*異邦人 全訳*(第2部 第5章 ⑦) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

L’ÉTRANGER(1942)

第二部 第5章⑦

DEUXIÈME PARTIE

V ⑦

3時間00分05秒から3時間03分54秒まで




Mais il a relevé brusquement la tête et m’a regardé en face : « Pourquoi, m’a-t-il dit, refusez-vous mes visites ? » J’ai répondu que je ne croyais pas en Dieu. Il a voulu savoir si j’en étais bien sûr et j’ai dit que je n’avais pas à me le demander : cela me paraissait une question sans importance. Il s’est alors renversé en arrière et s’est adossé au mur, les mains à plat sur les cuisses. Presque sans avoir l’air de me parler, il a observé qu’on se croyait sûr, quelquefois, et, en réalité, on ne l’était pas. Je ne disais rien. Il m’a regardé et m’a interrogé : « Qu’en pensez-vous ? » J’ai répondu que c’était possible. En tout cas, je n’étais peut-être pas sûr de ce qui m’intéressait réellement, mais j’étais tout à fait sûr de ce qui ne m’intéressait pas. Et justement, ce dont il me parlait ne m’intéressait pas.

Il a détourné les yeux et, toujours sans changer de position, m’a demandé si je ne parlais pas ainsi par excès de désespoir. Je lui ai expliqué que je n’étais pas désespéré. J’avais seulement peur, c’était bien naturel. « Dieu vous aiderait alors, a-t-il remarqué. Tous ceux que j’ai connus dans votre cas se retournaient vers lui. » J’ai reconnu que c’était leur droit. Cela prouvait aussi qu’ils en avaient le temps. Quant à moi, je ne voulais pas qu’on m’aidât et justement le temps me manquait pour m’intéresser à ce qui ne m’intéressait pas.

À ce moment, ses mains ont eu un geste d’agacement, mais il s’est redressé et a arrangé les plis de sa robe. Quand il a eu fini, il s’est adressé à moi en m’appelant « mon ami » : s’il me parlait ainsi ce n’était pas parce que j’étais condamné à mort ; à son avis, nous étions tous condamnés à mort. Mais je l’ai interrompu en lui disant que ce n’était pas la même chose et que, d’ailleurs, ce ne pouvait être, en aucun cas, une consolation. « Certes, a-t-il approuvé. Mais vous mourrez plus tard si vous ne mourez pas aujourd’hui. La même question se posera alors. Comment aborderez-vous cette terrible épreuve ? » J’ai répondu que je l’aborderais exactement comme je l’abordais en ce moment.

Il s’est levé à ce mot et m’a regardé droit dans les yeux. C’est un jeu que je connaissais bien. Je m’en amusais souvent avec Emmanuel ou Céleste et, en général, ils détournaient leurs yeux. L’aumônier aussi connaissait bien ce jeu, je l’ai tout de suite compris : son regard ne tremblait pas. Et sa voix non plus n’a pas tremblé quand il m’a dit : « N’avez-vous donc aucun espoir et vivez-vous avec la pensée que vous allez mourir tout entier ? – Oui », ai-je répondu.

Alors, il a baissé la tête et s’est rassis. Il m’a dit qu’il me plaignait. Il jugeait cela impossible à supporter pour un homme. Moi, j’ai seulement senti qu’il commençait à m’ennuyer. Je me suis détourné à mon tour et je suis allé sous la lucarne. Je m’appuyais de l’épaule contre le mur. Sans bien le suivre, j’ai entendu qu’il recommençait à m’interroger. Il parlait d’une voix inquiète et pressante. J’ai compris qu’il était ému et je l’ai mieux écouté.





しかし教戒師は突然顔を上げ、正面から僕を見据えた。「何故なんです?」と彼は訊いた。「何故君は私の訪問を拒むのです?」自分は神を信じていないからだと僕は答える。それは確かなのかと訊くので、改めて問うまでもない、そんな問題はどうでもいいと思えるからだと僕は答える。すると教戒師は上体を後ろにそらし、壁に背中をつけ、両手を開いて腿に置いた。そしてまるで独り言のように、ときどき自分で確かだと思っていても実際はそうでないこともあると言った。僕は無言のままだ。彼は僕を見つめ、「どう思います?」と訊いてきた。そうかもしれないと僕は答え、いずれにしろ、自分が本当は何に興味があるのかは分からないが、何に興味が持てないかははっきりしている、そして正に、彼の話には興味が持てないのだと答えた。

教戒師は目を背け、相変わらず姿勢は変えぬまま、僕がそんな風に言うのは極度に絶望しているせいではないかと尋ねた。絶望しているのではないと僕は言い、ただ怖いだけだ、それは当然だろうと説明する。「それなら神様が君を助けて下さるかもしれない」と彼は言った。「私の知り合いで、君のような立場にいた者は皆、神様におすがりしていましたよ。」それはその人たちの自由だと僕は認め、それに、それは彼らにはその時間があった証拠でもある、自分は助けてほしいなどとは思わないし、興味のないことに興味が持てるようになるほどの時間が自分にはないのだと言った。

そのとき教戒師は、両手は苛立つ仕草を示したが、再び姿勢を正し法衣の皺を整えた。整え終わると、僕を「わが友よ」と呼びながら僕に声をかけ、自分がこんな話をするのは僕が死刑囚だからではない、自分の考えでは、我々は全て死刑囚なのだと言う。でも僕は話を遮り、それは事情がちがう、それにそんなことを言っても何の慰めにもならないと言った。「確かに」と彼は賛同した。「しかし君は、今日でないにしろ後々死ぬことになる。そのとき、また同じ問題が持ち上がって来る。その恐ろしい試練にどう対処していくのですか?」今と全く同じように自分は対処していくだろうと僕は答えた。

その言葉を聞くと、教戒師は立ち上がり、僕の目を真っ直ぐに見つめた。僕が良く知っている遊びだ。エマニュエルやセレストを相手に僕はよくその遊びをやった。目を先に背けるのはたいてい彼らの方だった。僕にはすぐ分かったが、教戒師もこの遊びをよく知っている。彼の視線は微動だにしない。声の方も揺らぐことなく、彼はこう言った。「それじゃ、君には何の希望もないのですか?君は、死後は無だと思って生きているのですか?」「そうです。」と僕は答えた。

すると彼は、俯(うつむ)いてまた腰を下ろした。僕が気の毒だと彼は言った。人間にとってそれは耐え難いことだと思うと言うのだ。僕は教戒師の存在が疎(うと)ましくなり始めているのを感じているだけだった。今度は僕の方が目を背け、天窓の下へ行く。片方の肩を壁につけて寄り掛かっていた。教戒師の話などよく聴いていなかったが、彼がまた僕に質問をし始めるのが聞こえる。彼は不安な、差し迫った声で話していた。彼が興奮していることが分かり、僕は彼の話をもっとよく聴くことにした。


第二部 第5章⑦

(ミスター・ビーン訳)

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