*異邦人 全訳*(第2部 第4章 ⑤) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第4章⑤

DEUXIÈME PARTIE

IV ⑤

2時間42分49秒から2時間45分14秒まで




La cour est revenue. Très vite, on a lu aux jurés une série de questions. J’ai entendu « coupable de meurtre »… « préméditation »… « circonstances atténuantes ». Les jurés sont sortis et l’on m’a emmené dans la petite pièce où j’avais déjà attendu. Mon avocat est venu me rejoindre : il était très volubile et m’a parlé avec plus de confiance et de cordialité qu’il ne l’avait jamais fait. Il pensait que tout irait bien et que je m’en tirerais avec quelques années de prison ou de bagne. Je lui ai demandé s’il y avait des chances de cassation en cas de jugement défavorable. Il m’a dit que non. Sa tactique avait été de ne pas déposer de conclusions pour ne pas indisposer le jury. Il m’a expliqué qu’on ne cassait pas un jugement, comme cela, pour rien. Cela m’a paru évident et je me suis rendu à ses raisons. À considérer froidement la chose, c’était tout à fait naturel. Dans le cas contraire, il y aurait trop de paperasses inutiles. « De toute façon, m’a dit mon avocat, il y a le pourvoi. Mais je suis persuadé que l’issue sera favorable. »

Nous avons attendu très longtemps, près de trois quarts d’heure, je crois. Au bout de ce temps, une sonnerie a retenti. Mon avocat m’a quitté en disant : « Le président du jury va lire les réponses. On ne vous fera entrer que pour l’énoncé du jugement. » Des portes ont claqué. Des gens couraient dans des escaliers dont je ne savais pas s’ils étaient proches ou éloignés. Puis j’ai entendu une voix sourde lire quelque chose dans la salle. Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s’est ouverte, c’est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j’ai eue lorsque j’ai constaté que le jeune journaliste avait détourné ses yeux. Je n’ai pas regardé du côté de Marie. Je n’en ai pas eu le temps parce que le président m’a dit dans une forme bizarre que j’aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français. Il m’a semblé alors reconnaître le sentiment que je lisais sur tous les visages. Je crois bien que c’était de la considération. Les gendarmes étaient très doux avec moi. L’avocat a posé sa main sur mon poignet. Je ne pensais plus à rien. Mais le president m’a demandé si je n’avais rien à ajouter. J’ai réfléchi. J’ai dit : « Non. » C’est alors qu’on m’a emmené.




法廷が再開した。早口で陪審員たちに一連の陪審審問が読み上げられた。「殺人罪」・・・「予謀」・・・「情状酌量」という言葉が聞こえた。陪審員たちは退出し、僕は開廷前に待機していた小部屋に連れて行かれる。後から弁護人がやって来た。ひどく饒舌で、僕に向かってこれまでにないほど自信に満ち、心のこもった調子で話しかける。彼の考えでは、全てが上手く行き、僕は数年の懲役か徒刑で済むだろうということだ。不利な判決が出た場合、上告の機会はあるかと僕は訊いてみた。「ない。」という答えだ。弁護人の作戦は、陪審団の機嫌を損ねないために申し立てはしないということだった。彼は、そんな風に根拠もなしに判決は破棄されることはないと僕に説明した。それは僕にもよく分かったし、弁護人の言い分はもっともだと思った。冷静に考えてみれば、全く当然のことなのだ。そうでなければ、無用な書類が山ほどできてしまう。「いずれにせよ」と弁護人が言った。「恩赦請願もあります。でも、きっと良い結果になりますよ。」

僕たちは随分長い間待たされた。かれこれ45分ぐらいだと思う。その時間が過ぎると、ベルの音が鳴り響いた。弁護人は別れ際にこう言った。「陪審団長がこれから答申を読み上げます。君が入廷するのは判決の申し渡しのときです。」バタバタと扉の音がした。人々が階段を走る音が聞こえるが、彼らが階段の近くにいるのか遠くにいるのかは分からない。それから法廷で何かを読み上げる籠った声が聞こえた。再びベルの音が響き、被告席に通じる扉が開くと、僕を待ち受けていたのは法廷の沈黙だった。沈黙、それに奇妙な感覚、あの若い新聞記者が目を背けたのを確認したそのとき、僕が感じたあの奇妙な感覚。僕はマリーの方は見なかった。そんな時間はなかった。裁判長が奇妙な言い回しで、僕がフランス国民の名において公開の場で斬首されると告げたからだ。そのとき僕は法廷にいる全ての顔に読み取れる感情が分かったような気がした。きっとそれは配慮の気持ちだったのだ。憲兵たちは僕にひどく優しかった。弁護人は僕の手首に手を添えた。僕はもう何も考えてはいなかった。しかし裁判長は僕に、何も付け加えることはないかと訊いた。よく考えたうえで僕は答えた。「ありません。」そして僕は連れて行かれた。


第二部 第4章⑤

(ミスター・ビーン訳)

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