*異邦人 全訳*(第2部 第1章 ④) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第1章④

DEUXIÈME PARTIE

I ④

1時間42分42秒から1時間46分36秒まで



Brusquement, il s’est levé, a marché à grands pas vers
une extrémité de son bureau et a ouvert un tiroir dans un
classeur. Il en a tiré un crucifix d’argent qu’il a brandi en
revenant vers moi. Et d’une voix toute changée, presque
tremblante, il s’est écrié : « Est-ce que vous le connaissez,
celui-là ? » J’ai dit : « Oui, naturellement. » Alors il m’a
dit très vite et d’une façon passionnée que lui croyait en
Dieu, que sa conviction était qu’aucun homme n’était
assez coupable pour que Dieu ne lui pardonnât pas, mais
qu’il fallait pour cela que l’homme par son repentir devînt
comme un enfant dont l’âme est vide et prête à tout
accueillir. Il avait tout son corps penché sur la table. Il
agitait son crucifix presque au-dessus de moi. À vrai dire,
je l’avais très mal suivi dans son raisonnement, d’abord
parce que j’avais chaud et qu’il y avait dans son cabinet de
grosses mouches qui se posaient sur ma figure, et aussi
parce qu’il me faisait un peu peur. Je reconnaissais en
même temps que c’était ridicule parce que, après tout,
c’était moi le criminel. Il a continué pourtant. J’ai à peu
près compris qu’à son avis il n’y avait qu’un point
d’obscur dans ma confession, le fait d’avoir attendu pour
tirer mon second coup de revolver. Pour le reste, c’était
très bien, mais cela, il ne le comprenait pas.

J’allais lui dire qu’il avait tort de s’obstiner : ce dernier
point n’avait pas tellement d’importance. Mais il m’a
coupé et m’a exhorté une dernière fois, dressé de toute sa
hauteur, en me demandant si je croyais en Dieu. J’ai
répondu que non. Il s’est assis avec indignation. Il m’a dit
que c’était impossible, que tous les hommes croyaient en
Dieu, même ceux qui se détournaient de son visage.
C’était là sa conviction et, s’il devait jamais en douter, sa
vie n’aurait plus de sens. « Voulez-vous, s’est-il exclamé,
que ma vie n’ait pas de sens ? » À mon avis, cela ne me
regardait pas et je le lui ai dit. Mais à travers la table, il
avançait déjà le Christ sous mes yeux et s’écriait d’une
façon déraisonnable : « Moi, je suis chrétien. Je demande
pardon de tes fautes à celui-là. Comment peux-tu ne pas
croire qu’il a souffert pour toi ? » J’ai bien remarqué qu’il
me tutoyait, mais j’en avais assez. La chaleur se faisait de
plus en plus grande. Comme toujours, quand j’ai envie de
me débarrasser de quelqu’un que j’écoute à peine, j’ai eu
l’air d’approuver. À ma surprise, il a triomphé : « Tu vois,
tu vois, disait-il. N’est-ce pas que tu crois et que tu vas te
confier à lui ? » Évidemment, j’ai dit non une fois de plus.
Il est retombé sur son fauteuil.

Il avait l’air très fatigué. Il est resté un moment
silencieux pendant que la machine, qui n’avait pas cessé
de suivre le dialogue, en prolongeait encore les dernières
phrases. Ensuite, il m’a regardé attentivement et avec un
peu de tristesse. Il a murmuré : « Je n’ai jamais vu d’âme
aussi endurcie que la vôtre. Les criminels qui sont venus
devant moi ont toujours pleuré devant cette image de la
douleur. » J’allais répondre que c’était justement parce
qu’il s’agissait de criminels. Mais j’ai pensé que moi aussi
j’étais comme eux. C’était une idée à quoi je ne pouvais
pas me faire. Le juge s’est alors levé, comme s’il me
signifiait que l’interrogatoire était terminé. Il m’a
seulement demandé du même air un peu las si je
regrettais mon acte. J’ai réfléchi et j’ai dit que, plutôt que
du regret véritable, j’éprouvais un certain ennui. J’ai eu
l’impression qu’il ne me comprenait pas. Mais ce jour-là
les choses ne sont pas allées plus loin.



