*ペスト 全訳*( V )㉔ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ㉔

Mais qui pensait à ces solitudes ? À midi, le soleil, triomphant des souffles froids qui luttaient dans l’air depuis le matin, déversait sur la ville les flots ininterrompus d’une lumière immobile. Le jour était en arrêt. Les canons des forts, au sommet des collines, tonnèrent sans interruption dans le ciel fixe. Toute la ville se jeta dehors pour fêter cette minute oppressée où le temps des souffrances prenait fin et où le temps de l’oubli n’avait pas encore commencé.

On dansait sur toutes les places. Du jour au lendemain, la circulation avait considérablement augmenté et les automobiles, devenues plus nombreuses, circulaient difficilement dans les rues envahies. Les cloches de la ville sonnèrent à la volée, pendant tout l’après-midi. Elles remplissaient de leurs vibrations un ciel bleu et doré. Dans les églises, en effet, des actions de grâces étaient récitées. Mais, en même temps, les lieux de réjouissance étaient pleins à craquer et les cafés, sans se soucier de l’avenir, distribuaient leurs derniers alcools. Devant leurs comptoirs, se pressait une foule de gens pareillement excités et, parmi eux, de nombreux couples enlacés qui ne craignaient pas de se donner en spectacle. Tous criaient ou riaient. La provision de vie qu’ils avaient faite pendant ces mois où chacun avait mis son âme en veilleuse, ils la dépensaient ce jour-là qui était comme le jour de leur survie. Le lendemain, commencerait la vie elle-même, avec ses précautions. Pour le moment, des gens d’origines très différentes se coudoyaient et fraternisaient. L’égalité que la présence de la mort n’avait pas réalisée en fait, la joie de la délivrance l’établissait, au moins pour quelques heures.




しかし、こうした孤独があることを誰が考えただろうか?正午になると、太陽は朝から日の光に抗うように吹いていた寒風に打ち勝ち、不動の光の波を絶え間なく都市に降り注いでいた。その日、仕事は全て休みになっていた。丘の頂にある要塞の大砲が、晴れ渡った空に間断なく砲声を轟かせた。市民全員が表に飛び出し、苦しみの時が終わりを告げ、それでいて忘却の時がまだ始まっていはいないこの息詰まるような瞬間を祝った。

広場という広場では、皆が踊っていた。交通量は膨れ上がり、自動車はますますその数を増し、渋滞した街路を難儀しながら走っていた。午後の間ずっと、町中の鐘が勢いよく鳴り、金色に染まる青空をその振動で満たしていた。と言うのも、教会では感謝の祈りが唱えられていたのだ。しかし同時に、盛り場も人ではち切れんばかりであり、カフェでは先のことなど頓着せずになけなしの酒を気前よく客に出していた。カフェのカウンターの前には、皆同じように興奮した面持ちの客が詰め掛け、その中には腕を絡ませたカップルも数多くいたが、彼らは人目に晒されることなど気にもかけていなかった。誰もが皆、大声で叫び笑っていた。誰もが心を縮ませていたこの数か月の間蓄えてきた命の備蓄、彼らはそれを、言わば生き残りの記念日とも言えるその日には、惜しげも無く使っていた。明日はまた、様々な配慮の伴う実生活が始まることになる。しかし差し当たり今は、生まれも育ちも全く違う人々が肩を並べ、友情を育んでいたのだ。実際、死の存在が実現しなかった平等というもの、それを解放の喜びが、少なくとも数時間の間は確立していたのだった。


la peste V ㉔

(ミスター・ビーン訳)

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