*「星の王子さま第10章」+ アンドレ・リュウ ・アラカルト「戴冠式ワルツ」* | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

ミスター・ビーンのお気楽ブログ

好きな音楽の話題を中心に、気の向くままに書いていきます。

宝石ブルーサン=テグジュペリの言葉
今日は、「星の王子さま]第10章を全文掲載します。王子が最初に訪れる小惑星には、誰一人臣下のいない絶対君主が住んでいます。王様は勝手に王子を臣下にしてしまいますが、理に合わぬ命令は出しません。さて、王子の運命は…


LE PETIT PRINCE CHAPITRE X
Il se trouvait dans la région des astéroïdes 325, 326, 327, 328, 329 et 330. Il commença donc par les visiter pour y chercher une occupation et pour s’instruire.

La première était habitée par un roi. Le roi siégeait, habillé de pourpre et d’hermine, sur un trône très simple et cependant majestueux.

$ミスター・ビーンのお気楽ブログ-第10章
– Ah ! Voilà un sujet, s’écria le roi quand il aperçut le petit prince.

Et le petit prince se demanda :

« Comment peut-il me reconnaître puisqu’il ne m’a encore jamais vu ! »

Il ne savait pas que, pour les rois, le monde est très simplifié. Tous les hommes sont des sujets.

– Approche-toi que je te voie mieux, lui dit le roi qui était tout fier d’être roi pour quelqu’un.

Le petit prince chercha des yeux où s’asseoir, mais la planète était toute encombrée par le magnifique manteau d’hermine. Il resta donc debout, et, comme il était fatigué, il bâilla.

– Il est contraire à l’étiquette de bâiller en présence d’un roi, lui dit le monarque. Je te l’interdis.

– Je ne peux pas m’en empêcher, répondit le petit prince tout confus. J’ai fait un long voyage et je n’ai pas dormi…

– Alors, lui dit le roi, je t’ordonne de bâiller. Je n’ai vu personne bâiller depuis des années. Les bâillements sont pour moi des curiosités. Allons ! bâille encore. C’est un ordre.

– Ça m’intimide… je ne peux plus… fit le petit prince tout rougissant.

– Hum ! Hum ! répondit le roi. Alors je… je t’ordonne tantôt de bâiller et tantôt de…

Il bredouillait un peu et paraissait vexé.

Car le roi tenait essentiellement à ce que son autorité fût respectée. Il ne tolérait pas la désobéissance. C’était un monarque absolu. Mais, comme il était très bon, il donnait des ordres raisonnables.

« Si j’ordonnais, disait-il couramment, si j’ordonnais à un général de se changer en oiseau de mer, et si le général n’obéissait pas, ce ne serait pas la faute du général. Ce serait ma faute. »

– Puis-je m’asseoir ? s’enquit timidement le petit prince.

– Je t’ordonne de t’asseoir, lui répondit le roi, qui ramena majestueusement un pan de son manteau d’hermine.

Mais le petit prince s’étonnait. La planète était minuscule. Sur quoi le roi pouvait-il bien régner ?

– Sire, lui dit-il… je vous demande pardon de vous interroger…

– Je t’ordonne de m’interroger, se hâta de dire le roi.

– Sire… sur quoi régnez-vous ?

– Sur tout, répondit le roi, avec une grande simplicité.

– Sur tout ?

Le roi d’un geste discret désigna sa planète, les autres planètes et les étoiles.

– Sur tout ça ? dit le petit prince.

– Sur tout ça… répondit le roi.

Car non seulement c’était un monarque absolu mais c’était un monarque universel.

– Et les étoiles vous obéissent ?

– Bien sûr, lui dit le roi. Elles obéissent aussitôt. Je ne tolère pas l’indiscipline.

