Les comités se saisissent d'une affaire; sur leurrapport, vous prenez des décisions précipitées. Ainsi, vous avezdéclaré la guerre tantôt à un peuple, tantôt à un autre, sans avoirconsulté quels étaient vos moyens de soutenir vos résolutions: ainsi,la Convention marche sans se rendre compte de ce qu'elle a fait et dece qu'elle a à faire. Et c'est ici, citoyens, que j'appelle toute votreattention. Ne conviendrez-vous pas que, placés par votre organisationmême au centre de l'Europe politique, au centre de tous les peuples quiveulent être libres, vous deviez vous assurer les moyens de communiqueravec eux et d'exciter ces mouvements que le despotisme a su employer sihabilement? Ne conviendrez-vous pas que vous devez employer quelquechose de cet art dont il se sert pour diviser ses ennemis? Qu'est-ilrésulté des opérations politiques de votre cabinet? quels ennemisa-t-il écartés? quels alliés vous a-t-il faits, même parmi les peuplesqui paraissaient être portés pour vous?...Ce qu'il en est résulté, c'est que tous les gouvernement» vous ont tourà tour déclaré la guerre; que tour à tour ils ont fait des démarchesque vous avez réputées hostiles; que, dans aucun pays étranger, il nes'est fait un mouvement en votre faveur. sac vanessa bruno soldes
Quels sont donc les résultatsvisibles des opérations invisibles d'un ministre dont vous n'avezjamais envisagé la conduite? Une calomnie perpétuelle contre larévolution, l'envoi avec profusion, dans tous les pays, de libelles oùles principaux événements de notre révolution étaient dénaturés, etdont l'effet était d'aliéner l'opinion des peuples et de dénigrer leshommes qui ont le plus combattu pour la liberté. Voyez ce qui se dit,ce qui se fait chez l'étranger; voyez ce qui se dit, ce qui se faitparmi nous: le même esprit anime et nos ennemis et nos agents; ilssuivent tous le même système. Ici, j'articule un fait qui ne pourraêtre nié: c'est qu'il a existé parmi les agents français auprès despuissances étrangères une opposition constante à la réunion des peuplesà notre république, et que ceux qui l'ont opérée ont eu à lutter contrela volonté de ceux qui étaient chargés de la protéger. J'affirme queDumouriez proposa, il y a trois mois, l'invasion de la Hollande, etqu'elle fut toujours repoussée par le comité diplomatique; interrogezlà-dessus les patriotes bataves, ils vous diront que, pendant ce délai,on a donné le temps à l'intrigue de se développer, et aux despotes dese rassembler. Et comment auriez-vous pu prendre des mesures justes àcet égard, lorsque vous ignoriez les faits?J'ai été amené à développer ces idées par cette conviction intime, quetout le mal vient de ce que nous n'avons pas un gouvernement assezactif. Je conclus à ce que beaucoup de réformes soient faites danscette partie, parce que c'est la plus grande mesure de salut public quevous puissiez prendre, et que sans elle vous irez toujours derévolution en révolution, et vous conduirez enfin la république à saperte. Maximilien Robespierre (1758-1794), Discours contre le comité de sûretégénérale, et en particulier contre Brissot, prononcé à la Conventionnationale le 3 avril 1793 (3 avril 1793)Citoyens, dans ce moment-ci je me dois à moi-même, je dois à la patrieune profession de foi. sac vanessa bruno cuir Nommé membre du comité de défense générale, maisconvaincu que les principes qui doivent sauver la patrie ne peuvent pasy être adoptés, je déclare que je ne me regarde plus comme faisantpartie de ce comité. Je ne suis pas bien convaincu qu'un système où laroyauté serait combinée avec une sorte de constitution aristocratiquedéplairait à certains membres de ce comité; je ne suis pas bienconvaincu qu'un pareil système ne conviendrait pas à certaines gensqui, quelquefois, parlent de patriotisme, mais qui nourrissent etconservent dans leur âme une haine profonde pour l'égalité. Je ne veuxpas délibérer avec ceux qui ont parlé le langage de Dumouriez, avecceux qui ont calomnié les hommes à qui maintenant Dumouriez déclare uneguerre implacable, avec ceux qui, à l'exemple de Dumouriez, ontcalomnié Paris et la portion de l'assemblée vraiment amante de laliberté.S'il ne m'est pas donné de sauver la liberté, je ne veux pas du moinsêtre le complice de ceux qui veulent la perdre; je ne veux pas êtremembre d'un comité qui ressemble plutôt à un conseil de Dumouriez qu'àun comité de la Convention nationale.(Murmures à la droite de la tribune.)Robespierre. J'invoque à l'appui de ce que je dis le témoignage deDumouriez lui-même, car, dans une de ses lettres, il a dit que lecomité dont je parle était excellent, à l'exception de six membres: or,ces six membres, dont je m'honore de faire partie, ne peuvent obtenirla majorité; enfin, je ne veux pas être d'un comité dont la plupart desmembres poursuivent avec acharnement les patriotes, tandis qu'ilsgardent le silence sur les crimes de nos généraux. sac vanessa bruno gris
Je ne puis vous dissimuler ma surprise de voir que ceux qui, depuis lecommencement de la dernière révolution, n'ont cessé de calomnier ce_côté_ (désignant le côté gauche) qui fut et qui sera toujours lapatrie de la liberté, soient restés muets sur les crimes de Dumouriez,et qu'il n'y ait que nous, tant calomniés, qui ayons élevé la voix surles perfidies de ce traître.Brissot. Je demande la parole après Robespierre.Robespierre. Pour étouffer la voix de la vérité dans les momentscritiques pour le salut public, on a coutume d'amollir le courage despatriotes par certaines idées de réunion qu'on a l'adresse de jeter enavant; mais moi, je fais profession de croire que l'amour seul de laliberté doit réunir les hommes, et je me défie de ces protestationsbrusques faites dans des moments critiques où l'on croit avoir besoinde feindre un rapprochement que l'on est bien loin de désirer: je medéfie de ceux qui, dans des moments critiques, m'ont tendu la main, etqui, le lendemain, m'ont calomnié. Et, puisque Brissot demande laparole pour me foudroyer, je vais faire sur Brissot l'application de ceque je viens de dire. Je ne veux point sacrifier la patrie à Brissot,et, Brissot eût-il la confiance de cette assemblée, je déclare que sij'avais des faits certains à alléguer contre lui, je ne balancerais pasun moment à le démasquer.
