*ペスト 全訳*( IV )㊿ | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



IV ㊿

Dans son lit maintenant, Grand étouffait : les poumons étaient pris. Rieux réfléchissait. L’employé n’avait pas de famille. À quoi bon le transporter ? Il serait seul, avec Tarrou, à le soigner…

Grand était enfoncé au creux de son oreiller, la peau verdie et l’oeil éteint. Il regardait fixement un maigre feu que Tarrou allumait dans la cheminée avec les débris d’une caisse. « Ça va mal », disait-il. Et du fond de ses poumons en flammes sortait un bizarre crépitement qui accompagnait tout ce qu’il disait. Rieux lui recommanda de se taire et dit qu’il allait revenir. Un bizarre sourire vint au malade et, avec lui, une sorte de tendresse lui monta au visage. Il cligna de l’oeil avec effort.

« Si j’en sors, chapeau bas, docteur ! » Mais tout de suite après, il tomba dans la prostration.

Quelques heures après, Rieux et Tarrou retrouvèrent le malade, à demi dressé dans son lit, et Rieux fut effrayé de lire sur son visage les progrès du mal qui le brûlait. Mais il semblait plus lucide et, tout de suite, d’une voix étrangement creuse, il les pria de lui apporter le manuscrit qu’il avait mis dans un tiroir. Tarrou lui donna les feuilles qu’il serra contre lui, sans les regarder, pour les tendre ensuite au docteur, l’invitant du geste à les lire. C’était un court manuscrit d’une cinquantaine de pages. Le docteur le feuilleta et comprit que toutes ces feuilles ne portaient que la même phrase indéfiniment recopiée, remaniée, enrichie ou appauvrie. Sans arrêt, le mois de mai, l’amazone et les allées du Bois se confrontaient et se disposaient de façons diverses. L’ouvrage comportait aussi des explications, parfois démesurément longues, et des variantes. Mais à la fin de la dernière page, une main appliquée avait seulement écrit, d’une encre fraîche : « Ma bien chère Jeanne, c’est aujourd’hui Noël… » Au-dessus, soigneusement calligraphiée, figurait la dernière version de la phrase. « Lisez », disait Grand. Et Rieux lut.

« Par une belle matinée de mai, une svelte amazone, montée sur une somptueuse jument alezane, parcourait, au milieu des fleurs, les allées du Bois… »

– Est-ce cela ? dit le vieux d’une voix de fièvre.

Rieux ne leva pas les yeux sur lui.

– Ah ! dit l’autre en s’agitant, je sais bien. Belle, belle ce n’est pas le mot juste.

Rieux lui prit la main sur la couverture.

– Laissez, docteur. Je n’aurai pas le temps…

Sa poitrine se soulevait avec peine et il cria tout d’un coup :

– Brûlez-le !

Le docteur hésita, mais Grand répéta son ordre avec un accent si terrible et une telle souffrance dans la voix, que Rieux jeta les feuilles dans le feu presque éteint. La pièce s’illumina rapidement et une chaleur brève la réchauffa. Quand le docteur revint vers le malade, celui-ci avait le dos tourné et sa face touchait presque au mur. Tarrou regardait par la fenêtre, comme étranger à la scène. Après avoir injecté le sérum, Rieux dit à son ami que Grand ne passerait pas la nuit, et Tarrou se proposa pour rester. Le docteur accepta.




グランは、今は床に就き、息を詰まらせていた。肺をやられていたのだ。リゥは考えていた。この市職員には身寄りがない。病院に運んだところで何になるだろう?彼の看病をするのは自分とタルーだけなのだ…

グランは枕の窪みに頭を沈めていた。肌は真っ青で、目は虚ろだ。彼は、タルーが箱の残骸を使って暖炉におこした細々とした火をじっと眺めていた。「はかばかしくありませんね。」と彼は言っていた。そして、一言発する毎に、燃え盛る肺の奥からパチパチという奇妙な雑音が聞こえてくるのだった。リゥは、黙っているほうがいい、また来るからとグランに告げた。病人は奇妙な微笑みを浮かべ、それと共に、顔には優しげな表情が表れた。グランは大儀そうにウィンクをした。

「もし私が切り抜ければ、『脱帽せよ』ですよ、先生!」しかしそのすぐ後、彼は虚脱状態に陥った。

数時間後、リゥとタルーが戻ってくると、病人はベッドで半身を起こしていた。リゥは病人の顔に、彼を焼き尽くす病の進行を読み取りぞっとした。しかしグランは前より頭がはっきりしている様子で、すぐに不思議なほど深く響く声で、引き出しの中に入れておいた原稿を持ってきてほしいと二人に頼んだ。タルーが原稿の束を渡すと、グランは目もくれずにそれを胸に押し当て、それからリゥ医師に差し出し、それを読んでくれと身振りで促した。それは50ページ程の短い原稿だった。リゥがパラパラとめくってみると、全てのページに同じ文が書かれていて、それが際限なく書き写され、手を加えられ、語句が付け加えられたり、削られたりしていることが分かった。「五月」、「乗馬婦人」、「ブローニュの森の小道」という言葉が際限なく比較対照され、様々に配置されていた。その作品には説明も書かれていて、それが時には途轍もなく長かった。それにヴァリアント(異文)もいくつかある。しかし、最後のページの末尾には、インクの跡も鮮やかに、ていねいな筆致で、「僕の愛しいジャンヌ、今日はクリスマスだ…」と書かれていた。その上には、例の文の最終稿が丁寧に清書されていた。「読んで下さい。」とグランが言う。そこで、リゥは読んでみた。

「五月のある晴れた朝のこと、たおやかな婦人が豪奢な栗毛の牝馬に乗り、花開く中、ブローニュの小道を駆け巡っていた…」

「どんぴしゃりでしょう?」と老書生は熱に浮かされた声で言った。リゥは俯(うつむ)いたままだ。

「ああ!」とグランは動揺して叫んだ。「よく分かっているんです。『晴れた』、『晴れた』っていう言葉がぴったりしない。」

リゥは掛布の上に置かれたグランの手を掴んだ。

「放してください、先生。私には時間がないんだ…」

胸が苦しそうに膨らみ、グランは突然叫んだ。

「それを燃やして下さい!」

リゥ医師は躊躇ったが、グランは凄まじい調子で命令を繰り返し、その声はひどく苦しげだったので、リゥは消えかかっている火の中に原稿の束を投げ入れた。部屋が急に明るくなり、束の間の暖気が部屋を暖めた。リゥ医師が病人の所に戻ってくると、病人は背を向けて、顔を殆ど壁に押し付けんばかりにしていた。タルーはその場面には無関心な様子で、窓の外を眺めている。グランに血清を注射した後、リゥは友に、グランは一晩持つまいと言った。タルーは自分が残って見届けようと言い、リゥは了承した。


la peste IV ㊿

(ミスター・ビーン訳)

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