Un tel pouvoir émerveilla le petit prince. S’il l’avait détenu lui-même, il aurait pu assister, non pas à quarante-quatre, mais à soixante-douze, ou même à cent, ou même à deux cents couchers de soleil dans la même journée, sans avoir jamais à tirer sa chaise ! Et comme il se sentait un peu triste à cause du souvenir de sa petite planète abandonnée, il s’enhardit à solliciter une grâce du roi :

– Je voudrais voir un coucher de soleil… Faites-moi plaisir… Ordonnez au soleil de se coucher…

– Si j’ordonnais à un général de voler d’une fleur à l’autre à la façon d’un papillon, ou d’écrire une tragédie, ou de se changer en oiseau de mer, et si le général n’exécutait pas l’ordre reçu, qui, de lui ou de moi, serait dans son tort ?

– Ce serait vous, dit fermement le petit prince.

– Exact. Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L’autorité repose d’abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J’ai le droit d’exiger l’obéissance parce que mes ordres sont raisonnables.

– Alors mon coucher de soleil ? rappela le petit prince qui jamais n’oubliait une question une fois qu’il l’avait posée.

– Ton coucher de soleil, tu l’auras. Je l’exigerai. Mais j’attendrai, dans ma science du gouvernement, que les conditions soient favorables.

– Quand ça sera-t-il ? s’informa le petit prince.

– Hem ! hem ! lui répondit le roi, qui consulta d’abord un gros calendrier, hem ! hem ! ce sera, vers… vers… ce sera ce soir vers sept heures quarante ! Et tu verras comme je suis bien obéi.

Le petit prince bâilla. Il regrettait son coucher de soleil manqué. Et puis il s’ennuyait déjà un peu :

– Je n’ai plus rien à faire ici, dit-il au roi. Je vais repartir !

– Ne pars pas, répondit le roi qui était si fier d’avoir un sujet. Ne pars pas, je te fais ministre !

– Ministre de quoi ?

– De… de la justice !

– Mais il n’y a personne à juger !

– On ne sait pas, lui dit le roi. Je n’ai pas fait encore le tour de mon royaume. Je suis très vieux, je n’ai pas de place pour un carrosse, et ça me fatigue de marcher.

– Oh ! Mais j’ai déjà vu, dit le petit prince qui se pencha pour jeter encore un coup d’œil sur l’autre côté de la planète. Il n’y a personne là-bas non plus…

– Tu te jugeras donc toi-même, lui répondit le roi. C’est le plus difficile. Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui. Si tu réussis à bien te juger, c’est que tu es un véritable sage.

– Moi, dit le petit prince, je puis me juger moi-même n’importe où. Je n’ai pas besoin d’habiter ici.

– Hem ! Hem ! dit le roi, je crois bien que sur ma planète il y a quelque part un vieux rat. Je l’entends la nuit. Tu pourras juger ce vieux rat. Tu le condamneras à mort de temps en temps. Ainsi sa vie dépendra de ta justice. Mais tu le gracieras chaque fois pour l’économiser. Il n’y en a qu’un.

– Moi, répondit le petit prince, je n’aime pas condamner à mort, et je crois bien que je m’en vais.

– Non, dit le roi.

Mais le petit prince, ayant achevé ses préparatifs, ne voulut point peiner le vieux monarque :

– Si Votre Majesté désirait être obéie ponctuellement, elle pourrait me donner un ordre raisonnable. Elle pourrait m’ordonner, par exemple, de partir avant une minute. Il me semble que les conditions sont favorables…

Le roi n’ayant rien répondu, le petit prince hésita d’abord, puis, avec un soupir, prit le départ.

– Je te fais mon ambassadeur, se hâta alors de crier le roi.

Il avait un grand air d’autorité.

« Les grandes personnes sont bien étranges », se dit le petit prince, en lui-même, durant son voyage.