判事は突然立ち上がり、大股で事務所の片隅に行きファイル・キャビネットの引き出しを開けた。引き出しからキリスト像を刻んだ銀の十字架を取り出すと、それを振りかざして僕の方へ戻って来る。それから打って変わって、殆ど震えるような声で「このお方を御存知か?」と叫んだ。「ええ、勿論。」と僕は答える。するとひどく早口に、興奮した口調でこう言った。自分は神を信じている。神がお許しにならぬほど罪深い人間は一人としていない。ただし神の許しを得るには、人は悔い改めねばならぬ。子供のような心になり、心を虚しくして全てを受け入れる用意が無ければならないと。判事はテーブルにのしかかり、僕の殆ど頭の真上で十字架を振りかざしていた。正直なところ、僕には彼の言っていることが殆ど分からなかった。先ず暑かったし、事務所には大きなハエがいて僕の顔に止まっていたからだ。それにそんな判事の様子を見て少々怖くなったせいもある。それと同時に滑稽だとも思った。これでは結局、僕は殺人犯になってしまう。それでも判事は言葉を続けた。僕がかろうじて理解できたのは、判事の考えでは僕の供述に一つだけ不明な点があるということだ。つまり二発目を撃つ前に間を置いたという事実。それ以外は申し分ないが、それだけが自分には分からないと言うのだ。

僕はその点に拘(こだわ)るのは間違っている、それは大して重要ではないと言おうとした。しかし判事は僕の言葉を遮って、これが最後と立ちはだかり、僕の説得にかかった。そして僕が神を信じるかと訊く。「いいえ。」と僕は答える。判事は憤慨して腰を下ろし、そんなことは有り得ない、どんな人間でも神を信じている、たとえ神の顔をまともに見られぬ人間でもと言った。自分はそれを確信している、もし一度でもそれを疑う羽目になれば、自分の人生はもはや意味を持たなくなる。「私の人生には意味がないとでも言うのかね?」と判事は叫んだ。それは僕とは関わりのないことだと思い、判事にもそう伝えた。しかし彼は既にテーブル越しに十字架に架けられたキリスト像を僕の目の前に突きだし、狂ったように叫んでいた。「私はクリスチャンだ。お前の罪を許して下さるようこのお方に乞うているのだ。このお方がお前の身代わりになって苦しまれたことがなぜ分からんのだ?」僕は判事が僕をお前呼ばわりしていることに気付いたが、もううんざりしていた。暑さがますます募って来る。それ以上話を聴くつもりもない相手から解放されたいときいつもそうするように、僕はいかにも分かったようなふりをした。すると驚いたことに、判事は勝ち誇ったように「そうだろう、そうだろう!」と言う。「お前は信じるのだな?あのお方にお任せするのだな?」無論僕はもう一度「いいえ。」と答える。判事は再び肘掛椅子に崩れ落ちた。

彼はひどく疲れている様子だ。少しの間沈黙していたが、その間、絶えず二人の対話を追っていたタイプライターがまだ最後のフレーズを打ち続けていた。それから判事は注意深く、少し悲しげな目つきで僕を眺め、こう呟(つぶや)いた。「あなたのように頑(かたくな)な魂には一度もお目にかかったことはありませんな。私の前にやって来た殺人犯たちは主の苦しまれるお姿を目の前にして常に涙を流したものです。」僕は、それは正に殺人犯だからでしょうと答えようとした。でも、自分もまた彼らと同じなのだと思った。自分が殺人犯なのだという考えに僕はなかなか馴染めないのだ。それから判事は、尋問は終了したと伝えるかのように立ち上がった。彼は相変わらず少し疲れた様子で、自分の行為を後悔していないかとだけ尋ねた。僕はよく考えて、後悔というよりは倦怠感のようなものを感じていると答えた。判事は僕の言う意味が分かっていないようだ。しかしその日、事はそれ以上には進まなかった。


第2部 第1章④

(ミスター・ビーン訳)

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