*異邦人 全訳*(第2部 第3章 ②) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第3章②

DEUXIÈME PARTIE

III ②

2時間06分32秒から2時間09分41秒まで



J’étais un peu étourdi aussi par tout ce monde dans cette salle close. J’ai regardé encore le prétoire et je n’ai distingué aucun visage. Je crois bien que d’abord je ne m’étais pas rendu compte que tout ce monde se pressait pour me voir. D’habitude, les gens ne s’occupaient pas de ma personne. Il m’a fallu un effort pour comprendre que j’étais la cause de toute cette agitation. J’ai dit au gendarme : « Que de monde ! » Il m’a répondu que c’était à cause des journaux et il m’a montré un groupe qui se tenait près d’une table sous le banc des jurés. Il m’a dit : « Les voilà. » J’ai demandé : « Qui ? » et il a répété : « Les journaux. » Il connaissait l’un des journalistes qui l’a vu à ce moment et qui s’est dirigé vers nous. C’était un homme déjà âgé, sympathique, avec un visage un peu grimaçant. Il a serré la main du gendarme avec beaucoup de chaleur. J’ai remarqué à ce moment que tout le monde se rencontrait, s’interpellait et conversait, comme dans un club où l’on est heureux de se retrouver entre gens du même monde. Je me suis expliqué aussi la bizarre impression que j’avais d’être de trop, un peu comme un intrus. Pourtant, le journaliste s’est adressé à moi en souriant. Il m’a dit qu’il espérait que tout irait bien pour moi. Je l’ai remercié et il a ajouté : « Vous savez, nous avons monté un peu votre affaire. L’été, c’est la saison creuse pour les journaux. Et il n’y avait que votre histoire et celle du parricide qui vaillent quelque chose. » Il m’a montré ensuite, dans le groupe qu’il venait de quitter, un petit bonhomme qui ressemblait à une belette engraissée, avec d’énormes lunettes cerclées de noir. Il m’a dit que c’était l’envoyé spécial d’un journal de Paris : « Il n’est pas venu pour vous, d’ailleurs. Mais comme il est chargé de rendre compte du procès du parricide, on lui a demandé de câbler votre affaire en même temps. » Là encore, j’ai failli le remercier. Mais j’ai pensé que ce serait ridicule. Il m’a fait un petit signe cordial de la main et nous a quittés. Nous avons encore attendu quelques minutes.

Mon avocat est arrivé, en robe, entouré de beaucoup d’autres confrères. Il est allé vers les journalistes, a serré des mains. Ils ont plaisanté, ri et avaient l’air tout à fait à leur aise, jusqu’au moment où la sonnerie a retenti dans le prétoire. Tout le monde a regagné sa place. Mon avocat est venu vers moi, m’a serré la main et m’a conseillé de répondre brièvement aux questions qu’on me poserait, de ne pas prendre d’initiatives et de me reposer sur lui pour le reste.

À ma gauche, j’ai entendu le bruit d’une chaise qu’on reculait et j’ai vu un grand homme mince, vêtu de rouge, portant lorgnon, qui s’asseyait en pliant sa robe avec soin. C’était le procureur. Un huissier a annoncé la cour. Au même moment, deux gros ventilateurs ont commencé de vrombir. Trois juges, deux en noir, le troisième en rouge, sont entrés avec des dossiers et ont marché très vite vers la tribune qui dominait la salle. L’homme en robe rouge s’est assis sur le fauteuil du milieu, a posé sa toque devant lui, essuyé son petit crâne chauve avec un mouchoir et déclaré que l’audience était ouverte.




僕はまた、この閉めきった部屋にこれだけの人が集まっていることに少々呆気にとられていた。改めて法廷を眺めてみたが、誰一人知った顔はいない。僕はこの人たちが僕を見るために押しかけているのを最初はきっと分かっていなかったのだ。普段、僕が人の関心を引くことは無かったのだから。この騒ぎの原因が自分であることを理解するには骨が折れた。「随分いますね!」と憲兵に言うと、彼は新聞社の連中のせいだと答えて、あるグループを指差した。彼らは陪審席の下にあるテーブルの近くに集まっている。「ほら、あの連中だ。」と言うので、「誰です?」と訊くと、憲兵は「新聞社の連中さ。」と繰り返した。彼は記者の一人を知っていて、記者はそのとき憲兵を見ると僕らの方へやって来た。既に年配の、感じのいい男で、少ししかつめらしい顔をしている。記者は憲兵と熱のこもった握手をした。そのとき僕は気が付いたのだが、グループの連中は皆、互いに歩み寄り、大声で名前を呼び合い、話をしていた。同じ境遇の仲間と居ることを喜んでいる俱楽部のような雰囲気だ。同時に、僕は余計者で、侵入者のようなものだ、そんな奇妙な印象を抱いた理由も納得できた。それでも、例の新聞記者は微笑みながら僕に声をかける。全て上手く行くと思いますよと言ってくれたので、礼を言うと彼はこう付け加えた。「いやね、君の事件を少し大げさに報道したのです。夏は新聞には暇な時期でしてね。目玉と言えば君の事件と尊属殺人の件しかなかったんです。」それから、彼が抜け出してきたグループの中にいる背の低い男を指差した。太ったコエゾイタチに似ていて、黒縁の巨大な丸メガネをかけている。パリのある新聞社の特派員だということだった。「と言っても、彼は君の事件の取材に来たわけじゃない。でも尊属殺人の裁判を報告するのが仕事なので、ついでに君の事件も報告するように頼まれたわけです。」そのときも僕は危うく礼を言うところだった。でも、礼を言うのも滑稽だろうと思い直した。記者は僕に向かって、手で心のこもった小さな合図を送り僕らと別れた。僕たちはさらに数分の間、開廷を待った。

僕の弁護士が、たくさんの同僚に囲まれ、法服姿でやって来た。彼は新聞記者たちの方へ行き、握手を交わす。彼らは冗談を言ったり、笑ったり、すっかり寛(くつろ)いでいる様子だ。それからベルの音が法廷に響いた。全員が自分の席に戻る。弁護士は僕の方へやって来て握手をし、質問には手短に答えること、自分からは発言しないこと、後は全て彼に任せるよう僕にアドヴァイスをした。

左側で、椅子を引く音が聞こえた。見ると、赤い法服を着て片メガネをかけ、痩せて、背の高い男がいる。念入りに法服を畳み、腰を下ろすところだった。それが検事だ。法廷係が裁判官の入廷を告げる。同時に、大きな換気扇が二つ唸りはじめた。裁判官が3人、二人は黒、三人目は赤い法服を着て、書類を抱え入廷した。それから足早に、法廷を見下ろす裁判官席に歩いて行く。赤い法服の裁判官は中央の肘掛椅子に座り、トック帽を前に置き、小さな禿げ頭をハンカチで拭うと開廷を宣言した。



第二部 第3章②

(ミスター・ビーン訳)

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