*ペスト 全訳*(I ⑫) | ミスター・ビーンのお気楽ブログ

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Albert Camus

La Peste(1947)


ペスト



I ⑫


Les crieurs des journaux du soir annonçaient que l’invasion des rats était stoppée. Mais Rieux trouva son malade à demi versé hors du lit, une main sur le ventre et l’autre autour du cou, vomissant avec de grands arrachements une bile rosâtre dans un bidon d’ordures. Après de longs efforts, hors d’haleine, le concierge se recoucha. La température était à trente-neuf cinq, les ganglions du cou et les membres avaient gonflé, deux taches noirâtres s’élargissaient à son flanc. Il se plaignait maintenant d’une douleur intérieure.

– Ça brûle, disait-il, ce cochon-là me brûle.

Sa bouche fuligineuse lui faisait mâcher les mots et il tournait vers le docteur des yeux globuleux où le mal de tête mettait des larmes. Sa femme regardait avec anxiété Rieux qui demeurait muet.

– Docteur, disait-elle, qu’est-ce que c’est ?

– Ça peut être n’importe quoi. Mais il n’y a encore rien de sûr. Jusqu’à ce soir, diète et dépuratif. Qu’il boive beaucoup.

Justement, le concierge était dévoré par la soif.

Rentré chez lui, Rieux téléphonait à son confrère Richard, un des médecins les plus importants de la ville.

– Non, disait Richard, je n’ai rien vu d’extraordinaire.

– Pas de fièvre avec inflammations locales ?

– Ah ! si, pourtant, deux cas avec des ganglions très enflammés.

– Anormalement ?

– Heu, dit Richard, le normal, vous savez…

Le soir, dans tous les cas, le concierge délirait et, à quarante degrés, se plaignait des rats. Rieux tenta un abcès de fixation. Sous la brûlure de la térébenthine, le concierge hurla : « Ah ! les cochons ! »
Les ganglions avaient encore grossi, durs et ligneux au toucher. La femme du concierge s’affolait :

– Veillez, lui dit le docteur, et appelez-moi s’il y a lieu.

Le lendemain, 30 avril, une brise déjà tiède soufflait dans un ciel bleu et humide. Elle apportait une odeur de fleurs qui venait des banlieues les plus lointaines. Les bruits du matin dans les rues semblaient plus vifs, plus joyeux qu’à l’ordinaire. Dans toute notre petite ville, débarrassée de la sourde appréhension où elle avait vécu pendant la semaine, ce jour-là était celui du renouveau. Rieux lui-même, rassuré par une lettre de sa femme, descendit chez le concierge avec légèreté. Et en effet, au matin, la fièvre était tombée à trente-huit degrés. Affaibli, le malade souriait dans son lit.

– Cela va mieux, n’est-ce pas, docteur ? dit sa femme.

– Attendons encore.

Mais à midi, la fièvre était montée d’un seul coup à quarante degrés, le malade délirait sans arrêt et les vomissements avaient repris. Les ganglions du cou étaient douloureux au toucher et le concierge semblait vouloir tenir sa tête le plus possible éloignée du corps. Sa femme était assise au pied du lit, les mains sur la couverture, tenant doucement les pieds du malade. Elle regardait Rieux.

– Écoutez, dit celui-ci, il faut l’isoler et tenter un traitement d’exception. Je téléphone à l’hôpital et nous le transporterons en ambulance.

Deux heures après, dans l’ambulance, le docteur et la femme se penchaient sur le malade. De sa bouche tapissée de fongosités, des bribes de mots sortaient : « Les rats ! » disait-il. Verdâtre, les lèvres cireuses, les paupières plombées, le souffle saccadé et court, écartelé par les ganglions, tassé au fond de sa couchette comme s’il eût voulu la refermer sur lui ou comme si quelque chose, venu du fond de la terre, l’appelait sans répit, le concierge étouffait sous une pesée invisible. La femme pleurait.

– N’y a-t-il donc plus d’espoir, docteur ?

– Il est mort, dit Rieux.




