*ペスト 全訳*(II ㉚ ) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ㉚


La sonnette de la porte retentit. Le docteur sourit à sa mère et alla ouvrir. Dans la pénombre du palier, Tarrou avait l’air d’un grand ours vêtu de gris. Rieux fit asseoir le visiteur devant son bureau. Lui-même restait debout derrière son fauteuil. Ils étaient séparés par la seule lampe allumée de la pièce, sur le bureau.

– Je sais, dit Tarrou sans préambule, que je puis parler tout droit avec vous.

Rieux approuva en silence.

– Dans quinze jours ou un mois, vous ne serez d’aucune utilité ici, vous êtes dépassé par les événements.

– C’est vrai, dit Rieux.

– L’organisation du service sanitaire est mauvaise. Vous manquez d’hommes et de temps.

Rieux reconnut encore que c’était la vérité.

– J’ai appris que la préfecture envisage une sorte de service civil pour obliger les hommes valides à participer au sauvetage général.

– Vous êtes bien renseigné. Mais le mécontentement est déjà grand et le préfet hésite.

– Pourquoi ne pas demander des volontaires ?

– On l’a fait, mais les résultats ont été maigres.

– On l’a fait par la voie officielle, un peu sans y croire. Ce qui leur manque, c’est l’imagination. Ils ne sont jamais à l’échelle des fléaux. Et les remèdes qu’ils imaginent sont à peine à la hauteur d’un rhume de cerveau. Si nous les laissons faire, ils périront et nous avec eux.

– C’est probable, dit Rieux. Je dois dire qu’ils ont cependant pensé aussi aux prisonniers, pour ce que j’appellerai les gros travaux.

– J’aimerais mieux que ce fût des hommes libres.

– Moi aussi. Mais pourquoi, en somme ?

– J’ai horreur des condamnations à mort.

Rieux regarda Tarrou :

– Alors ? dit-il.

– Alors, j’ai un plan d’organisation pour des formations sanitaires volontaires. Autorisez-moi à m’en occuper et laissons l’administration de côté. Du reste, elle est débordée. J’ai des amis un peu partout et ils feront le premier noyau. Et naturellement, j’y participerai.

– Bien entendu, dit Rieux, vous vous doutez que j’accepte avec joie. On a besoin d’être aidé, surtout dans ce métier. Je me charge de faire accepter l’idée à la préfecture. Du reste, ils n’ont pas le choix. Mais…

Rieux réfléchit.

– Mais ce travail peut être mortel, vous le savez bien. Et dans tous les cas, il faut que je vous en avertisse. Avez-vous bien réfléchi ?

Tarrou le regardait de ses yeux gris.

– Que pensez-vous du prêche de Paneloux, docteur ?

La question était posée naturellement et Rieux y répondit naturellement.

– J’ai trop vécu dans les hôpitaux pour aimer l’idée de punition collective. Mais, vous savez, les chrétiens parlent quelquefois ainsi, sans le penser jamais réellement. Ils sont meilleurs qu’ils ne paraissent.

– Vous pensez pourtant, comme Paneloux, que la peste a sa bienfaisance, qu’elle ouvre les yeux, qu’elle force à penser !

Le docteur secoua la tête avec impatience.

– Comme toutes les maladies de ce monde. Mais ce qui est vrai des maux de ce monde est vrai aussi de la peste. Cela peut servir à grandir quelques-uns. Cependant, quand on voit la misère et la douleur qu’elle apporte, il faut être fou, aveugle ou lâche pour se résigner à la peste.

Rieux avait à peine élevé le ton. Mais Tarrou fit un geste de la main comme pour le calmer. Il souriait.

– Oui, dit Rieux en haussant les épaules. Mais vous ne m’avez pas répondu. Avez-vous réfléchi ?

Tarrou se carra un peu dans son fauteuil et avança la tête dans la lumière.

– Croyez-vous en Dieu, docteur ?

La question était encore posée naturellement. Mais cette fois, Rieux hésita.

– Non, mais qu’est-ce que cela veut dire ? Je suis dans la nuit, et j’essaie d’y voir clair. Il y a longtemps que j’ai cessé de trouver ça original.

– N’est-ce pas ce qui vous sépare de Paneloux ?

– Je ne crois pas. Paneloux est un homme d’études. Il n’a pas vu assez mourir et c’est pourquoi il parle au nom d’une vérité. Mais le moindre prêtre de campagne qui administre ses paroissiens et qui a entendu la respiration d’un mourant pense comme moi. Il soignerait la misère avant de vouloir en démontrer l’excellence.

Rieux se leva, son visage était maintenant dans l’ombre.

– Laissons cela, dit-il, puisque vous ne voulez pas répondre.

Tarrou sourit sans bouger de son fauteuil.

– Puis-je répondre par une question ?

À son tour le docteur sourit :

– Vous aimez le mystère, dit-il. Allons-y.