星の王子さま 第10章
王子は小惑星325、326、327、328、329、330が集まっている地域にいました。そこで、職探しと勉強を兼ねて先ずそれらの小惑星を訪れたのです。

最初に訪れた小惑星には、王様が住んでいました。王様は緋色の衣と白テンの毛皮を身にまとい、とても簡素ですが威厳のある玉座に座っていました。

$ミスター・ビーンのお気楽ブログ-第10章

「おお! 臣下が参った。」王子に気づくと王様は叫びました。

そこで王子はこう思ったのです。「王様はなぜ僕が臣下だと分かるのだろう?まだ僕に一度も会ったこともないのに!」

王子は知らなかったのですが、王様にとって世の中はごく単純なものです。つまり、自分以外は全て臣下になるわけです。

「そなたがもっとよく見えるように、近う寄れ。」誰かの王様に成れたことにすっかり気をよくした王様は王子に言いました。

王子は目で座る場所を探しましたが、惑星は素晴らしい白テンのマントですっかり覆われていました。そこで仕方なく立っていたのですが、疲れていたので欠伸をしました。

「王の面前で欠伸をするとは無礼である」と、王様は言いました。「欠伸を禁じる。」

「仕方がないのです」と、王子はすっかり慌てて答えました。「長旅をして、眠っていないもので…」

「では」と、王様は王子に言いました。「欠伸を命ずる。余はもう何年も人が欠伸をするのを見ておらぬ。余には欠伸が珍しいのじゃ。さあさあ!もう一度欠伸せよ。これは命令である。」

「それではかえって気後れしてしまいます… もう欠伸は出来ません…」と、王子は真っ赤になって答えました。

「ふむ、ふむ」と、王様は答えました。「では、余は…余はそちに命ずる、あるときは欠伸をし、またあるときは…」

王様は少々口ごもり、苛立っているように見えました。

なぜなら王様は自分の権威が尊重されることを何よりも望んでいたのです。彼は命令に従わぬことには我慢がならなかったのです。王様は絶対君主でした。しかし、とても善良な人だったので、理にかなった命令を下すのでした。

「もし余が」と、今度は王様は口ごもらずにすらすらと言いました。「もし余がある将軍に海鳥に変身せよと命じて、命令に従わなくとも、それは将軍が悪いのではない。それは余が悪いのじゃ。」

「座ってもいいですか?」と、王子はおずおずと尋ねました。

「そちに座ることを命ずる。」と、王様は答え、厳(おごそ)かに白テンのマントの裾を引き寄せました。

しかし、王子は驚いていました。その惑星はごくごく小さかったのです。王様に何が支配できるというのでしょうか?

「陛下」と、王子は言いました…「お尋ねしたいことがあるのですが…」

「余に尋ねることを命ずる。」急いで王様は言いました。

「陛下… 陛下は何を支配していらっしゃるのでしょうか?」

「全てじゃ。」と、王様はひどく素っ気なく答えました。

「全てと申しますと?」

王様は何気ないしぐさで自分の惑星と他の惑星と星々を指し示しました。

「その全てでございますか?」と、王子は言いました。

「その全てじゃ…」と、王様は答えました。

というのも、王様は絶対君主であるばかりでなく、全てにかかわる君主でもあったからです。

「それで、星々は陛下の命令に従うのでしょうか?」

「無論じゃ」と、王様は王子に言いました。「星々はすぐに従うぞ。余は不服従には我慢が出来ぬのじゃ。」

こんな凄い権力があることを知り、王子はびっくりし、感心もしました。もし自分にそんな力があったら、44回どころか72回、いや100回、いやいや200回だって一日に夕日が見られるのだが。それも一度も椅子を動かさずに!そして自分が見捨ててきたあの小さな惑星のことを思い出し、少々悲しい気持ちになっていたので、思い切って王様にお願いしてみたのです。

「僕は夕日が見たいのですが… お願いです… 太陽に沈むように命じて下さい…」

「余がある将軍に蝶のように花から花へ飛んで行けとか、悲劇を一つ書いてみよとか、海鳥に変身せよなどと命じて、将軍が余の命令を果たさぬとすれば、余と将軍ではどちらが悪いであろうか?」

