*異邦人 全訳*(第2部 第4章 ②) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第4章②

DEUXIÈME PARTIE

IV ②

2時間32分58秒から2時間37分20秒まで




Moi j’écoutais et j’entendais qu’on me jugeait intelligent. Mais je ne comprenais pas bien comment les qualités d’un homme ordinaire pouvaient devenir des charges écrasantes contre un coupable. Du moins, c’était cela qui me frappait et je n’ai plus écouté le procureur jusqu’au moment où je l’ai entendu dire : « A-t-il seulement exprimé des regrets ? Jamais, messieurs. Pas une seule fois au cours de l’instruction cet homme n’a paru ému de son abominable forfait. » À ce moment, il s’est tourné vers moi et m’a désigné du doigt en continuant à m’accabler sans qu’en réalité je comprenne bien pourquoi. Sans doute, je ne pouvais pas m’empêcher de reconnaître qu’il avait raison. Je ne regrettais pas beaucoup mon acte. Mais tant d’acharnement m’étonnait. J’aurais voulu essayer de lui expliquer cordialement, presque avec affection, que je n’avais jamais pu regretter vraiment quelque chose. J’étais toujours pris par ce qui allait arriver, par aujourd’hui ou par demain. Mais naturellement, dans l’état où l’on m’avait mis, je ne pouvais parler à personne sur ce ton. Je n’avais pas le droit de me montrer affectueux, d’avoir de la bonne volonté. Et j’ai essayé d’écouter encore parce que le procureur s’est mis à parler de mon âme.

Il disait qu’il s’était penché sur elle et qu’il n’avait rien trouvé, messieurs les Jurés. Il disait qu’à la vérité, je n’en avais point, d’âme, et que rien d’humain, et pas un des principes moraux qui gardent le coeur des hommes ne m’était accessible. « Sans doute, ajoutait-il, nous ne saurions le lui reprocher. Ce qu’il ne saurait acquérir, nous ne pouvons nous plaindre qu’il en manque. Mais quand il s’agit de cette cour, la vertu toute négative de la tolérance doit se muer en celle, moins facile, mais plus élevée, de la justice. Surtout lorsque le vide du coeur tel qu’on le découvre chez cet homme devient un gouffre où la société peut succomber. » C’est alors qu’il a parlé de mon attitude envers maman. Il a répété ce qu’il avait dit pendant les débats. Mais il a été beaucoup plus long que lorsqu’il parlait de mon crime, si long même que, finalement, je n’ai plus senti que la chaleur de cette matinée. Jusqu’au moment, du moins, où l’avocat général s’est arrêté et, après un moment de silence, a repris d’une voix très basse et très pénétrée : « Cette même cour, messieurs, va juger demain le plus abominable des forfaits : le meurtre d’un père. » Selon lui, l’imagination reculait devant cet atroce attentat. Il osait espérer que la justice des hommes punirait sans faiblesse. Mais, il ne craignait pas de le dire, l’horreur que lui inspirait ce crime le cédait presque à celle qu’il ressentait devant mon insensibilité. Toujours selon lui, un homme qui tuait moralement sa mère se retranchait de la société des hommes au même titre que celui qui portait une main meurtrière sur l’auteur de ses jours. Dans tous les cas, le premier préparait les actes du second, il les annonçait en quelque sorte et il les légitimait. « J’en suis persuadé, messieurs, a-t-il ajouté en élevant la voix, vous ne trouverez pas ma pensée trop audacieuse, si je dis que l’homme qui est assis sur ce banc est coupable aussi du meurtre que cette cour devra juger demain. Il doit être puni en conséquence. » Ici, le procureur a essuyé son visage brillant de sueur. Il a dit enfin que son devoir était douloureux, mais qu’il l’accomplirait fermement. Il a déclaré que je n’avais rien à faire avec une société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles et que je ne pouvais pas en appeler à ce coeur humain dont j’ignorais les réactions élémentaires. « Je vous demande la tête de cet homme, a-t-il dit, et c’est le coeur léger que je vous la demande. Car s’il m’est arrivé au cours de ma déjà longue carrière de réclamer des peines capitales, jamais autant qu’aujourd’hui, je n’ai senti ce pénible devoir compensé, balancé, éclairé par la conscience d’un commandement impérieux et sacré et par l’horreur que je ressens devant un visage d’homme où je ne lis rien que de monstrueux. »