玄関のベルが鳴った。リゥ医師は母に微笑み、開けに行った。踊り場の薄暗がりの中で、タルーはグレーの服を着こんだ大きな熊のように見える。リゥは客をデスクの前に座らせた。自分は、肘掛椅子の後ろに立ったままだ。二人は、デスクの上の、部屋で一つだけ点いているランプで隔てられていた。

「先生となら」とタルーは出し抜けに言った。「ストレートにお話しができると思いまして。」

リゥは無言で頷(うなず)いた。

「半月か、一か月後には、先生はここでは何の役にも立たなくなる。事態は先生の手に負えなくなります。」

「その通りだ。」とリゥは言った。

「衛生部門の組織がなっていない。先生には人手も時間も無い。」

それも、その通りだとリゥは認めた。

「県庁は、健康な人間を市全般の救助活動に参加させる民間チーム作りを検討していると聞いてます。」

「よく御存じだね。でも、市民の不満はもうかなりのものだ。知事は迷っているよ。」

「なぜヴォランティアを募集しないのですか?」

「やってみたさ、しかし結果は惨めなものだった。」

「公式ルートでやったわけだ、それもあまり結果は期待せずに。お役所に欠けているのは想像力です。奴らでは大災害には対応出来やしない。奴らが考える対応策は、せいぜい鼻かぜ程度にしか通用しません。もしこのままやらせておけば、奴らはいずれ消えてなくなり、ついでに我々も消えてなくなります。」

「おそらくね」とリゥは言った。「ついでに言えば、お役所の連中はいわゆる荒仕事と言えそうなことを囚人にやらせようとも考えていたのだ。」

「そういう仕事は、娑婆(しゃば)の人間の方がいいと思いますね。」

「賛成だ。しかし、結局なぜそう思うのかね?」

「僕は死刑が大嫌いだからです。」

リゥはタルーを見つめた。

「それで?」と彼は訊いた。

「それで、僕にはヴォランティアの衛生部隊を組織する計画があります。その仕事を僕に任せてほしいんです。お役所は放っておきましょう。どっちみち、お役所は今手一杯です。僕はあちこちに友達がいますから、彼らが先ず核になってくれるでしょう。当然、僕も参加します。」

「無論」とリゥは言った。「君は僕が喜んで賛成すると踏んでいるわけだ。手助けが必要だからね、とくにこの職業には。その考えを県庁に認めさせる仕事は僕が引き受ける。それに、彼らには選択の余地は無いのだから。しかし…」

リゥは考え込んだ。

「しかし、君も知っての通り、この仕事は命がけだ。とにかく、そのことは君に言っておかなきゃならない。よくよく考えてのことかね?」

タルーは、灰色の目でリゥを見つめていた。

「パヌルーの説教をどう思いますか、先生?」

その質問は当然のように投げかけられ、リゥも当然のようにそれに答えた。

「僕は病院暮らしが長かったから、集団で罰を受けるという考え方は好きじゃない。しかし、ほら、キリスト教徒ってやつはときどきあんな話をするが、決して本気でそう思っているわけじゃない。見かけよりはいい連中だよ。」

「でも、先生もパヌルーのように、ペストにも良いところがあって、人の目を開き、いやでも考えさせるようになると思っているわけだ!」

リゥ医師は苛立たしい思いで首を振った。

「それは、この世の病気全てに当てはまるさ。この世の災いに当てはまることはペストにも当てはまる。人を成長させるのに役立つかもしれぬからね。しかしだ、ペストのもたらす不幸と苦しみを目の当たりにして手をこまねいているのは、気狂い、無知蒙昧(むちもうまい)の輩(やから)、卑怯者のやることだ。」

リゥは殆ど声を荒げてはいなかった。しかしタルーは、手で彼を宥(なだ)めるような仕草をして、微笑んでいた。

「そうだな」とリゥは、肩をすくめて言った。「ところで、君は僕の質問に答えていない。よく考えてのことなのか?」

タルーは肘掛椅子に少し深く身を沈め、灯りの方に顔を差し出した。

「先生は神を信じますか?」

その質問も、当然のように投げかけられたが、今度は、リゥは躊躇した。

「いや。しかしそれはどういう意味かね? 僕は闇の中にいるが(神は信じていないが)、それでも、ものを明確に見極めようとしている。とっくの昔にそれが変なことだとは思わなくなったよ。」

「そこがパヌルーとの違いではないのですか?」

「そうじゃないと思う。パヌルーは学究の人だ。彼は人が死ぬところをあまり見てこなかった。だから真理の名のもとに話をするのだ。しかし、小教区の信者を管理し、死にかかっている者の息遣いを聞いたことがある司祭なら、どんなに取るに足らぬ田舎司祭でも僕と同じ考えだ。このような災いの卓越した点を証明しようとする前に、災いを何とかしようとするだろう。」

リゥは立ち上がった。彼の顔は、今は闇の中にある。

「君は答えたくないのだから」とリゥは言った。「その話はやめておこう。」

タルーは、肘掛椅子から身体を動かさずに微笑んだ。

「一つ質問をすることで答えに代えてもいいですか?」

今度は、リゥの方が微笑んだ。

「君は謎めいたことが好きだね」と彼は言った。「言ってみたまえ。」


la peste II ㉚

(ミスター・ビーン訳)

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