*ペスト 全訳*( V )⑲ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



V ⑲

Au début de la nuit, les talons des passants avaient sonné clair dans la nuit froide.

– Tu t’es occupé de tout ? avait dit Mme Rieux.

– Oui, j’ai téléphoné.

Ils avaient alors repris leur veillée silencieuse. Mme Rieux regardait de temps en temps son fils. Quand il surprenait un de ces regards, il lui souriait. Les bruits familiers de la nuit s’étaient succédé dans la rue. Quoique l’autorisation ne fût pas encore accordée, bien des voitures circulaient à nouveau. Elles suçaient rapidement le pavé, disparaissaient et reparaissaient ensuite. Des voix, des appels, le silence revenu, le pas d’un cheval, deux tramways grinçant dans une courbe, des rumeurs imprécises, et à nouveau la respiration de la nuit.

– Bernard ?

– Oui.

– Tu n’es pas fatigué ?

– Non.

Il savait ce que sa mère pensait et qu’elle l’aimait, en ce moment. Mais il savait aussi que ce n’est pas grand-chose que d’aimer un être ou du moins qu’un amour n’est jamais assez fort pour trouver sa propre expression. Ainsi, sa mère et lui s’aimeraient toujours dans le silence. Et elle mourrait à son tour – ou lui – sans que, pendant toute leur vie, ils pussent aller plus loin dans l’aveu de leur tendresse. De la même façon, il avait vécu à côté de Tarrou et celui-ci était mort, ce soir, sans que leur amitié ait eu le temps d’être vraiment vécue. Tarrou avait perdu la partie, comme il disait. Mais lui, Rieux, qu’avait-il gagné ? Il avait seulement gagné d’avoir connu la peste et de s’en souvenir, d’avoir connu l’amitié et de s’en souvenir, de connaître la tendresse et de devoir un jour s’en souvenir. Tout ce que l’homme pouvait gagner au jeu de la peste et de la vie, c’était la connaissance et la mémoire. Peut-être était-ce cela que Tarrou appelait gagner la partie !





宵の口は、通行人の靴音が冷え冷えとした闇の中ではっきりと聞こえていた。

「準備は全て整ったのかい?」とリゥの母が言った。

「ええ、電話をかけておきました。」

それから二人は押し黙ったまま通夜を続けた。リゥの母は時々息子に目をやり、じっと眺めていた。自分が見つめられているのに気が付くと、その度毎にリゥは母に向かって微笑むのだった。通りからは、聞きなれた物音が次々と聞こえていた。まだ許可は出されていないのだが、再び多くの車が行き来していた。車は、素早く舐めるように舗道を走り過ぎ、姿を消してそれから再び姿を現していた。話し声や呼び合う声が聞こえ、再び静寂が訪れる。馬の蹄の音が聞こえ、市電が二台、カーブの所で軋んだ音を立てる。おぼろげにざわめきが聞こえ、再び夜の息吹が訪れる。

「ベルナール?」

「ええ。」

「疲れていないの?」

「ええ。」

リゥは、そのとき母が考えていること、母が自分を愛していることを知っていた。しかし彼は、人を愛することは大したことではないということ、少なくとも、愛というものはそれ自身の表現を見出せるほど決して強くは無いことも分かっていた。だから、母と自分はこれからも常に無言のまま愛し合うことになる。そして今度は母が、あるいは自分が、生涯に渡りこれ以上情愛の気持ちを相手に伝えることが出来ぬまま死んでいくのだ。自分はタルーの傍らで生きてきたのだが、事情は同じだった。互いの友情を真に体験する暇もないまま、タルーは今夜死んでしまった。タルーの言い方を借りれば、彼は勝負に負けてしまったのだ。しかし、生き残った自分、つまりリゥは、何を勝ち取ったと言うのか?手に入れたものと言えば、ペストを知ったこと、そして後にそれを思い出すこと、友情を知ったこと、そして後にそれを思い出すこと、情愛を知っていること、そしていつの日かそれを思い出さねばならなくなること、ただそれだけなのだ。人がペストとのゲームで勝ち取ることが出来るものと言えば、知識と記憶だけ。多分それが、タルーが勝負に勝つと呼んでいたものの正体なのだ!


la peste V ⑲

(ミスター・ビーン訳)

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