*異邦人 全訳*(第2部 第4章 ③) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第4章③

DEUXIÈME PARTIE

IV ③

2時間37分20秒から2時間40分44秒まで


Quand le procureur s’est rassis, il y a eu un moment de silence assez long. Moi, j’étais étourdi de chaleur et d’étonnement. Le président a toussé un peu et sur un ton très bas, il m’a demandé si je n’avais rien à ajouter. Je me suis levé et comme j’avais envie de parler, j’ai dit, un peu au hasard d’ailleurs, que je n’avais pas eu l’intention de tuer l’Arabe. Le président a répondu que c’était une affirmation, que jusqu’ici il saisissait mal mon système de défense et qu’il serait heureux, avant d’entendre mon avocat, de me faire préciser les motifs qui avaient inspiré mon acte. J’ai dit rapidement, en mêlant un peu les mots et en me rendant compte de mon ridicule, que c’était à cause du soleil. Il y a eu des rires dans la salle. Mon avocat a haussé les épaules et tout de suite après, on lui a donné la parole. Mais il a déclaré qu’il était tard, qu’il en avait pour plusieurs heures et qu’il demandait le renvoi à l’après-midi. La cour y a consenti.

L’après-midi, les grands ventilateurs brassaient toujours l’air épais de la salle, et les petits éventails multicolores des jurés s’agitaient tous dans le même sens. La plaidoirie de mon avocat me semblait ne devoir jamais finir. À un moment donné, cependant, je l’ai écouté parce qu’il disait : « Il est vrai que j’ai tué. » Puis il a continué sur ce ton, disant « je » chaque fois qu’il parlait de moi. J’étais très étonné. Je me suis penché vers un gendarme et je lui ai demandé pourquoi. Il m’a dit de me taire et, après un moment, il a ajouté : « Tous les avocats font ça. » Moi, j’ai pensé que c’était m’écarter encore de l’affaire, me réduire à zéro et, en un certain sens, se substituer à moi. Mais je crois que j’étais déjà très loin de cette salle d’audience. D’ailleurs, mon avocat m’a semblé ridicule. Il a plaidé la provocation très rapidement et puis lui aussi a parlé de mon âme. Mais il m’a paru qu’il avait beaucoup moins de talent que le procureur. « Moi aussi, a-t-il dit, je me suis penché sur cette âme, mais, contrairement à l’éminent représentant du ministère public, j’ai trouvé quelque chose et je puis dire que j’y ai lu à livre ouvert. » Il y avait lu que j’étais un honnête homme, un travailleur régulier, infatigable, fidèle à la maison qui l’employait, aimé de tous et compatissant aux misères d’autrui. Pour lui, j’étais un fils modèle qui avait soutenu sa mère aussi longtemps qu’il l’avait pu. Finalement j’avais espéré qu’une maison de retraite donnerait à la vieille femme le confort que mes moyens ne me permettaient pas de lui procurer. « Je m’étonne, messieurs, a-t-il ajouté, qu’on ait mené si grand bruit autour de cet asile. Car enfin, s’il fallait donner une preuve de l’utilité et de la grandeur de ces institutions, il faudrait bien dire que c’est l’État lui-même qui les subventionne. » Seulement, il n’a pas parlé de l’enterrement et j’ai senti que cela manquait dans sa plaidoirie. Mais à cause de toutes ces longues phrases, de toutes ces journées et ces heures interminables pendant lesquelles on avait parlé de mon âme, j’ai eu l’impression que tout devenait comme une eau incolore où je trouvais le vertige.





検事が着席すると、かなり長い沈黙があり、僕は暑さと驚きで呆然としていた。裁判長は小さく咳払いをし、とても静かな口調で、何か付け加えることは無いかと僕に尋ねた。僕は立ち上がった。話したい気持ちが有ったので、少々行き当たりばったりではあったが、自分はアラブ人を殺すつもりはなかったと言った。裁判長は答えて、それは被告人の主張に過ぎない、これまでのところ自分には被告人の弁護方針がよく分からない、弁護人の話を聴く前に、被告人本人から犯行に至った動機を明確に話してもらえるとありがたいと言った。少々言葉がもつれ、自分の発言が滑稽だと分かってはいたが、僕は早口に、それは太陽のせいですと言った。法廷に笑いが起きた。弁護人は肩をすくめ、その直後に発言を求められた。しかし、時間も遅い、自分の発言は数時間かかる、したがって午後に延期して頂きたいと言った。法廷はそれに同意した。

午後になり、相変わらず大型扇風機が法廷の重苦しい空気を撹拌していた。陪審員たちの色とりどりの小さな団扇は一斉に同じ方向に動いている。弁護人の最終弁論はいつ果てるとも分からないように感じられた。しかし、一瞬僕は弁護人の言葉に耳を傾けた。弁護人が「なるほど私は人を殺しました。」と言っていたからだ。以後、弁護人はその調子で、つまり僕のことを話題にする度に「私は」と言って弁論を続けた。僕はひどく驚き、憲兵の方に身をかがめてその理由を訊いてみた。憲兵は僕に黙るように言い、少ししてからこう付け加えた。「弁護人はみんなそうするんだよ。」僕は、今度もまた自分は事件から除け者にされ、自分は無に帰され、ある意味、弁護人が僕に成り代わっていると思った。でも僕は、あのとき自分は既に法廷から随分遠い所にいたのだと思う。それに、僕の弁護人の姿は僕には滑稽に思えた。彼は挑発行為の弁論をそそくさと済まし、彼もまた僕の心について話し始める。でも僕には、彼が検事よりもはるかに才能が劣るように思えた。「私も」と弁護人は言った。「被告人の心を検討してみたのであります。ところが卓越した検事殿とは逆に、私は何かを見出したのであります。しかも、すらすらとそれを読み取れたと申し上げられます。」弁護人が僕の心の中で読み取ったものは次の通りだ。僕は誠実な人間であり、勤勉で疲れを知らぬ、僕を雇っている会社に忠実な勤め人だ。皆から愛され、思いやりがあり、他人の不幸にも同情する。彼の考えでは、僕は出来る限り長く母親を支えた模範的な息子である。最後に、老人ホームが老いた母親に僕の財力では不可能な快適さを与えてくれると僕は期待していたと。「諸君、私は驚いております」と彼は続けた。「この老人ホームを巡ってこれ程騒ぎ立てていることに驚いている次第です。と申しますのも、こうした施設の効用と権威を証拠立てなければならないとすれば、それらの施設に補助金を与えているのは国家そのものであると申し上げなければならないでしょう。」ただ、弁護人は埋葬のことは語らなかった。それが彼の弁論には欠けていると僕は感じた。しかし、こうした長ったらしい空疎な言葉や、僕の心について語られたいつ果てるともしれぬ日々や時間のせいで、何もかもが眩暈を感じるような気の抜けた水のようになっていくという印象があった。


第二部 第4章③

(ミスター・ビーン訳)

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