*ペスト 全訳*( IV )⑥ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



IV ⑥

« J’ai eu beau lui dire que la seule façon de ne pas être séparé des autres, c’était après tout d’avoir une bonne conscience, il m’a regardé méchamment et il m’a dit : “Alors, à ce compte, personne n’est jamais avec personne.” Et puis : “Vous pouvez y aller, c’est moi qui vous le dis. La seule façon de mettre les gens ensemble, c’est encore de leur envoyer la peste. Regardez donc autour de vous.” Et en vérité, je comprends bien ce qu’il veut dire et combien la vie d’aujourd’hui doit lui paraître confortable. Comment ne reconnaîtrait-il pas au passage les réactions qui ont été les siennes ; la tentative que chacun fait d’avoir tout le monde avec soi ; l’obligeance qu’on déploie pour renseigner parfois un passant égaré et la mauvaise humeur qu’on lui témoigne d’autres fois ; la précipitation des gens vers les restaurants de luxe, leur satisfaction de s’y trouver et de s’y attarder ; l’affluence désordonnée qui fait queue, chaque jour, au cinéma, qui remplit toutes les salles de spectacle et les dancings eux-mêmes, qui se répand comme une marée déchaînée dans tous les lieux publics ; le recul devant tout contact, l’appétit de chaleur humaine qui pousse cependant les hommes les uns vers les autres, les coudes vers les coudes et les sexes vers les sexes ? Cottard a connu tout cela avant eux, c’est évident. Sauf les femmes, parce qu’avec sa tête… Et je suppose que lorsqu’il s’est senti près d’aller chez les filles, il s’y est refusé, pour ne pas se donner un mauvais genre qui, par la suite, eût pu le desservir.

« En somme, la peste lui réussit. D’un homme solitaire et qui ne voulait pas l’être, elle fait un complice. Car visiblement c’est un complice et un complice qui se délecte. Il est complice de tout ce qu’il voit, des superstitions, des frayeurs illégitimes, des susceptibilités de ces âmes en alerte ; de leur manie de vouloir parler le moins possible de la peste et de ne pas cesser cependant d’en parler ; de leur affolement et de leurs pâleurs au moindre mal de tête depuis qu’ils savent que la maladie commence par des céphalées ; et de leur sensibilité irritée, susceptible, instable enfin, qui transforme en offense des oublis et qui s’afflige de la perte d’un bouton de culotte. »




「僕はコタールに、人から切り離されぬ唯一つの方法は疾(やま)しい気持ちを持たぬことだと言ってやったが無駄だった。奴は意地の悪い目つきで僕を眺めて、こう言った。『さて、そうなると、人は誰も一緒にいられなくなる。』それから『あなたはそれでやって行ける。僕が保障しますよ。しかし、人をばらばらにしない唯一つの方法は、やはりペストを差し向けることです。周りを見て御覧なさい。』そして実際、彼が言いたいこと、そして今の生活が彼の目にはどれほど快適に映っているか僕にはよく分かるのだ。通りがかりに彼が認める人々の反応は、正にそれまでの彼自身の反応だった。誰もが、何とか皆と一緒にいようと努めていること、時に迷った人に道順を精一杯親切に教えてやること、かと思えば時に彼に対して不機嫌に接すること。我先にと豪華なレストランに押しかけ、満足げに中に入り長々と居座っていること。毎日、映画館の前で列を作り、劇場という劇場、それどころかダンスホールも満杯にし、猛り狂った潮(うしお)のようにありとあらゆる公共の場所へと解き放たれる無秩序な群衆。あらゆる肉体的な接触には怯(ひる)むくせに、人の温もりを求め、人と人との触れ合い、肘と肘との触れ合い、男と女の触れ合いに駆り立てられていく、まあ、そんなところだろうか?コタールは我が市民たちより先に全てそれを経験済みだった。それは明らかだ。ただし、女は別だ。何故なら、彼の考えでは… 僕が思うに、彼は売春宿に行きたくなると、断固その誘惑を拒んだのだ。下品な人間に思われたくないからで、そんな風に見られたら後々不利な結果を招きかねないからだ。」

「要するに、奴にはペスト様様(さまさま)なのだ。ペストは、孤独で、それでいて孤独を望まなかった人間を共犯者にしている。というのも、明らかに奴は共犯者、それも悦に入っている共犯者なのだから。奴は、目に見えるもの全て、様々な迷信、いわれのない恐怖、不安に駆られた人々の過敏な神経、そうしたものを全て生み出す共犯者だ。ペストのことなど出来るだけ話題にしたくはないのに、つい口にしてしまう癖、ペストは頭痛から始まると知ってからは、ほんの僅(わず)かでも頭が痛めば取り乱し、青ざめてしまうこと、そして、様々な忘却を侮辱だと受け取り、半ズボンのボタン一つ失くしても傷ついてしまう市民たちの感性、ピリピリして怒りっぽく、要するに不安定な感性を生み出す共犯者なのだ。」


la peste IV ⑥

(ミスター・ビーン訳)

ペタしてね