*異邦人 全訳*(第2部 第3章 ⑧) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第2部 第3章⑧

DEUXIÈME PARTIE

III ⑧

2時間27分36秒から2時間29分42秒まで



Il s’est assis alors. Mais mon avocat, à bout de patience, s’est écrié en levant les bras, de sorte que ses manches en retombant ont découvert les plis d’une chemise amidonnée : « Enfin, est-il accusé d’avoir enterré sa mère ou d’avoir tué un homme ? » Le public a ri. Mais le procureur s’est redressé encore, s’est drapé dans sa robe et a déclaré qu’il fallait avoir l’ingénuité de l’honorable défenseur pour ne pas sentir qu’il y avait entre ces deux ordres de faits une relation profonde, pathétique, essentielle. « Oui, s’est-il écrié avec force, j’accuse cet homme d’avoir enterré une mère avec un coeur de criminel. » Cette déclaration a paru faire un effet considérable sur le public. Mon avocat a haussé les épaules et essuyé la sueur qui couvrait son front. Mais lui-même paraissait ébranlé et j’ai compris que les choses n’allaient pas bien pour moi.

L’audience a été levée. En sortant du palais de justice pour monter dans la voiture, j’ai reconnu un court instant l’odeur et la couleur du soir d’été. Dans l’obscurité de ma prison roulante, j’ai retrouvé un à un, comme du fond de ma fatigue, tous les bruits familiers d’une ville que j’aimais et d’une certaine heure où il m’arrivait de me sentir content. Le cri des vendeurs de journaux dans l’air déjà détendu, les derniers oiseaux dans le square, l’appel des marchands de sandwiches, la plainte des tramways dans les hauts tournants de la ville et cette rumeur du ciel avant que la nuit bascule sur le port, tout cela recomposait pour moi un itinéraire d’aveugle, que je connaissais bien avant d’entrer en prison. Oui, c’était l’heure où, il y avait bien longtemps, je me sentais content. Ce qui m’attendait alors, c’était toujours un sommeil léger et sans rêves. Et pourtant quelque chose était changé puisque, avec l’attente du lendemain, c’est ma cellule que j’ai retrouvée. Comme si les chemins familiers tracés dans les ciels d’été pouvaient mener aussi bien aux prisons qu’aux sommeils innocents.



それから検事は着席したが、我慢しきれなくなった僕の弁護人は両腕を突き上げて叫んだ。その結果、両袖が再びまくれ上がり糊付けしたワイシャツの折り目があらわになった。「結局のところ、被告人は母親を埋葬したことで告発されているのでしょうか?それとも人を殺したことで告発されているのでしょうか?」法廷に笑いが起きた。しかし検事は再び立ち上がり、法衣をまとってこう断言した。「敬愛すべき弁護人のような無邪気な心を持たない限り、この二つの出来事の間に深くかつおぞましい、そして本質的な繋がりがあると感じざるを得ないのであります。」「そうです」と検事は力を込めて叫んだ。「私は、殺人犯のごとき心情で母親を埋葬したかどでこの男を告発するものであります。」検事のこの発言は法廷にかなりの衝撃を与えたようだ。僕の弁護人は肩をすくめ、汗だらけの額を拭った。しかし、彼自身もどうやら動揺しているようだ。僕はことが有利には運んでいないことが分かった。

審問が終わった。裁判所を出て護送車に乗り込むとき、僕はほんの一瞬、夏の夕暮れの匂いと色を認めた。移動する護送車の闇の中で、ひどく疲れていたので一つまた一つという感じであのお馴染みのざわめきが聞こえてきた。僕が愛する街が、僕が満ち足りた気持ちになるある時刻が放つざわめきだ。
既に暑さの和らいだ空気の中で聞こえる新聞売りの叫び声、小公園に最後まで残る鳥の囀り、サンドイッチ売りの客寄せの声、町の高台のカーブで市電が放つ悲鳴、港に夜の帳が下りる前のあの空のざわめき、その全てが僕には目に見えぬ道標(みちしるべ)になっていた。囚人になる前のお馴染みの道標だ。そう、随分前のことだが、僕が満ち足りた気分になっていた時間だ。その後に続くのはいつも、浅い眠り、夢のない眠り。でも、今は何かが違っている。明日を待ち受ける僕が再び見出すのは独房なのだから。まるでそれは、夏空に描かれた馴染の道たちが罪のない眠りと牢獄の両方に通じているかのようだった。


第二部 第3章⑧

(ミスター・ビーン訳)

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