*ペスト 全訳*( V )㉓ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ㉓

Tous, du reste, plus ou moins consciemment, étaient comme lui et c’est de tous qu’il faut parler. Sur ce quai de gare où ils recommençaient leur vie personnelle, ils sentaient encore leur communauté en échangeant entre eux des coups d’oeil et des sourires. Mais leur sentiment d’exil, dès qu’ils virent la fumée du train, s’éteignit brusquement sous l’averse d’une joie confuse et étourdissante. Quand le train s’arrêta, des séparations interminables, qui avaient souvent commencé sur ce même quai de gare, y prirent fin, en une seconde, au moment où des bras se refermèrent avec une avarice exultante sur des corps dont ils avaient oublié la forme vivante. Rambert, lui, n’eut pas le temps de regarder cette forme courant vers lui, que déjà, elle s’abattait contre sa poitrine. Et la tenant à pleins bras, serrant contre lui une tête dont il ne voyait que les cheveux familiers, il laissa couler ses larmes sans savoir si elles venaient de son bonheur présent ou d’une douleur trop longtemps réprimée, assuré du moins qu’elles l’empêcheraient de vérifier si ce visage enfoui au creux de son épaule était celui dont il avait tant rêvé ou au contraire celui d’une étrangère. Il saurait plus tard si son soupçon était vrai. Pour le moment, il voulait faire comme tous ceux qui avaient l’air de croire, autour de lui, que la peste peut venir et repartir sans que le coeur des hommes en soit changé.

Serrés les uns contre les autres, tous rentrèrent alors chez eux, aveugles au reste du monde, triomphant en apparence de la peste, oublieux de toute misère et de ceux qui, venus aussi par le même train, n’avaient trouvé personne et se disposaient à recevoir chez eux la confirmation des craintes qu’un long silence avait déjà fait naître dans leur coeur. Pour ces derniers, qui n’avaient maintenant pour compagnie que leur douleur toute fraîche, pour d’autres qui se vouaient, à ce moment, au souvenir d’un être disparu, il en allait tout autrement et le sentiment de la séparation avait atteint son sommet. Pour ceux-là, mères, époux, amants qui avaient perdu toute joie avec l’être maintenant égaré dans une fosse anonyme ou fondu dans un tas de cendre, c’était toujours la peste.



それに、意識の差はあるにしても、皆がランベールと同じ気持ちだった。そこで皆のことを語らねばならない。個人個人の生活が再び始まっている駅のプラットホームの上では、彼らはまだ同じ運命共同体に属しているという意識があり、互いに視線を交わし、微笑みを交わしていた。しかし、流刑に処せられているという彼らの感情は、汽車の煙を見た途端たちまち消え去り、得体のしれぬ、めくるめくような歓喜の波に呑み込まれた。いつ果てるとも知れぬ別離、それはしばしばその同じプラットホームで始まったのだが、列車が停まり、それまでその生(なま)の感触を忘れていた相手の肉体を喜びのあまり貪るように両腕で抱きすくめたとき、一瞬にして終わりを告げた。ランベールは自分の方に駆けて来る相手の姿を眺める暇も無かった。と言うのも、そのとき既に、彼女は彼の胸に飛び込もうとしていたからだ。そして見覚えのある髪の毛しか見えぬ頭を胸に押し付け、両腕で彼女を抱きしめると、思わず涙が流れてきた。その涙が今現在の幸福ゆえなのか、それとも、余りにも長い間押さえつけてきた苦しみゆえなのかランベールには分からなかった。ただ少なくともその涙ゆえに、彼の肩の窪みにうずもれているその顔があれほど夢見ていた相手の顔なのか、あるいは逆に、見知らぬ女の顔なのか確かめることが出来ないであろうことは確かだった。彼の疑念が正しいかどうかは後になれば分かるだろう。差し当たりランベールは、周りの全ての人々と同じように振る舞おうと思っていた。彼らはどうやら、ペストはやって来て立ち去って行くが、人の心はそのことで変わることは無いと信じている様子だった。

互いにぴったり身を寄せ合って、皆は家路についた。そのとき、彼らは他の人々のことなど眼中になく、見たところペストを克服し、あらゆる苦痛を忘れ、同じ列車に乗り合わせながら、プラットホームには誰の姿も見つからなかった人々、長い間便りが無かったことから心の中に既に生まれていた様々な不安や懸念を自宅に向かって確認しようと覚悟を決めた人々のことも忘れていた。そうした人々、つまり、今や真新しい苦しみだけが道連れである人々にとって、また、そのとき、ひたすら亡くなった人の思い出に耽っている他の人々にとって、事情は全く違っていたのであり、別離の情はその頂点に達していたのだった。今や墓碑銘もない穴の中に迷い込んだ人と、あるいは、火葬場の灰の山の中に紛れ込んだ人と共に過ごす喜びを一切失ってしまった母や配偶者や恋人にとって、相変わらずペストは続いていたのだった。


la peste V ㉓

(ミスター・ビーン訳)

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