*ペスト 全訳*(II  ⑨) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



II ⑨

En sortant de l’hôpital, deux jours après la fermeture des portes, le docteur Rieux rencontra Cottard qui leva vers lui le visage même de la satisfaction. Rieux le félicita de sa mine.

– Oui, ça va tout à fait bien, dit le petit homme. Dites-moi, docteur, cette sacrée peste, hein ! ça commence à devenir sérieux.

Le docteur le reconnut. Et l’autre constata avec une sorte d’enjouement :

– Il n’y a pas de raison qu’elle s’arrête maintenant. Tout va être sens dessus dessous.

Ils marchèrent un moment ensemble. Cottard racontait qu’un gros épicier de son quartier avait stocké des produits alimentaires pour les vendre au prix fort et qu’on avait découvert des boîtes de conserve sous son lit, quand on était venu le chercher pour l’emmener à l’hôpital. « Il y est mort. La peste, ça ne paie pas. » Cottard était ainsi plein d’histoires, vraies ou fausses, sur l’épidémie. On disait, par exemple, que dans le centre, un matin, un homme présentant les signes de la peste, et dans le délire de la maladie, s’était précipité au-dehors, jeté sur la première femme rencontrée et l’avait étreinte en criant qu’il avait la peste.

– Bon ! remarquait Cottard, sur un ton aimable qui n’allait pas avec son affirmation, nous allons tous devenir fous, c’est sûr.

De même, l’après-midi du même jour, Joseph Grand avait fini par faire des confidences personnelles au docteur Rieux. Il avait aperçu la photographie de Mme Rieux sur le bureau et avait regardé le docteur. Rieux répondit que sa femme se soignait hors de la ville. « Dans un sens, avait dit Grand, c’est une chance. » Le docteur répondit que c’était une chance sans doute et qu’il fallait espérer seulement que sa femme guérît.

– Ah ! fit Grand, je comprends.

Et pour la première fois depuis que Rieux le connaissait, il se mit à parler d’abondance. Bien qu’il cherchât encore ses mots, il réussissait presque toujours à les trouver comme si, depuis longtemps, il avait pensé à ce qu’il était en train de dire.

Il s’était marié fort jeune avec une jeune fille pauvre de son voisinage. C’était même pour se marier qu’il avait interrompu ses études et pris un emploi. Ni Jeanne ni lui ne sortaient jamais de leur quartier. Il allait la voir chez elle, et les parents de Jeanne riaient un peu de ce prétendant silencieux et maladroit. Le père était cheminot. Quand il était de repos, on le voyait toujours assis dans un coin, près de la fenêtre, pensif, regardant le mouvement de la rue, ses mains énormes à plat sur les cuisses. La mère était toujours au ménage, Jeanne l’aidait. Elle était si menue que Grand ne pouvait la voir traverser une rue sans être angoissé. Les véhicules lui paraissaient alors démesurés. Un jour, devant une boutique de Noël, Jeanne, qui regardait la vitrine avec émerveillement, s’était renversée vers lui en disant : « Que c’est beau ! » Il lui avait serré le poignet. C’est ainsi que le mariage avait été décidé.

Le reste de l’histoire, selon Grand, était très simple. Il en est ainsi pour tout le monde : on se marie, on aime encore un peu, on travaille. On travaille tant qu’on en oublie d’aimer. Jeanne aussi travaillait, puisque les promesses du chef de bureau n’avaient pas été tenues. Ici, il fallait un peu d’imagination pour comprendre ce que voulait dire Grand. La fatigue aidant, il s’était laissé aller, il s’était tu de plus en plus et il n’avait pas soutenu sa jeune femme dans l’idée qu’elle était aimée. Un homme qui travaille, la pauvreté, l’avenir lentement fermé, le silence des soirs autour de la table, il n’y a pas de place pour la passion dans un tel univers. Probablement, Jeanne avait souffert. Elle était restée cependant : il arrive qu’on souffre longtemps sans le savoir. Les années avaient passé. Plus tard, elle était partie. Bien entendu, elle n’était pas partie seule. « Je t’ai bien aimé, mais maintenant je suis fatiguée… Je ne suis pas heureuse de partir, mais on n’a pas besoin d’être heureux pour recommencer. » C’est, en gros, ce qu’elle lui avait écrit.
Joseph Grand à son tour avait souffert. Il aurait pu recommencer, comme le lui fit remarquer Rieux. Mais voilà, il n’avait pas la foi.

Simplement, il pensait toujours à elle. Ce qu’il aurait voulu, c’est lui écrire une lettre pour se justifier. « Mais c’est difficile, disait-il. Il y a longtemps que j’y pense. Tant que nous nous sommes aimés, nous nous sommes compris sans paroles. Mais on ne s’aime pas toujours. À un moment donné, j’aurais dû trouver les mots qui l’auraient retenue, mais je n’ai pas pu. » Grand se mouchait dans une sorte de serviette à carreaux. Puis il s’essuyait les moustaches. Rieux le regardait.

– Excusez-moi, docteur, dit le vieux, mais, comment dire ?… J’ai confiance en vous. Avec vous, je peux parler. Alors, ça me donne de l’émotion.

Visiblement, Grand était à mille lieues de la peste.

Le soir, Rieux télégraphiait à sa femme que la ville était fermée, qu’il allait bien, qu’elle devait continuer de veiller sur elle-même et qu’il pensait à elle.




