり、「恩赦を受ける」という二番目の仮定に近づく許可を、言わば、自分に与えることができた。厄介なのは、狂おしい喜びで僕の目を刺激するこの血と肉の高まり、それを落ち着かさねばならぬことだ。ぼくは叫び声を小さくし、それを抑えることに努めねばならなかった。たとえ恩赦という仮定にたっても自然体でいなくてはならない。そうすることで、最初の仮定から生まれる諦観をより真実にすることが出来るのだ。それに成功すると、僕は一時の落ち着きを手に入れるのだった。束の間とはいえ、それは大したことだった。


第二部 第5章⑤

(ミスター・ビーン訳)

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