僕は聴いていて、自分が知的な人間だと判断されているのが分かった。しかし、なぜ普段の僕の素質が犯罪者である僕に対して圧倒的に不利な証拠になり得るのかよく分からない。少なくともその言葉にショックを受けた僕は、もう検事の話を聴いてはいなかった。しかし、彼がこう言っているのが耳に入った。「被告人は一度でも後悔の念を漏らしたことがあったでしょうか?ありません、皆さん。予審の間、この男は一度として自分の犯した忌まわしい大罪に心動かされた様子はなかったのです。」そのとき検事はこちらを向き、僕を指差しながら非難の言葉を浴びせ続けたが、実の所、僕にはその理由がよく分からなかった。おそらく検事の言っていることは正しいと認めざるを得ないのだが、僕には自分の行為をあまり後悔する気持ちは無い。しかし僕は検事のこれほどの執拗さに驚いていた。僕は、出来るなら、自分には決して何かを後悔することなどは出来なかったのだと、心を込めて、それどころか情愛を込めて彼に説明してやりたいと思った。僕はいつもこれからのこと、今日、明日のことに心を奪われているのだと。でも、当たり前のことだが、僕が置かれている状況では、そんな口調で人に話しかけることなどできはしない。僕には情愛を示す権利、善意を示す権利などなかったのだから。そこでもう一度検事の言葉に耳を傾けようと言う気になった。というのも彼が僕の心のことを話し始めたからだ。

検事の言葉はこうだ。自分は被告人の心を詳細に検討した。しかし、陪審員諸君、何一つ見つからなかったのだ。実の所、被告人は心など持ち合わせてはいない、人間らしいところなど何一つないのだ。人間の心を守る道徳律を被告人は一つとして理解していない。「おそらく」と彼は付け加えた。「だからと言って被告人を責めるわけにもいかないでしょう。被告人がおそらく身につけられないもの、それが被告人に欠けていると言って苦情を言うわけにもまいりません。しかしこの法廷におきましては、極めて消極的な寛容の美徳が、容易(たやす)くは無いがより崇高な正義の美徳に置き換わらなければなりません。この男に見られるような心の欠如が社会の崩壊に繋がりかねない深淵を生み出す場合はなおさらであります。」それから検事は母さんへの僕の態度について語った。口頭弁論の間に言われたことを繰り返したのだが、僕の犯罪についての話よりはるかに長かった。あまりにも長々と語るので、終いにはあの埋葬の朝の暑さだけしか僕には感じられなかった。少なくとも次席検事の話が終わるまではそうだった。それから短い沈黙を挟んで、次席検事が非常に低い、確信に満ちた声で再び発言した。「皆さん、この同じ法廷が、明日、最も忌むべき大罪を裁くことになります。つまり父親殺しであります。」次席検事によれば、父親殺しという残虐な犯行は想像するだに恐ろしい。人間の正義によって容赦なく罰せられることを望むにやぶさかではない。しかし、躊躇なく言わせてもらうが、この忌むべき犯罪への嫌悪感に比べても、この被告人の冷酷さを前にして感じる嫌悪感は勝るとも劣らぬものがある。次席検事は更に続けて、精神的に母親を殺す男は、父親に手をかけて殺す男同様、人間社会から排除されるものだ。いずれにしろ、前者は後者の行為を準備し、言わば、後者の行為を予告し正当化するものだ。「諸君、私はこのことを確信しております」と声を張り上げて彼は付言した。「今、被告席に座っている男は、明日この法廷が裁くことになる父親殺し同様有罪であると申し上げても大胆に過ぎるとはお考えにならないでしょう。従って、この男は罰せられなければなりません。」ここで検事が汗に光る顔を拭い、最後にこう言った。自分の義務を果たすのは心苦しい。しかし、自分は断固としてそれを果たすつもりだ。そして検事はこう断言した。被告人は社会の最も本質的な掟を軽んじるがゆえに社会とは無縁な人間である。被告人は人間の基本的な感情を無視しているのだから情に訴えることなどはできない。「私はこの男を死刑に処することを要求いたします。」と検事は言った。「それも軽やかな気持ちで要求するものであります。というのも、私の長きにわたるキャリアの間に死刑を求刑したことは何度かありますが、今日ほどこの義務の辛さが、死刑判決は神聖にして不可欠なものであるという意識によって帳消しにされ、晴れやかに感じられることは無かったからであります。またおぞましさ以外の何物も読み取れぬ男の顔を前にして感じられる嫌悪感によって、帳消しにされ晴れやかに感じられることは無かったからであります。」


第二部 第4章②

(ミスター・ビーン訳)

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