「それは陛下で御座いましょう。」と、王子はきっぱり言いました。

「その通り。人にはそれぞれが出来ることを求めねばならぬ」と、王様は答えました。「権威というものは先ず理性に基づくものじゃ。もしそちが人民に海に身を投げよと命じたりすれば、革命が起きるであろう。余に服従を求める権利があるのは、余の命令が理にかなっているからじゃ。」

「では、夕日の件は?」と、王子は再び質問しました。彼は一度質問すると、答えてもらうまでは決して諦めなかったのです。

「夕日の件は、叶えてやろう。命を下すつもりじゃ。だが、余の統治法では、諸条件が整うのを待つことになる。」

「それはいつになるのでしょう?」と、王子は尋ねました。

「どれどれ」と王様は答えて、先ず大きなカレンダーを調べました。「さてさて、それは、まあ、そうだな、今晩の7時40分ごろじゃな!そのとき、余の命令がどれほどきちんと実行されるかそちにもわかるであろう。」

王子は欠伸をしました。夕日の件が上手くいかなかったことを残念に思っていたのです。それに、王子は既に少々退屈を感じていました。

「僕はもうここですることは何もありません」と、王子は王様に言いました。「おいとま致します!」

「出発してはならぬ」と、臣下を持てて鼻高々になっていた王様は答えました。「出発してはならぬぞ。そちを大臣に任命する!」

「何の大臣にですか?」

「司…司法大臣じゃ!」

「でも、裁かねばならぬ人などおりません!」

「それは分からぬ」と、王様はいいました。「余はまだ王国の視察をしておらぬ。余は老齢で、4輪馬車を置く場所もない。歩いていては疲れてしまうし」

「ああ!でも僕にはもう分かっております」と、王子は言って身をかがめ、もう一度惑星の向こう側をちらっと眺めました。「向こうにも誰もおりません…」

「それでは、自分を裁くがいい」と、王様は王子に答えました。「それは最も難しいことじゃ。他人を裁くより自分を裁くことの方がはるかに難しい。もしそちが首尾よく自分を裁ければ、そちは真(まこと)の賢人であるぞ。」

「僕は」と、王子は言いました。「どこででも自分を裁くことが出来ます。ここに暮らす必要はありません。」

「さてさて!」と、王様は言いました。「余の惑星のどこかに年寄りのネズミがおるはずじゃ。夜になると奴(やつ)の物音が聞こえる。あの老いぼれネズミを裁けばよい。ときどき奴に死刑判決を下してやるのじゃ。さすれば、奴の命はそちの判決次第ということになる。ただし、節約のために判決を下したら必ず恩赦を与えてやるのじゃ。ネズミは一匹しかおらぬからな。」

「僕は」と、王子は答えました。「死刑判決を下すのは好きじゃありません。やはり、おいとまします。」

「だめじゃ」と、王様は言いました。

しかし、出発の準備を整えた後、王子は年老いた君主に辛い思いをさせたくはありませんでした。

「もし陛下がきちんと命令が実行されることをお望みでしたら、理にかなった命令をお下しになれると思いますが。例えば、すぐに出発せよとお命じ下さい。諸条件は整っているように思えますので…」

王様は何も答えなかったので、王子は最初ためらったのですが、一つ溜息をついて出発しました。

すると王様は、「そちを余の大使に任ずる。」と、あわてて叫びました。

王様はいかにも威厳のある様子に見えました。

「大人って本当に不思議だ。」と、旅を続けながら王子は思ったのでした。


(私訳)






宝石紫今日の1曲

今日のアンドレ・リュウは、2013年4月30日、アムステルダムのミュージアム・スクエアで行われた「戴冠式コンサート(Coronation Concert)から、アンドレ自身がウィルヘルム・アレクサンダー新国王とマクシマ王妃を祝って書き下ろした

「戴冠式ワルツ(the Coronation Waltz)」

です♪