夕刊の売り子たちが、ネズミの侵入は止まったと告げていた。しかし、リゥが管理人の所に行ってみると、病人はベッドの外に半身を乗り出し、片手を腹に当て、もう片方の手で首の周りを押さえ、いかにも苦しそうに汚物入れの中に薄桃色の胆汁を吐いていた。長いこと苦労し、息を切らして、管理人は再びベッドに身を横たえた。体温は39度5分、首のリンパ節と両手両足が膨れ上がり、片方の脇腹には二つの黒っぽい斑点が広がっていた。今や、管理人は内臓の痛みを訴えている。

「焼けるようだ」と彼は言っていた。「こいつのおかげで、身体が焼けるようだよ。」

煤けたように黒い口で管理人はもごもごと話し、頭痛のために涙が滲んでいる飛び出た眼球を医者の方に向けていた。管理人の妻は不安な様子でリゥを眺めていたが、リゥは黙ったままだ。

「先生」と彼女は言った。「何の病気なんでしょう?」

「いろいろ考えられますが、未だはっきりしません。今晩まで絶食、浄化剤を服用。水をたくさん飲ませるように。」

正(まさ)しく、管理人は喉の渇きに苛(さいな)まれていた。

家に戻り、リゥは同僚のリシャールに電話をかけていた。彼は市内で最も有力な医者の一人だ。

「いや」とリシャールは答えていた。「何も異常なケースは見なかったね。」

「局部の炎症を伴う発熱も無かったですか?」

「ああ!そう言えば、リンパ節の炎症がひどい患者が二人いたが。」

「異常なほどにですか?」

「うーん」とリシャールは答えた。「正常な場合はだな…」

いずれにしろ、夜になると管理人はうわごとを言い、熱は40度、「ネズミ、ネズミ」と言って呻(うめ)いていた。リゥは固定膿瘍を試みた。テルペンチンの焼けつくような痛みに、管理人は悲鳴を上げた。

「ああ!糞ったれどもめが!」

リンパ節はさらに大きくなり、触ると固く木質化している。管理人の妻は気も狂わんばかりだ。

「徹夜で看病してください」とリゥは管理人の妻に言った。「何かあれば、私を呼んでください。」

翌4月30日、青く湿った空には早くも暖気を含んだ微風が吹いていた。風は一番離れた郊外から花の香りを運んで来る。街の朝のざわめきも普段よりも活発で楽しげに聞こえる。一週間続いた漠とした不安から解放され、我が小都市にとってその日は正に復活の日であった。リゥも、妻からの手紙にほっとして、心も軽く階下の管理人の家に立ち寄った。実際、朝は管理人の熱も38度に下がっていた。衰弱してはいたが、病人はベッドの中で微笑んでいる。

「良くなっていますよね、先生?」と管理人の妻が言った。

「もう少し様子をみましょう。」

しかし正午には、熱は一挙に40度に上がった。病人は絶えずうわごとを言い、再び嘔吐が始まっていた。首のリンパ節は触れるだけで痛み、管理人は出来るだけ首を長く伸ばしておきたがっているように見えた。管理人の妻はベッドの足元に座り、両手を掛布団の上に置き、優しく病人の両足を押さえている。彼女はリゥを見つめていた。

「いいですか」とリゥは言った。「患者を隔離し、特別な治療をしなければなりません。私が病院に電話しますから、患者を救急車で運びましょう。」

二時間後救急車の中で、リゥ医師と管理人の妻は病人の上に身を屈(かが)めていた。すっかり菌状腫で覆われた病人の口から、切れ切れの言葉が漏れていた。「ネズミどもめ!」と言っていたのだ。
青ざめ、唇は蝋のようになり、瞼は鉛色、短く断続的な呼吸、リンパ節で体は引き裂かれ、まるで簡易ベッドに挟み込まれたいとでもいうようにベッドに身体を押し付け、或は地の底から何かが絶えず彼に呼びかけているかのように、管理人は目に見えぬ力に押されて息を詰まらせている。妻は泣いていた。

「もう見込みは無いのでしょうか、先生?」

「お亡くなりになりました。」とリゥは言った。



la peste I ⑫

(ミスター・ビーン訳)

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