*ペスト 全訳*( V )㉜ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ㉜

Rieux montait déjà l’escalier. Le grand ciel froid scintillait au-dessus des maisons et, près des collines, les étoiles durcissaient comme des silex. Cette nuit n’était pas si différente de celle où Tarrou et lui étaient venus sur cette terrasse pour oublier la peste. La mer était plus bruyante qu’alors, au pied des falaises. L’air était immobile et léger, délesté des souffles salés qu’apportait le vent tiède de l’automne. La rumeur de la ville, cependant, battait toujours le pied des terrasses avec un bruit de vagues. Mais cette nuit était celle de la délivrance, et non de la révolte. Au loin, un noir rougeoiement indiquait l’emplacement des boulevards et des places illuminés. Dans la nuit maintenant libérée, le désir devenait sans entraves et c’était son grondement qui parvenait jusqu’à Rieux.

Du port obscur montèrent les premières fusées des réjouissances officielles. La ville les salua par une longue et sourde exclamation. Cottard, Tarrou, ceux et celle que Rieux avait aimés et perdus, tous, morts ou coupables, étaient oubliés. Le vieux avait raison, les hommes étaient toujours les mêmes. Mais c’était leur force et leur innocence et c’est ici que, par-dessus toute douleur, Rieux sentait qu’il les rejoignait. Au milieu des cris qui redoublaient de force et de durée, qui se répercutaient longuement jusqu’au pied de la terrasse, à mesure que les gerbes multicolores s’élevaient plus nombreuses dans le ciel, le docteur Rieux décida alors de rédiger le récit qui s’achève ici, pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour témoigner en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un souvenir de l’injustice et de la ろmilieu des fléaux, qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.

Mais il savait cependant que cette chronique ne pouvait pas être celle de la victoire définitive. Elle ne pouvait être que le témoignage de ce qu’il avait fallu accomplir et que, sans doute, devraient accomplir encore, contre la terreur et son arme inlassable, malgré leurs déchirements personnels, tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et refusant d’admettre les fléaux, s’efforcent cependant d’être des médecins.

Écoutant, en effet, les cris d’allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu’on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cite heureuse.




リゥは既に階段を上っているところだった。家並みの上では冷たい大空が煌(きらめ)き、丘の近くでは星々が火打石のように硬質の火花を放っている。その夜は、タルーとリゥがペストを忘れるためにこのテラスにやって来た夜とそれほど違いはなかった。あの時よりも断崖下の潮鳴りの音は大きい。空気は動かず、軽やかで、秋の生暖かい風が運んでいた潮の息吹はあまり感じられない。しかしながら、市中の騒めきは波の音と共に相変わらずテラスの足元まで押し寄せていた。しかし、その夜は解放の夜であり、反抗の夜ではない。遠くに赤黒い光が見え、それは灯火に照らされた大通りと広場の所在を示していた。今や束縛から解き放たれた夜の中で、欲望は歯止めを失い、リゥの耳に届いているのはその欲望の轟(とどろき)だった。

薄暗い港から最初の公式祝賀花火が打ち上げられた。花火が打ち上げられる度に、町中が長く微かな歓声をあげた。コタール、タルー、そしてリゥが愛し失ってきた男たちや妻、彼らは皆命を失い、あるいは有罪となり、忘れ去られていた。老人の言う通りだ、人間というものは常に変わることは無い。しかしそれが、彼らの強みであり無邪気さなのだ。リゥは、正にこのテラスの上で、あらゆる苦しみを乗り越え、自分もまたそうした人間の一人であることを感じていた。ますます強く、ますます長くなる歓声、このテラスの足元まで長々と木霊する歓声の中で、様々な色の、ますます多くの光の玉が打ち上げられるにつれて、リゥ医師はこのテラスの場面で完結する物語を認(したた)めようと心に決めたのだった。それは黙して語らぬ人間にならぬためであり、あのペストの犠牲者たちのために証言し、彼らに加えられた不正と暴力の思い出を少なくとも書き残しておくためであり、災禍の中で学ばれるものを伝え、人間には軽蔑すべきものよりも称賛に値するものの方が数多くあることを率直に伝えるためであった。

しかし彼は、この記録が決定的な勝利の記録にはなり得ないことを知っていた。この記録は、今回のペストでやり遂げねばならなかったことの証言にしかなり得ないものなのだ。おそらくこれから先も恐怖と恐怖が飽くことなく繰り出す武器に立ち向かい、どれほど身も心も引き裂かれようと、聖人にはなり得ず、災禍を甘受することを拒否する全ての人々、医師であり続けようと努める全ての人々が成し遂げねばならぬことの証言にしかなり得ないものなのだ。

実際、市中からテラスに聞こえてくる歓喜の叫びに耳を傾けながら、リゥはこの歓喜が常に危険にさらされていることを思い起こしていた。何故なら、喜びに浸っている群衆は知らないが、書物の中に書き記されていること、つまり、ペスト菌は決して死ぬことも姿を消すことも無く家具や下着の中で何十年も眠っていること、ペスト菌は寝室や地下室で、トランクやハンカチや反故(ほご)の中で辛抱強く待機していること、そしておそらく、人類に不幸と教訓をもたらすためにネズミどもを目覚めさせ、幸福に浸る一都市にそれらを送りこみ、そこで息絶えさせる日がいずれやって来ることを彼は知っているのだった。  (完)


(ミスター・ビーン訳)

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