市門閉鎖から二日後、病院から出ると、リゥ医師はコタールと出会った。コタールはリゥの方に顔を上げたが、満足そうな表情すら浮かべている。リゥは、顔色が良くてなによりだと声をかけた。

「ええ、ピンピンしてます」と小柄なコタールは言った。「ねえ、先生、あの忌々しいペストの奴、深刻になり始めてますね。」

リゥもそれは認めた。するとコタールは快活とも取れる調子でこう指摘した。

「今すぐ終わるという根拠もない。これから何もかも、しっちゃかめっちゃかになりますよ。」

二人は少しばかり一緒に歩いた。コタールが語るには、彼の住む地区に太っちょの食料品屋の親爺がいて、高値で売るために食料品をためこんでいた。彼を病院に連れて行く迎えが来たとき、親爺のベッドの下に缶詰が幾つか見つかったそうだ。「奴は、病院で死にました。ペストってやつは、割に会いませんな。」こんな風に、コタールは、嘘にしろ本当にしろ、ペストにまつわる話を山ほど仕入れていた。例えば、こんな噂がある。市の中心部でペストの兆候のある男が、病気のせいで精神が錯乱し、外に飛び出した。そして最初に出会った女に飛び掛かり、自分はペストだと叫びながら女に抱きついたそうだ。

「いやはや!」彼の主張には似つかわしくない愛想のいい調子で、コタールは言っていた。「この先、我々はみんな気が狂っちまいますよ。それは間違いない。」

同様に、その日の午後、結局ジョゼフ・グランもリゥ医師に身の上話をしていた。グランはデスクの上のリゥ夫人の写真に気付き、リゥ医師をじっと眺めたのだ。リゥは、妻は市外にいて療養中だと答えた。「ある意味、幸運ですね。」とグランは言い、リゥ医師は、多分幸運なのだろう、妻が回復することだけを願わねばなるまいと答えた。

「ああ!」とグランは言った。「お気持ちはお察しします。」

そしてリゥが彼と知り合ってから初めて、グランは思いつくままに話し始めた。まだ言葉を探してはいたものの、殆どの場合上手く言葉を見つけ、それはまるで今自分が話していることを前々から考えていたという風だった。

グランは、未だうら若い頃に近所の貧しい娘と結婚していた。彼が学業を中断し、職に就いたのは正にそのためだったのだ。ジャンヌもグランも決して自分たちが住む地区から出ることは無かった。グランは、ジャンヌの家に行って彼女と会っていたのだ。そして、ジャンヌの両親は、この寡黙で不器用な求婚者をややあからさまに嘲笑していた。父親は鉄道員だ。休みのときは、いつも窓際の片隅に座り、大きな両手をピタッと両腿に載せ、物思わしげに通りの動きを眺めている。母親はいつも家事をしていて、ジャンヌがその手伝いをしていた。ジャンヌはひどく華奢だったので、グランは彼女が通りを横断するのを見かけると心配で居ても立ってもいられなかった。そのとき彼には行き交う車がひどく大きなものに見えたのだ。ある日、クリスマスの飾りつけをした店の前で、ジャンヌはうっとりとウィンドーを眺め、グランの方に身を反らせてこう言った。「何て綺麗なの!」彼はジャンヌの手首をしっかりと握りしめた。こうして結婚が決まったのだった。

グランによれば、その後の話はひどく簡単だった。誰でもこんなものだ。つまり、結婚する、まだ少しは愛の行為もある、仕事をする。仕事にかまけて、愛することを忘れてしまう、といった具合だ。ジャンヌも働いていた。役所の上司の約束が果たされなかったのだから。この辺から、グランが言いたいことを理解するには少々想像力が必要になる。疲労も手伝って、グランは投げやりになり、次第に口数も少なくなっていった。そして妻である自分は愛されていると思ってもらえるように年若い彼女を支えることをしなかった。男は働くが、生活は貧しい、未来は徐々に閉じられていき、毎晩テーブルの周りには沈黙が漂う、こんな世界に情熱の入る来む余地はない。おそらくジャンヌは苦しんでいたのだ。それでも彼女は残っていた。それと知らずに長い間苦しむこともあるのだから。年月が過ぎて行った。その後、彼女は出て行った。無論、一人で出て行ったのではない。「すごく愛していたわ。でも、今は疲れてしまって…出て行くのが幸せなわけじゃないの。でも、やり直すのに幸せである必要はないものね。」掻い摘(つま)んで言えば、それが、彼女がグランに残した書置きの内容だった。今度は、ジョゼフ・グランが苦しむ番だった。リゥも指摘したように、グランはやり直すことが出来たかもしれない。しかし、そう、彼には自信が無かったのだ。

ただ、いつもジャンヌのことが頭にあった。出来ることなら、自分の気持ちを説明するために彼女に手紙を書きたいと思っていた。「でも、難しくて」と彼は言っていた。「もう長い間考えているんです。私たちが愛し合っている限り、お互いを理解するのに言葉などいりませんでした。でも、しょっちゅう愛し合っているわけにもいきません。然るべきときに、私は彼女を引き留める言葉を見つけるべきだったのでしょう。でも、私にはそれが出来ませんでした。」グランは、チェックのタオルのようなもので鼻をかみ、それから口髭を拭っていた。リゥはそんなグランを眺めていた。

「失礼しました、先生」と老グランは言った。「でも、何と言ったらいいんでしょう?…私は先生を信頼しているんです。先生となら話が出来る。するとつい気持ちが昂(たかぶ)ってしまって。」

グランが、ペストのことなどまるで頭にないのは明らかだった。

その晩、リゥは妻に、市が閉鎖されたこと、自分は元気であること、十分身体に気を付けること、自分は彼女のことを考えていることを電報で伝えていた。



la peste II ⑨

(ミスター・ビーン訳)

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