*ペスト 全訳*(II  ⑦) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ⑦

Pendant que nos concitoyens essayaient de s’arranger avec ce soudain exil, la peste mettait des gardes aux portes et détournait les navires qui faisaient route vers Oran. Depuis la fermeture, pas un véhicule n’était entré dans la ville. À partir de ce jour-là, on eut l’impression que les automobiles se mettaient à tourner en rond. Le port présentait aussi un aspect singulier, pour ceux qui le regardaient du haut des boulevards. L’animation habituelle qui en faisait l’un des premiers ports de la côte s’était brusquement éteinte. Quelques navires maintenus en quarantaine s’y voyaient encore. Mais, sur les quais, de grandes grues désarmées, les wagonnets renversés sur le flanc, des piles solitaires de fûts ou de sacs, témoignaient que le commerce, lui aussi, était mort de la peste.

Malgré ces spectacles inaccoutumés, nos concitoyens avaient apparemment du mal à comprendre ce qui leur arrivait. Il y avait les sentiments communs comme la séparation ou la peur, mais on continuait aussi de mettre au premier plan les préoccupations personnelles. Personne n’avait encore accepté réellement la maladie. La plupart étaient surtout sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts. Ils en étaient agacés ou irrités et ce ne sont pas là des sentiments qu’on puisse opposer à la peste. Leur première réaction, par exemple, fut d’incriminer l’administration. La réponse du préfet en présence des critiques dont la presse se faisait l’écho (« Ne pourrait-on envisager un assouplissement des mesures envisagées ? ») fut assez imprévue. Jusqu’ici, ni les journaux ni l’agence Ransdoc n’avaient reçu communication officielle des statistiques de la maladie. Le préfet les communiqua, jour après jour, à l’agence, en la priant d’en faire une annonce hebdomadaire.

Là encore, cependant, la réaction du public ne fut pas immédiate. En effet, l’annonce que la troisième semaine de peste avait compté trois cent deux morts ne parlait pas à l’imagination. D’une part, tous peut-être n’étaient pas morts de la peste. Et, d’autre part, personne en ville ne savait combien, en temps ordinaire, il mourait de gens par semaine. La ville avait deux cent mille habitants. On ignorait si cette proportion de décès était normale. C’est même le genre de précisions dont on ne se préoccupe jamais, malgré l’intérêt évident qu’elles présentent. Le public manquait, en quelque sorte, de points de comparaison. Ce n’est qu’à la longue, en constatant l’augmentation des décès, que l’opinion prit conscience de la vérité. La cinquième semaine donna en effet trois cent vingt et un morts et la sixième, trois cent quarante-cinq. Les augmentations, du moins, étaient éloquentes. Mais elles n’étaient pas assez fortes pour que nos concitoyens ne gardassent, au milieu de leur inquiétude, l’impression qu’il s’agissait d’un accident sans doute fâcheux, mais après tout temporaire.




我が市民たちが、この突然の流刑と何とか折り合いを付けようとしている間にも、ペストのせいで市の出入り口には衛兵が配置され、オランに向かう船は進路を変更していた。都市閉鎖以来、車両は一台も市に入って来ることは無かった。その日から、車という車が市内をぐるぐる回り始めているような感じだった。小高い大通りから眺めてみると、港の様子も変わっている。オラン港を沿岸の主だった港の一つにしているあのいつもの賑わいが突然消えてしまったのだ。検疫中の船がまだ何隻か見られる。しかし波止場では、装備を外された大型クレーン、横倒しになったトロッコ、ポツンと取り残された樽や袋の山が、商業もまたペストで死んでしまったことを物語っていた。

このような見慣れぬ光景を目の当たりにしても、我が市民たちは、どうやら自分の身に起きていることがよく分かっていないようだった。別離、或は、恐れといった市民共通の感情はあるのだが、同時に、相変わらず個人的な関心事を優先しているのだ。つまり、まだ誰もペストという病を現実のものとして受け取ってはいなかった。大方の連中が、自分の習慣を乱すもの、或は、利益を損なうものには特に敏感になっていた。彼らはそのことで怒り、或は、苛立っていたが、そんな怒りや苛立ちではペストを防ぐことなど出来はしない。例えば、市民たちの最初の反応は行政を悪者にすることだった。新聞が大々的に取り上げるそれらの批判(≪当局は現行措置の緩和を検討することは出来ないのだろうか?≫)を前にして、知事の回答はかなり意表を突くものだった。それまで、新聞もランスドック通信もペストに関わる統計数字の公式発表を受け取ったことは無かった。ところが、知事は週に一度ぜひ発表して欲しいと言って、毎日毎日、通信社に数字を伝えたのだ。

しかし、それでも一般市民の反応は鈍かった。というのも、ペスト3週目の一週間の死者の数が302人という発表が市民の想像力に訴えることは無かったからだ。一つには、おそらく全員がペストで死んだわけではないということがある。また一つには、市民の誰も、普段の一週間の死者の数がどれぐらいか知らなかったこともあった。市の人口は20万。この死者の割合が普通なのかどうか分からないのだ。この手の正確な情報は、明らかに興味の対象にはなっても、人に不安を抱かせるものではない。市民たちには、言わば、比較すべき要素が欠けていたのだ。結局、死者の増加を実感することで、世論は初めて真実を意識したのだ。実際、5週目の死者の数は321人、6週目は345人を数えた。これだけの数の増加は、少なくとも事態を雄弁に物語っている。しかし我が市民たちが、不安のさ中にあっても、おそらく憂慮すべき事態ではあるが、結局、一時的なものに過ぎないという印象を拭い去るほどの力はなかったのだ。


la peste II ⑦

(ミスター・ビーン訳)

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